DES INCAPABLES !
par Christophe Prudhomme
26 Octobre 2020
Le constat face aux mesures prises par le gouvernement, pour répondre au problème de l’épidémie liée au coronavirus, est celui d’une incapacité politico-administrative à gérer une crise. Sur tous les sujets, les décisions annoncées sont contestables et surtout mises en œuvre avec toujours un train de retard.
Un des derniers exemples est celui des tests dans les aéroports. Alors que l’association des transporteurs aériens réclame à cor et à cri la mise en place immédiate des tests antigéniques, dont les résultats sont obtenus en 20 minutes, le ministère de la Santé annonce que ce sera fait fin octobre !
Depuis des semaines, à la différence de ce qui se fait dans plusieurs pays, les tests ne sont pas systématiques à la descente de l’avion et la technique utilisée ne permet de rendre les résultats qu’avec un délai de 48 heures. Pendant ce temps, les voyageurs potentiellement contagieux sont libres de vaquer à leurs occupations sans aucune restriction. Il en va de même pour l’organisation de la prise en charge des patients en ville et à l’hôpital. Le constat est celui d’un trop-plein d’états-majors et d’un manque de soldats.Les ARS et les différentes agences produisent avec des délais beaucoup trop longs des circulaires et des protocoles sur des mesures que les professionnels pourraient mettre en œuvre par eux-mêmes beaucoup plus rapidement si on leur en laissait la possibilité et si on leur en donnait les moyens.
La liberté laissée aux soignants pendant le pic de l’épidémie a permis une grande agilité et une capacité de réaction et d’adaptation sans égale. Depuis le mois de mai-juin, nous en sommes revenus au fonctionnement antérieur que tout le monde contestait.
La priorité affichée aujourd’hui par le personnel hospitalier à 89 % et par la population à 82 % (sondage Odoxa du 6 octobre 2020) est le manque de moyens humains, matériels et financiers dans les hôpitaux.
Voilà quelle doit être la priorité du gouvernement dans la période, car la crise risque de durer plusieurs mois et nous ne pourrons pas tenir avec les mesures proposées aujourd’hui, à savoir les heures supplémentaires, la suppression des vacances des soignants et la mobilisation des étudiants qui doivent arrêter leurs études pour suppléer au personnel en sous-nombre.
Il est donc urgent que l’incapacité actuelle de nos gouvernants se transforme rapidement en décisions concrètes répondant aux demandes des personnels de santé et des citoyens.
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