L'antiracisme, un rideau de fumée pour le gouvernement ?
par Jean LEVY
C'était du temps où Castaner aimait la police
Les
événements de Minneapolis ont déclenché de par le monde un mouvement de
révolte contre le racisme et les crimes commis en son nom. Sur tous les
continents, dans de très nombreuses villes, manifestations et
rassemblements ont signifié le rejet de cette haine sanglante, partout
où elle se manifeste. En France, des foules ont exprimé leur indignation
face au crime commis par la police US. Leur colère s'est étendue aux
violences racistes, reprochées à certains éléments de la police
française vis-à-vis de jeunes issus de l'immigration.
Ce qui pose problème, c'est l'attitude des autorités,
qui ont interdit sur la voie publique tout rassemblement de plus de dix
personnes au nom du risque sanitaire. Et qui ont pour le moins donné
leur aval à ces manifestations, avant d'en signifier leur soutien.
C'est
ainsi que le ministre de l'Intérieur qui s'était fait une réputation de
« dur » dans sa conception du maintien de l'ordre, s'en vient ce jour, à
donner caution à ces manifestations "non autorisées"
Selon franceinfo, Christophe Castaner s'est ainsi exprimé sur BFMTV :
Ces manifestations ne sont pas autorisées "dans les faits (...) mais l'émotion mondiale, qui est saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent." Les rassemblements prévus mardi 9 juin en France pour saluer la mémoire de George Floyd et "combattre le racisme dans la police", bien qu'interdits par la loi en raison de la crise sanitaire, seront tolérés et ne donneront pas lieu à des "sanctions", a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au micro de BFMTV/RMC, mardi.
"J'invite
chacun à faire attention à pratiquer les gestes barrières, mais nous ne
chercherons pas à réaffirmer l'interdiction, qui est de droit qui est
de fait, et il n'y aura pas de sanctions et de PV pour la participation à
cette manifestation", a-t-il ajouté.
Paroles
surprenantes de la part de ce ministre qui, il y a quelques mois
encore, frappait d'une amende de 135 euros toute personne qui se
trouvait sur la voie publique dans un lieu par lui interdit à tout
rassemblement. C'était avant l'épidémie. Il est vrai qu'il s'agissait
de gilets jaunes qui, à quelques uns, s'étaient donnés rendez-vous place
du Palais Royal...
Quant
aux violences policières, Christophe Castaner n'avait d'yeux alors que
pour le gaz lacrymogène et les LBD. Aujourd'hui, il maudit "le racisme
dans la police", ce qui alarme hiérarchie et syndicats de ce corps de
fonctionnaires, pris pour cible. Va-t-on entendre bientôtle ministre
hurler : "Tout le monde déteste la police !"
On
peut donc se poser des questions sur le surprenant revirement du
ministre contre les violences policières, qu'il semble aujourd'hui
honnir...Et au-delà de l'hôtel de Beauvau, l'attitude de son maître à
l'Elysée pose question. On respire un peu l'air de l'époque " Je suis
Charlie" où Emmanuel Macron rendait visite à son peuple place de la
République...
Surprenante
comédie au moment où le Médef et ses ministres annoncent des jours
malheureux pour les salariés, qui devront faire de durs sacrifices sur
l'autel de la crise économique, salaires, temps de travail, congé, pour
permettre à la classe des super-riches de s'enrichir davantage...
Ce
qui est sûr, c'est que Macron et son camp ne béniront jamais les
cortèges populaires en lutte pour le pain et les libertés. Et contre les
ouvriers, les employés, les fonctionnaires, qu'ils soient blancs ou
noirs, ça sera à nouveau les LBD et les lacrymos.
Le manifestant était-il blanc ou noir ?
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