Il parle comme un livre mais il manque des pages !
Il s’agit de Le Drian, notre ministre des affaires étrangères. En cette veille du 60ème anniversaire du cessez-le-feu en Algérie il appelle à l’apaisement sur les deux rives de la Méditerranée. On ne pourrait que souscrire à de telles perspectives. Sauf que…
Personnellement je n’ai aucun contentieux avec les Algériens. J’en ai par contre avec les dirigeants de la France qui m’ont volé vingt-six mois de ma jeunesse me mettant dans une situation proprement absurde. Qu’avais-je à voir avec ce conflit anachronique qui se déroulait à plus de mille kilomètres de chez moi ? Une guerre injuste et sans autre perspective que l’indépendance d’un pays que nous avions conquis et maintenu sous notre domination par la force armée !
Alors si on veut se réconcilier il faut reconnaître ses torts. Quelles étaient les conséquences pour les autochtones du colonialisme qu’on avait instauré comme mode de fonctionnement de la société en Algérie ? Un jugement avait été porté par Macron alors candidat à la présidence de la République le colonialisme est un crime contre l’humanité.
Il n’est pas repris par son ministre des affaires étrangères. Celui-ci fait également l’impasse sur les exactions d’une guerre menée pour perpétuer un tel système. A partir de là son appel à l’apaisement n’a aucune chance d’être entendu. Et ce par les Algériens ou les autres victimes de notre politique coloniale. Parmi celles-ci on n’oubliera pas les appelés du contingent qui ont au mieux perdu une partie de leur existence dans cette affaire.
Du côté de Macron c’est un pas de deux qui nous est dansé. A l’opposé de déclarations auxquelles nous souscrivons il y a des initiatives que nous réprouvons sans restriction. La présence de la ministre déléguée aux anciens combattants à la cérémonie pro-OAS devant le mémorial du Quai de Branly le 26 mars 2021 en est une. Son communiqué lors du 5 décembre de la même année en est une autre.
L’opération politicienne de séduction en direction des harkis s’inspire de la même volonté de faire des concessions aux tenants des nostalgériques de l’Algérie française. Idem avec les dispositions prises contre le libre accès aux archives de cette période douloureuse de notre histoire.
La vérité exige une position sans ambiguïté concernant ce qu’a été notre passé et ce qu’est notre présent. Le Drian, pas plus que Macron, ne se place dans le droit fil de la franchise qui permettrait une réconciliation nationale et internationale claire qui est souhaitable.
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