LIDL OU LA CHASSE AUX SYNDICALISTES
Ces quatre dernières années, X, embauchée il y a 30 ans , a constaté « une dégradation fulgurante de ses conditions de travail » chez Lidl, depuis qu’elle détient un mandat syndical. Elle est au bord du burn out. Le récit de X et de son avocate à Médiapart (intégralité sur 100 parole "nos articles") rejoint celui de nombreux autres militants syndicaux.
Invitée à réagir par Médiapart, la direction de l’entreprise a indiqué « regretter » que les questions « se focalisent exclusivement sur des situations, pour certaines dramatiques, qui heureusement ne reflètent absolument pas notre politique d’entreprise et le quotidien de nos 45 000 collaborateurs ".
Mais la suite de la réponse fait froid dans le dos
" Il est évident que Lidl France n’approuve ni ne tolère en aucune manière des comportements contraires à la loi, aux valeurs de l’entreprise, susceptibles de porter atteinte au libre exercice du droit syndical et à la sécurité de ses salariés ".
Autrement dit chez Lidl on peut exercer son mandat syndical uniquement si c'est en respectant les valeurs de l'entreprise. Nabila n'est pourtant pas un foudre de guerre cégétiste. Elle a confié à Xavier Bertrand la tâche de la défendre, avec un succès très relatif, vous le comprendrez aisément.
En Bretagne, les équipes syndicales peuvent elles aussi témoigner de la violence qui les a visées pendant plusieurs années. En 2019 "le directeur régional avait essayé de faire de nous les rouages de son action, en échange d’un regard favorable sur Lidl , signalent deux élus d'un syndicat des cadres. Quand nous avons décliné, il a fait passer le message que nous ne serions jamais élus. »
Ils l'ont été et l'ont payé cher avec l'accord de l'inspection du travail. Là encore il s'agit de cadres modérés comme on dit et non de révolutionnaires.
Sans surprise , à la CGT, Arnaud Rouxel partage le constat. "Début 2020, le directeur régional m’a glissé dans un couloir que je n’avais plus trop ma place dans l’entreprise », se remémore-t-il. « Discrimination syndicale, mesures dirigées contre les représentants des salariés, sanctions contre des grévistes pouvant aller jusqu’au licenciement sous des prétextes futiles"…
Il ne s'agit plus , sous la pression des actionnaires, d'empêcher un syndicalisme de lutte, mais d'empêcher toute défense des personnels, puisque il s'agit de durcir les conditions de travail au-delà du supportable pour assurer la rentabilité.
Depuis les réactions de plus en plus nombreuses citées par le long article, ça va mieux. Le paternalisme est désormais perçu, C'est une leçon politique extraordinaire. La lutte des classes longtemps plus qu'assoupie et chassée par la grande porte (Xavier Bertrand le loup chargé de défendre les moutons bêlants!) revient par la fenêtre.
Et cela ne vaut pas que pour Lidl.
blog pcf littoral
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