vendredi 12 juin 2020


 par Jean LEVY


C'était du temps où Castaner aimait la police
Les événements de Minneapolis ont déclenché de par le monde un mouvement de révolte contre le racisme et les crimes commis en son nom. Sur tous les continents, dans de très nombreuses villes, manifestations et rassemblements ont signifié le rejet de cette haine sanglante, partout où elle se manifeste. En France, des foules ont exprimé leur indignation face au crime commis par la police US. Leur colère s'est étendue aux violences racistes, reprochées à certains éléments de la police française vis-à-vis de jeunes issus de l'immigration.
Ce qui pose problème, c'est l'attitude des autorités, qui ont interdit sur la voie publique tout rassemblement de plus de dix personnes au nom du risque sanitaire. Et qui ont pour le moins donné leur aval à ces manifestations, avant d'en signifier leur soutien.
C'est ainsi que le ministre de l'Intérieur qui s'était fait une réputation de « dur » dans sa conception du maintien de l'ordre, s'en vient ce jour, à donner caution à ces manifestations "non autorisées"
Selon franceinfo, Christophe Castaner s'est ainsi exprimé sur BFMTV :
Ces manifestations ne sont pas autorisées "dans les faits (...) mais l'émotion mondiale, qui est saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent." Les rassemblements prévus mardi 9 juin en France pour saluer la mémoire de George Floyd et "combattre le racisme dans la police", bien qu'interdits par la loi en raison de la crise sanitaire, seront tolérés et ne donneront pas lieu à des "sanctions", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au micro de BFMTV/RMC, mardi.
"J'invite chacun à faire attention à pratiquer les gestes barrières, mais nous ne chercherons pas à réaffirmer l'interdiction, qui est de droit qui est de fait, et il n'y aura pas de sanctions et de PV pour la participation à cette manifestation", a-t-il ajouté.

Paroles surprenantes de la part de ce ministre qui, il y a quelques mois encore, frappait d'une amende de 135 euros toute personne qui se trouvait  sur la voie publique dans un lieu par lui interdit à tout rassemblement.  C'était avant l'épidémie. Il est vrai qu'il s'agissait de gilets jaunes qui, à quelques uns, s'étaient donnés rendez-vous place du Palais Royal...
Quant aux violences policières, Christophe Castaner n'avait d'yeux alors que pour le gaz lacrymogène et les LBD. Aujourd'hui, il maudit "le racisme dans la police", ce qui alarme hiérarchie et syndicats de ce corps de fonctionnaires, pris pour cible.  Va-t-on entendre  bientôtle ministre hurler : "Tout le monde déteste la police !"
On peut donc se poser des questions sur le surprenant revirement du ministre contre les violences policières, qu'il semble aujourd'hui honnir...Et au-delà de l'hôtel de  Beauvau, l'attitude de son maître à l'Elysée pose question. On respire un peu l'air de l'époque " Je suis Charlie"  où Emmanuel Macron rendait visite à son peuple place de la République...
Surprenante comédie au moment où le Médef et ses ministres annoncent des jours malheureux pour les salariés, qui devront faire de durs sacrifices sur l'autel de la crise économique, salaires, temps de travail, congé, pour permettre à la classe des super-riches de s'enrichir davantage...
Ce qui est sûr, c'est que Macron et son camp ne béniront jamais les cortèges populaires en lutte pour le pain et les libertés. Et contre les ouvriers, les employés, les fonctionnaires, qu'ils soient blancs ou noirs,  ça sera à nouveau les LBD et les lacrymos. 

Pétition : Le peuple français porte plainte contre abus de pouvoir ...
Le manifestant était-il blanc ou noir ?
Tag(s) : #Macron Police

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