Extrait de l'article complet à lire "blog le LE GRAND SOIR" 
......Les Algériens, au prix de deux 
cent mille morts, vont finir par écraser al Qaïda et son djihad. Mais 
sortir de là en ruines. En 1994, en parallèle aux « évènements » 
d’Algérie, les Etats-Unis lancent leurs pieux mercenaires dans les 
montagnes de Tchétchénie. Là, d’aimables rebelles entendent imposer leur
 modèle, un pays placé sous la sainte gouverne de la charia à la sauce 
wahhabite. Dans la presse occidentale ces « rebelles » deviennent des 
icones, autant de Zapata luttant pour la liberté chérie. Et BHL, bien 
sûr, grimpe sur les tonneaux de la morale pour appeler les toutes âmes 
pures de la planète à défendre la cause tchétchène ; alors que Poutine 
entend les « poursuivre jusque dans les chiottes ». Ce nouveau chaos 
a-t-il produit du bonheur ? Rien que de l’horreur de tripes mises à 
l’air, de tortures et crimes en tous genres. On retiendra seulement que 
les djihadistes d’al Qaïda, ces mercenaires de l’Amérique, ont, comme en
 Algérie, été chassés ou anéantis. Et quelques-uns de ces islamistes 
vaincus vont, sans contrôle ou presque puisqu’ils sont du camp de bien, 
trouver refuge en France jusqu’à former une communauté de 60 000 
membres. Rejoignant d’autres « opprimés », comme ceux du GIA algériens, 
aussi abrités par Washington. Capitale où l’on n’imagine jamais un 
possible retour de sabre. Et que ces fous de Dieu tant aimés puissent 
flanquer en l’air les tours du World Trade, ou mettre une bombe dans le 
RER, anéantir le Bataclan… Quoiqu’il arrive, la France et les Etats-Unis
 restent de chauds amis de ces dirigeants/dictateurs qui encouragent, 
théorisent et financent le djihad, ainsi les lilliputiens en lingots de 
Doha, et les princes jerricans de Djedda.
Par compartiments de première classe entiers, des quémandeurs vont 
tendre leur sébile vers des pays de sable. Des peintres, musiciens, 
cinéastes, écrivains, architectes journalistes et sportifs, qui prônent 
les libertés en Occident, sont frappés d’oubli dès qu’ils foulent un 
tarmac du Proche et Moyen-Orient. Des donneurs de leçons comme Edwy 
Plenel, Edgar Morin tiennent colloque à Doha sous la férule de Tarik 
Ramadan. Homme exemplaire avec lequel le fondateur de Médiapart entend 
« construire une maison commune ». Les intraitables Jean Plantu, Jean 
Daniel, Emmanuel Todd, et d’autres encore, acceptent de recevoir sans 
ciller les 10 000 euros du Prix « Paris Doha ». Le chèque étant remis 
par l’ambassadeur de l’émir à Paris. Les wahhabites, les salafistes ne 
sont pas des coupeurs de têtes (puisqu’ils brûlent vivant et décapitent 
déjà en Syrie), mais des amis. Ils sont amoureux des libertés et 
démocrates, façon charia. En rien des brutes sanguinaires mais 
« cultivés », la preuve, ils nous achètent des tableaux (tout de suite 
mis dans des coffres spéculatifs pour laisser place, sur les murs des 
palais, à des croûtes d’Yves Brayer). Ils achètent aussi des tours 
tueuses de travailleurs immigrés, des tanks et des avions. Armes qui ne 
sont pas acquises pour écraser les enfants du Yémen, mais pour défendre 
la culture et le monde libre.
En 2003 alors que commence la chasse au Saddam dans les caves de Tikrīt, le nord du pays, peuplé de Kurdes irakiens, est investi par Abou Moussab Al-Zarkaoui, un pionnier jordanien du djihadisme. Il a déjà participé à deux campagnes en Afghanistan. Pour implanter son campement, sous le regard éberlué des habitants des montagnes, Zarkaoui bénéficie d’une assistance conjointe de la CIA et du Mossad. C’est lui qui va lancer, en Irak, les premières et effroyables campagnes d’attentats à la voiture piégée, contre l’ONU par exemple. Car le robot tueur échappant aux consignes de ses maîtres, n’hésite pas à frapper et l’Occident et les chiites. Le 11 mai 2004 Zarkaoui diffuse sur Internet la décapitation du jeune otage américain Nicholas Berg. Ce désobéissant, cet incontrôlable est éliminé le 7 juin 2006 par une bombe de F-16. Les étatsuniens étant vraiment las des incartades de leur créature, le temps n’est plus au bricolage terroriste, vient le moment de promouvoir la création d’un califat. Il devra régner sur l’Irak et la Syrie, Etats alors rayés du globe. La mission califat est confiée à l’émir Abou Al-Bakr Bagdhadi, ancien officier irakien, libéré en 2004 des geôles américaines en Irak. Il est beaucoup moins imprévisible que Zarkaoui. On connait la suite. En Irak les combattants d’Allah parviennent à détruire ce que l’invasion américaine n’avait pas réussi à faire. En Syrie la mise en pièces du pays apparait comme une certitude. Finalement la Syrie a réussi, à un prix exorbitant avec l’aide de Poutine et de l’Iran, à contrer ce djihad made in USA.
En Syrie aussi il y a concurrence entre groupes salafistes. Ils entendent se partager à la fois le pays et l’argent de leurs sponsors l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Emirats. Pays fidèles qui exécutent le plan dessiné à Washington, celui d’un « Grand Moyen-Orient » qui pourrait aller de l’Iran au Maroc. Devenue un véritable BHV (où l’on trouve tout) du djihad, la Syrie est attaquée par des musulmans chinois, les Ouïghours, des Tchétchènes, des Maghrébins, des Indonésiens, des Européens. La folie de la Oumma s’est donné rendez-vous à Damas. Quelques kurdes, eux aussi armés et nourris par les pays de l’OTAN, entretiennent l’illusion de l’existence « rebelles syriens », sorte de nouveaux FTP ou FFI luttant pour la démocratie. Lors d’une réunion avec des diplomates, Laurent Fabius, alors ministre des Affaires Etrangères, rapporte sans se tordre la bouche ni démentir ou s’indigner, les propos de partenaires et amis arabes : « Les combattants d’al-Nosra font du bon boulot ». Al-Nosra n’est rien que le nom d’une succursale d’al-Qaïda. Fabius, aujourd’hui gardien de la Constitution française, a bien dit tout cela en décembre 2012 au Maroc, alors qu’il assistait à une conférence des « amis de la Syrie ». Le ministre français protestait contre la décision américaine de placer Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes.....
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