L’enchevêtrement en Afghanistan ?
Ce texte paru à Cuba a des échos en Russie, en Chine et chez tous ceux qui connaissent bien les USA. Le retrait des USA d’Afghanistan en fait laisse à ceux qui partout restent leurs alliés, les fondamentalistes talibans. Il s’agit de constituer là un foyer capable de déstabiliser durablement la Chine, la Russie, du type de ceux installés en Syrie. Les Talibans sont et toujours été les alliés de l’impérialisme US, qui aujourd’hui comme hier vise à créer des foyers de fascisation. La proposition de la Russie que nous publions par ailleurs tient compte de ce possible tout à fait vraisemblable.. (note et traduction de danielle Bleitrach)
Il serait très étonnant que les troupes américaines sortent, alors que les talibans balayent le pays…
NESTOR NUNEZ15/08/2021EXCLUSIF
Les événements de ces dernières heures et de ces derniers jours en Afghanistan n’ont cessé, et encore moins en ce moment, d’éveiller le soupçon parmi pas mal de gens qui connaissent ou du moins s’intéressent aux péripéties de cette nation d’Asie centrale, épicentre évident d’importants conflits géopolitiques tout au long de son histoire compliquée.
Comme on le sait, dans un accord sans consultation avec les autorités officielles de Kaboul, l’ancien président égocentrique Donald Trump a décidé, aux côtés du mouvement taliban, le retrait des troupes américaines qui, pendant vingt ans, se sont enracinés dans une géographie mouvementée au nom de la lutte contre le terrorisme. En effet, ce qui s’est passé lors de telles négociations constitue un moment suspect et controversé parce que l’Afghanistan qui pourtant avait un gouvernement national constitué et reconnu, se retrouve avec un traité qui n’implique que le groupe armé que, dans les années 90 du siècle dernier, Washington a privilégié comme celui destiné à « unifier » l’État afghan avec l’aide d’Al-Qaïda et de son chef, le prétendument « malheureux » par les commandos gringos Oussama ben Laden.
Il ne faut pas oublier que les talibans ne pouvaient pas en près de cinq ans de guerre remplir le cahier des charges de stabiliser le pays selon les desiderata des monopoles de l’énergie américaine en embuscade derrière tout l’ébauche locale, et quand ils ont été piégés par la Maison Blanche forcé à un règlement multilatéral ils ont mordu avec Al Qaïda la main de leur ancien maître .
Mais on dit que « là où il reste des cendres, l’amour est possible », et pour les observateurs plus audacieux, il semble une vérité plausible que la sortie militaire de Washington soit une préméditée et consensuelle « solution » le retour de l’extrémisme islamique à la tête de l’Afghanistan, soutenu en outre par la concentration de terroristes de l’État islamique déplacés à la hâte dans ce pays par les États-Unis après leur défaite en Syrie.
ça vous étonne ?Pourtant généraliser le chaos et le terrorisme à proximité des frontières de la Russie, de la Chine, de l’Iran et d’autres nations de la région considérées par les « États défaillants d’Amérique » comme les grands opposants à leur rêve pervers de tenter le contrôle de l’Eurasie, en phase avec le vieil axiome impérial qui est : qui s’empare de cette région « sera propriétaire absolu de la planète ».
Et ce ne sont pas des visions fantaisistes. Il s’avère qu’il y a des semaines, en s’adressant au site canadien Global Research, M. Lawrence Wilkerson, ancien chef de cabinet du secrétaire d’État entre 2001 et 2005, le général Colin Powell, a clairement et catégoriquement affirmé que ce qui se passe en Afghanistan avec le prétendu retrait militaire nord-américain n’est qu’un changement dans la direction de la guerre, qui va maintenant pointer « vers la Chine, la Russie, le Pakistan, l’Iran, la Syrie, l’Irak et le Kurdistan ».
C’est, a précisé Wilkerson, « une lutte pour le pétrole brut, l’eau et l’énergie en général. La présence américaine en Afghanistan ne va donc pas disparaître en ce moment, mais s’étendra jusqu’à un demi-siècle… et elle va grandir, elle ne va pas diminuer.
Une conclusion qui, soit dit en passant, ne s’écarte en rien des affirmations du ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, qui a conclu que le mouvement des troupes américaines déployées jusqu’ici en Afghanistan indique qu’il ne s’agit pas d’un « acte ferme », mais d’une tentative de « s’enraciner » dans la région de l’Asie centrale.
On sait en outre qu’après l’annonce de l’instrumentation du « plan de paix » de Trump avec les talibans, des responsables américains ont tenté de convaincre les pays frontaliers de l’Afghanistan et les anciennes républiques soviétiques asiatiques d’autoriser la présence de contingents militaires américains sur leurs territoires respectifs.
Le fait est qu’après deux décennies d’occupation en Afghanistan, les États-Unis et leurs alliés ne laisseront dans ce pays que des centaines de milliers de morts, mutilés et déplacés, des destructions matérielles massives et la même fragmentation et des confrontations violentes il y a vingt ans, ainsi que la prévalence possible des tendances terroristes que Washington a toujours promues et encouragées.
Et juste au cas où les mouches, déjà en provenance du département d’État, il a été recommandé à ses citoyens de quitter le sol afghan immédiatement, comme celui qui sait à l’avance que ce n’est pas exactement les roses qu’il laisse derrière son dos coupable.
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