La “désorganisation” de la société, une de ces notions qui prétend masquer la profondeur de “l’ébranlement”…
iL EST TEMPS SANS DOUTE DE POSER LE PROBLEME DE CETTE PANDEMIE POUR CE QU’ELLE EST: UN REVELATEUR DE LA FRAGILITE DE NOTRE SOCIETE. De ce point de vue, toutes les chutes d’empire ont connu également la diffusion de grandes épidémies qui ont témoigné de l’impossibilité à la fois d’assurer la sécurité de ses membres et l’absence de crédibilité de ses institutions. Ce qui est le plus frappant est le fait que ceux qui subissent les inégalités les plus injustes paraissent ne plus avoir de langage commun avec “les élites”. Le terme consacré pour décrire cela est l’anomie, l’incapacité au vivre ensemble. S’agit-il d’un simple dysfonctionnement ? C’est selon Marx un profond ébranlement qui traduit au niveau des superstructures, institutions, représentations, la contradiction entre forces productives et rapports de production et qui fait que l’on ne peut plus réguler, il faut transformer … C’est pour cela que l’on ne peut pas éviter la question du passage au socialisme, c’est la seule chose qui fonde l’utilité d’un parti communiste…
Lors d’une conférence de presse du23 décembre, précédant celle de fin d’année de Castex et Veran de hier 27 décembre , le Conseil scientifique a déclaré s’attendre « à des centaines de milliers de cas par jour en janvier » et craint une « désorganisation de la société ».Selon le professeur Alain Fontanet, le variant Omicron est déjà bien implanté sur le territoire français, notamment en Île-de-France où il serait déjà majoritaire. Pour le reste du pays ce cap devrait être atteint d’ici la fin de l’année.On s’attend à ce qu’il y ait des centaines de milliers de cas par jour en janvier, a poursuivi Alain Fontanet. On a une nouvelle problématique car on ne s’est jamais retrouvé avec autant de nouveaux cas, ajoute le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy. Selon lui, cette explosion des cas qui pourrait avoir comme effet une possible désorganisation de la société. Les arrêts maladies et l’isolement des cas contact pourraient peser sur les secteurs stratégiques de notre société comme la distribution alimentaire, la sécurité, l’énergie, les transports, les communications ou encore la santé, craint Olivier Guérin, du CHU de Nice et aussi membre du Conseil scientifique. Selon lui, cela nécessite de réfléchir aux règles d’éviction actuelles. Pour rappel, le temps d’isolement pour un malade est de dix jours. Pour une personne cas-contact avec un malade infecté par Omicron, le temps de quarantaine est de sept jours et peut même monter à 17 jours lorsque l’on vit avec la personne. Il y aura des ajustements à faire qui tiendront compte de la sévérité des formes cliniques de la maladie provoquée par Omicron, a abondé Arnaud Fontanet.
Selon lui, ces ajustements pourraient aussi dépendre du niveau de contagiosité de la personne à tel ou tel moment, déterminé par des tests, ainsi que de la nature des fonctions qu’elle occupe. Ces possibles assouplissements devront s’accompagner d’un renforcement des gestes barrières, a dit Arnaud Fontanet.Selon de premières études préliminaires venues d’Afrique du Sud, d’Écosse et d’Angleterre, le variant Omicron semble entraîner moins d’hospitalisations que Delta. Mais dans le même temps, il est beaucoup plus contagieux, ce qui pourrait donc provoquer mathématiquement une hausse du nombre de patients hospitalisés, notamment les non vaccinés et les personnes fragiles.
Ce constat du Conseil scientifique parait n’avoir chercher sans doute qu’à cautionner le véritable désarroi du pouvoir politique et justifier sa lutte prioritaire contre “la désorganisation”, qui est bien réelle, mais dont “les remèdes adoptés ne prétendent en rien remettre en cause nos fondamentaux et le mode de fonctionnement des sociétés capitalistes… Cela va des accords sur le fond qui divisent sur une semaine de vacances de plus pour les écoliers, pour Pécresse, l’indignité des grands démagogues de la FI et du Rassemblement National qui flattent l’ignorance et l’obscurantisme de leur clientèle, sans parler des aspects mortifères des verts, et de l’aspect risible du PS qui ignore son rôle dans la destruction des services publics. Comme la campagne électorale et les plateaux de télévision on reste dans l’entre-soi de leur non-remise en cause et l’empoignade est d’autant plus agité qu’elle se situe dans le champ clos des intérêts privés.
