Le pistolet à impulsion
électrique va-t-il
remplacer la «prise
par le cou» bannie par
Castaner ?
Selon
Le Parisien, le gouvernement pourrait annoncer la généralisation du
pistolet à impulsion électrique pour les forces de l'ordre, une
arme particulièrement décriée, alors que Christophe Castaner avait
annoncé la fin de la «prise par le cou». La police va-t-elle
remplacer la «prise par le cou», abandonnée par le gouvernement,
par l'usage généralisé d'une arme tout aussi décriée, le
pistolet à impulsion électrique (PIE) ? C'est en tout cas ce
qu'affirme Le Parisien le 9 juin. Selon le quotidien, le ministère
de l'Intérieur devrait ainsi annoncer la nouveauté aux syndicats de
police le 11 ou le 15 juin. Chargé par le chef de l'Etat de
s'emparer de la thématique brûlante des accusations de violences et
de racisme au sein des forces de l'ordre, Christophe Castaner
annonçait pourtant le 8 juin que la méthode d'interpellation de la
«prise par le cou, dite de l'étranglement», ne serait plus
enseignée dans les écoles de police et de gendarmerie, précisant
qu'elle «comportait des dangers».
Effet
d'annonce ? Le pistolet à impulsion électrique (PIE), qui
neutralise les assaillants en leur infligeant une décharge
électrique supposément non létale, est peu utilisé par les forces
de l'ordre en France. Aussitôt dévoilée, l'hypothèse de sa
généralisation a suscité son lot d'interrogations, l'arme n'étant
en effet pas exempte de dangers. Le Parisien rappelle notamment que
l'ONG Amnesty international a recensé 334 décès après l'usage
d'un PIE aux Etats-Unis entre juin 2001 et août 2008. Une donnée
qui suscite l'inquiétude du côté des forces de l'ordre : «Dès
qu'il y aura un mort, le défenseur des droits reviendra sur le sujet
du PIE alors qu'il avait déjà alerté, et les policiers
retourneront dans la rue, avec une arme en moins à nouveau»,
s'agace un policier joint par RT France. De plus, la fiabilité de
l'arme serait selon lui fluctuante en fonction des modèles : «Soit
il est sous-dimensionné et l'effet ne marche pas, soit il ne tient
pas la charge et on ne peut pas l'utiliser plusieurs fois», a
énuméré le fonctionnaire. Une formation peu courante Autre
problème de taille, le maniement de cette arme n'est actuellement
pas inclus dans la formation de base des forces de l'ordre. Seuls les
agents ayant suivi une formation spécifique sont habilités à
l'utiliser. «Le PIE ce n'est pas une formation courante», remarque
le policier joint par RT France. Enfin, cette arme devrait être
achetée massivement pour équiper les policiers, ce qui là encore
n'est pas sans soulever un certain scepticisme : «Il va falloir
qu'ils en achètent beaucoup et pas qu'ils se contentent de le dire,
parce qu'on a vu ça avec la caméra piéton déjà : ils disent que
tout le monde est doté, mais presque personne n'en a en réalité,
et les collègues filment au portable. Ce sera pareil avec le taser
?», s'interroge ce membre des forces de l'ordre.
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