BUSINESS – Le Billet d'humeur du Docteur Christophe Prudhomme
Au-delà de la nouvelle incurie gouvernementale sur l’organisation de la vaccination, le problème qui se pose pour les semaines à venir est la capacité de production des vaccins par les laboratoires pharmaceutiques. Les différents Etats, dont la France, se sont précipités pour signer des contrats avec les industriels sans contrepartie en ce qui concerne la propriété intellectuelle, c’est-à-dire les brevets. Le contenu de ces documents n’est pas disponible car les lois actuelles, françaises et européennes, ne nous permettent pas d’obtenir la totalité des informations sous prétexte du fameux « secret des affaires », dans le cadre de la « concurrence libre et non faussée ». Cela signifie que le droit des affaires est supérieur aux droits humains, notamment celui de l’accessibilité universelle aux biens et aux services de santé comme le définit l’Organisation mondiale de la santé.
En effet, les pays qui ont commencé à vacciner massivement leur population voient leurs stocks s’épuiser et ils n’ont aucune garantie de pouvoir poursuivre leur programme à la hauteur souhaitée. S’il est vrai que la production des nouveaux vaccins est complexe, la faiblesse de la montée en charge de la production est liée au fait que le nombre d’usines autorisées à produire est limité par les propriétaires des brevets. Cette situation a été sciemment créée pour maximiser les profits sur le temps le plus court selon le fameux adage capitaliste : « Tout ce qui est rare est cher. Je suis rare donc je suis cher ».
Face à une crise mondiale comme celle que nous connaissons, il est inadmissible que la priorité soit donnée à l’encaissement de droits de propriété et non aux transferts de technologie afin de répondre aux besoins de la population mondiale. La recherche sur les vaccins a été presque intégralement financée par des fonds publics, il faut exiger des laboratoires la levée des droits sur les brevets. Tout cela démontre qu’il est urgent d’imposer les vaccins et plus largement les médicaments comme des biens mondiaux essentiels qui doivent échapper au secteur marchand.
Docteur Christophe PRUDHOMME
Praticien hospitalier- SAMU 93
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