Et il est clair qu’à ce désarroi scientifique , le pouvoir politique a prétendu répondre hier par des demi-mesures dont la plupart n’ont rien de convaincant et éclate le fait que le politique ne maîtrise plus rien, tabler sur la vaccination est juste, et agir comme certains démagogues politiciens en le niant est criminel. Mais limiter la vaccination au territoire national et même à l’Europe est une folie et Omicrom le prouve. Comme prétendre en faire le champ clos de certains vaccins aux dépends d’autres.
Marseille est l’épicentre de toutes ces folies…
La campagne électorale témoigne du fait que tous les prétendants sont à peu près dans le même état et la compétition en parait totalement dérisoire, que dire de ce représentant du PS découvrant que l’on a sacrifié l’hôpital public ? . L’incapacité en l’état d’injustice et de destruction des services publics de la planète de contrôler le virus, alors que la vaccin est là éclate au grand jour.
Peut-on abstraire ce constat de ceux que nous dressons par ailleurs sur le bellicisme, la xénophobie, l’accumulation d’armes d’une part et la bulle financière proche d’éclater, je ne le crois pas. Comme je pense que les communistes doivent faire un effort d’interprétation de ce qui se passe : le capitalisme, l’impérialisme ne se limite pas à ses dysfonctionnements, ceux du néolibéralisme sacrifiant les services publics ou l’évasion fiscale où le capitaliste devient un simple fraudeur. Il ne s’agit pas des inégalités, de l’injustice, mais bien comme l’a souligné jean Claude Delaunay d’une exploitation de la planète et des êtres humains. Et le terme de “désorganisation” est un euphémisme pour dire l’accélération de la fin d’un mode de production qui dans d’autres siècles prenait des centaines d’années et s’étalait sur parfois un millénaire comme la chute de l’empire romain.
L’accélération de l’impérialisme dans ce qui devrait être la transition vers le socialisme, la fin de l’hégémonie d’un empire qui n’a duré que deux cent ans, est peut-être contenue dans ce que je note depuis le début de l’épidémie, une communauté scientifique qui a un langage planétaire commun ce qui aboutit de véritables exploits comme le partage du séquençage des génomes, la confection de vaccin ultra-rapide et contradictoirement les appropriations des découvertes par le capital et les antagonismes concurrentiels du politique, ce qui aboutit à la “désorganisation” avec l’étrange spectacle médiatique de l’incapacité à penser la situation, “scientifiques” médiacrates et politiques se renvoyant la balle de leurs incapacités. Et les masses jetées dans l’obscurantisme avec la complicité de ceux qui n’ont jamais fait autre chose que refuser tout changement en multipliant les boucs émissaires devant les méfaits du capital…
Pourquoi le discours xénophobe dénonçant la “dictature chinoise”, qui a depuis le début privilégié la sécurité de la population et contrôlé l’épidémie peut-il être plus facilement démonté pour peu qu’on s’en donne la peine ? Enfait de dictature l’orientation est claire : privilégier la sécurité et pas l’économie, c’est pareil pour Cuba, l’économie ne peut pas être ignorée mais elle prend son sens originel : assurer la survie des familles et des individus et en créer les conditions matérielles. Pour cela, considérer que le socialisme n’a plus de modèle de développement et choisir non pas la rupture mais la stabilisation y compris en se détachant des jeux boursiers qui atteignent désormais une crise potentielle qui va se surajouter aux risques d’épidémies et aux provocations bellicistes. Ne pas avoir de modèle pour le socialisme, ce n’est en rien être assuré d’avoir la solution mais c’est la chercher en tentant d’innover en faveur d’une population dont on a besoin de la mobilisation pour franchir le dangereux cap des tempêtes.
Danielle BLEITRACH
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire