Censure et réseaux sociaux .
Publié le 10 Janvier 2021
Fascisme ordinaire aux USA
Comment le combattre ?
Peut-il rester banalisé ?
Curieux. Les mêmes qui avec véhémence exigent des hébergeurs la fermeture des sites incitant à la haine ou faisant l'apologie du terrorisme s'insurgent quand un hébergeur suspend le compte d'un apologue et incitateur de haine d'une violence tout autant terroriste. Ce sont souvent les mêmes qui pétitionnent la liberté d'entreprise et demandent la restriction la plus grande de tout pouvoir régalien, le libéralisme devant tout réguler tout y compris les valeurs sociétales.
Curieux aussi de s'abriter derrière les conditions du droit commercial pour faire opposition à une action s'inscrivant dans le droit régalien quand en France et à juste titre celui qui lui vend des armes ou publie les appels d'un terroriste est considéré comme complice actif, que celui qui porte médiatiquement des idées racistes se voit condamné et que de droit est prononcée la suspension de ses messages sur les chaines TV informatiques.
Curieux de voir que parmi ceux qui s'indignent devant cette mesure figurent des gens qui ont demandé ici (avec raison ) l'interdiction de diffusion des messages de Soral ou Dieudonné, des personnalités qui militent (toujours avec raison) pour qu'un Zemmour n'ait plus d'accès aux antennes. Outre les lois propres à chacun des pays concernés, qu'est-ce qui justifierait une différence de traitement entre les berges de Seine et celle du Potomac.
Curieux cette sorte de mansuétude concernant un type honni pour sa personnalité, ses idées, sa façon de les mettre en pratique, un individu qui appelle à prendre d'assaut, pour faire une démonstration de force, les institutions constitutionnelles de son pays, institutions qui doivent constater que le suffrage universel lui a ôté tout droit à rester.
Le 20 janvier prochain, que vont-ils dire et faire pour se démarquer de sa prochaine provocation redoutée par les autorités des USA ?
Plaider la folie ? Cela évite de dire que les USA viennent de virer un fasciste réel tentant de fédérer une garde prétorienne pour préparer la reprise du pouvoir et, en attendant, veut mettre la première puissance impérialiste du monde sous la pression de ses corps francs.
Un représentant Démocrate donne cette explication qui a sa pertinence:
Trump n'a été élu que grâce au système archaïque du collège électoral. Il a perdu le vote populaire avec un écart de deux millions de voix. Le collège électoral est un vestige du passé raciste de l'Amérique, où des hommes blancs mettaient en place ce type d'institutions pour maintenir leur contrôle sur le peuple. Mais cette fois-ci, en 2020, le collège électoral a bien fonctionné, car il a reflété la volonté de la majorité.
Mercredi dernier, ce sont ces mêmes hommes blancs qui ont attaqué le collège électoral pour maintenir leurs privilèges.
Il faut s'assurer que les personnes qui sont derrière ces violences, derrière cette insurrection soient tenues pour responsables et paient pour ce qu'elles ont provoqué.
Que la question des formes démocratiques de représentativité en arrive ainsi a être posé au coeur même de ses structures politique montre la profondeur du séisme. Cela met a nu la nature antidémocratique des institutions US d'où la colère de l'ultra réaction et les commandos factieux.
Celui qui va remplacer Trump n'est pas, et loin s'en faut, un parangon de progressisme, ses déclarations à propos de Cuba ou du Venezuela éclaire le paysage. Pour autant, les conditions de son élection donnent prises au mouvement populaire démocratique US pour agir face à un réel autre mouvement populaire, lui ultra-réactionnaire.
L'existence de cette force de droite extrême, qui oscille entre réaction "chimiquement pure" et revendications ouvertement nazies et suprémacistes, avec un poids des appareils religieux évangélistes prégnant pour encadrer idéologiquement les terres profondes du Middel West est de fait. Ne pas la voir serait une erreur majeure. Qu'un personnage marqué à droite comme Schwarzenegger la dénonce dans ces termes-là montre la profondeur de l'infection.
L'actualité nous rappelle que toute l'histoire des USA, dès avant la déclaration d'indépendance jusqu'à nos jours est une histoire sanglante faite de pratiques et crimes racistes créant ses institutions racistes, un univers de crimes, spoliations, espace d'un immense génocide, de négation de l'humanité et de guerres civiles.
Elle rappelle aussi que sa puissance économique s'est construit sur l'esclavagisme et l'exploitation absolue d'une brutalité sans nom de sa classe ouvrière, l'arsenal légal et constitutionnel étant structuré autour de cette coercition. Chacune des phases successives intérieures se réglant toujours pour panser les plaies par un rebond impérialiste planétaire.
Oui, oublier cela serait gravissime pour la part progressiste du peuple américain mais aussi pour le reste du monde tant l'impérialisme a besoin en dernier ressort de pouvoir s'appuyer sur la partie ultra réactionnaire de sa base principale pour pouvoir se déployer.
Mesurons que l'enjeu est autre
que de s'interroger de savoir s'il est judicieux d'interdire au vautour
glauque perclus de rancœur de se servir de
ses zozios socio-informatiques.
Rédigé par Canaille Lerouge
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire