Une nouvelle affaire à l'Elysée : le plus proche collaborateur de Macron accusé de conflit d'intérêt
"Ca n'empêche pas, Nicolas":
L'affaire
Macron-Benalla s'estompant dans les vapeurs de la canicule, une autre,
plus grave, survient et qui touche l'ami très proche du président de la
République...
Le Monde
Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, visé par de nouvelles accusations de conflit d’intérêts
Selon
des documents révélés par Mediapart, il a approuvé en 2010 et 2011 des
contrats entre le port du Havre, dont il était alors membre du conseil
de surveillance, et l’armateur MSC, fondé et dirigé par des cousins de
sa mère.
Le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, est de nouveau visé par des accusations de conflit d’intérêts après que des documents ont été révélés lundi 6 août par Mediapart.
Le bras droit d’Emmanuel Macron a approuvé en 2010 et 2011 des contrats
entre le port du Havre (GPHM), dont il était alors membre du conseil de
surveillance, et l’armateur MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa
mère.
M. Kohler
siégeait au conseil de surveillance du port du Havre de 2010 à 2012,
comme représentant de l’Agence des participations de l’Etat (APE) aux
côtés du maire de la ville, l’actuel premier ministre, Edouard Philippe.
Lors de deux réunions, en septembre 2010 et 2011, M. Kohler a pris la
parole et voté en faveur de contrats à venir entre GPMH et Terminal
Normandie MSC (TNMSC), filiale française de l’armateur et acteur majeur
de l’extension du port alors en cours, révèlent les documents publiés
par Mediapart.
Pour Mediapart, « les
procès-verbaux du conseil de GPMH ne laissent aucun doute : Alexis
Kohler ne s’est jamais déporté quand MSC était concerné. Il a participé à
toutes les délibérations, y compris celles concernant l’armateur
italo-suisse. Une fois au moins, il a même voté une disposition, mettant
en jeu de l’argent public, favorable à MSXC ».
Une enquête ouverte
Le site d’information avait déjà accusé M. Kohler de conflit d’intérêts au
motif qu’il avait siégé à partir de 2010 au conseil d’administration de
STX France (les chantiers navals de Saint-Nazaire), dont MSC était le
principal client. Il avait rejoint l’armateur après août 2016 en tant
que directeur financier.
Ces révélations avaient entraîné en mai l’ouverture d’une enquête du parquet national financier pour « vérifier si les règles relatives à la mise en disponibilité des agents publics ont bien été respectées » à la suite d’une plainte déposée par l’association Anticor pour « prise illégale d’intérêt » et « trafic d’influence ».
Plusieurs ex-membres du conseil de surveillance du port du Havre ont affirmé à Mediapart « qu’ils
ignoraient tout de la situation familiale d’Alexis Kohler et qu’ils
sont tombés des nues quand ils ont découvert très récemment ses liens
avec MSC ». Le site d’information a annoncé avoir saisi la
Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour obtenir la
déclaration d’intérêts de M. Kohler lors de sa nomination au port
du Havre. Interrogé par l’AFP, l’Elysée n’a souhaité faire « aucun commentaire » compte tenu de l’enquête en cours.
«
M. Kohler ne s’est jamais trouvé ou placé en position décisionnaire ou
en situation de faire valoir une opinion personnelle dans les travaux
internes et délibérations concernant MSC », avait répondu fin mai l’Elysée à Mediapart.
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