Likbez, ликбез et autres nouvelles.
La fameuse affiche : l'analphabète est aveugle. Partout l'attendent insuccès et malheur.
Dans les débats politiques télévisés, très fréquents et très houleux, mais où l'on parle peu de la situation intérieure...revient souvent dans la bouche de tel ou tel ( très peu de femmes sur les plateaux...) homme politique le mot likbez soit liquidation de l’analphabetisme.
Plus soviétique que ça, ce n'est pas possible. Likbez, c'est la politique des années 20 dans la jeune république des Soviets pour liquider l'analphabétisme. Décret du 26 décembre 1919. La guerre civile fait encore rage, mais déjà le souci de bâtir. Cette révolution a été accomplie par une population très largement analphabète. Le recensement de 1897 notait 21% de la population sachant lire et écrire. Et en 15 ans, toute la population a comblé ce déficit.
Je vous recommande de lire " le premier maître" de Tchingiz Aïtmatov, kirghize, et voir le film qu'en a tiré Andréï Kontchalovski, son travail de fin d'études. Tous ceux qui savaient lire et écrire, au sens strict de l’expression, étaient appelés à mener ce combat. Sans alphabétisation, pas de développement économique du pays. En Kirghizie, cela se doublait de lutter contre l'assujettissement des femmes.
Aujourd'hui, ce mot revient souvent dans les débats. Certes, la population sait lire et écrire. Mais dès qu'il est question de comprendre, analyser une situation, ceux qui emploient ce likbez, indiquent ainsi une méconnaissance profonde à laquelle on se heurte et empêche toute compréhension. Souvent une mise en perspective historique s’impose, quelle que soit par ailleurs la vision de l’histoire...vaste sujet de désaccords profonds.
D’une certaine façon, mon blog se fixe comme ligne un likbez sur ce pays toujours présent en première ligne de l’actualité et si mal connu...
En lien, deux articles tirés de RT. fr sur la situation de la lutte contre le coranavirus.
La décision de la mairie de Moscou a soulevé quelques critiques ( voir lien) ... Mais un ami m’indique que chez nous aussi le restaurant où vous allez vous demandera votre numéro de téléphone. Ô tempora, ô mores !
Le froid étant arrivé, le port du masque et des gants imposé dans l’espace public pose peu de problèmes ! C’est ce que me fait remarquer une amie moscovite, pendant que nous parlons sur Skype.
Bref, aux diverses discussions que j’ai avec mes amis russes, je sens une moindre pression que sous nos latitudes hystérisées.
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