lundi 31 janvier 2022

Chine - Russie : Partenaires ou rivaux ? Le Dessous des Cartes - Tai Chi  style Chen et Kung-Fu à Lyon et Caluire- Chuan Tong

Après une réunion avec Vladimir Poutine, le président chinois a estimé " que les deux pays devaient entreprendre davantage d’actions communes pour mieux préserver leurs intérêts en matière de sécurité et renforcer la collaboration et la coopération pour avoir davantage leur mot à dire dans la gouvernance globale et les affaires internationales".

Il a également dit "qu'il comprenait les préoccupations de la Russie et soutenait totalement les initiatives russes pour obtenir ces garanties en matière de sécurité

Mardi, dans un éditorial intitulé "l’OTAN doit retrouver la raison", le China Daily a reproché à l’OTAN "d’avoir poursuivi son expansion vers l’Est ces vingt dernières années, malgré l’opposition constante et forte de Moscou"

Le ministre des Affaires étrangères chinois s’est entretenu avec son homologue américain. Wang Yi, a défendu jeudi les "préoccupations raisonnables de la Russie pour sa sécurité", lors de son échange téléphonique avec son homologue américain Antony Blinken "Nous appelons toutes les parties au calme, à s’abstenir d’accroître les tensions et monter la crise en épingle".  Wang a fait valoir que "la sécurité régionale ne saurait être garantie par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires". Il a estimé que "les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité doivent être prises au sérieux et recevoir une solution".

La Russie, quant à elle, dément tout projet d’invasion mais exige que l’OTAN s’engage à refuser une adhésion de l’Ukraine, une demande rejetée par les impérialistes étasuniens qui se posent en puissance expansionniste et belliciste.

Par ailleurs ça tangue au sein même de l'OTAN puisque l'Allemagne et la France tentent de jouer les "go between," les intermédiaires, entre les Etats-Unis et la Russie. Ainsi l'Allemagne a refusé de vendre des armes à l'Ukraine, lui envoyant des casques...à la place des armes réclamées. "L'Allemagne est devenue le maillon faible de la ligne de défense de l'Otan" dit le Washington Post. Ne serait-ce pas plutôt une prise en compte de la réalité géopolitique et économique de la part de Berlin face à l'aventurisme des Etats-Unis ? De plus une fraction importante du SPD milite depuis toujours pour que l'Allemagne adopte "une approche respectueuse" dans ses relations avec Moscou. Et les Grünen, malgré leur virage à droite, conserve une tendance pacifiste encore forte. Le projet de gazoduc Nord Stream 2, enjeu important pour la Russie et l'Allemagne, pèse aussi dans le sens de l'apaisement des relations entre les deux pays.  

La France a adopté une position proche de l'Allemagne. L'Elysée trouve les signaux venant de Moscou comme "très encourageants".

Quant à l'Ukraine elle cherche à diversifier ses échanges économiques et la Chine a désormais pris la première place dans ces échanges. Des liens économiques importants pourraient placer l'Ukraine dans une situation délicate, en la contraignant à mieux tenir compte les positions de la Chine en matière de politique étrangère, faute de quoi elle pourrait craindre de s'exposer à des sanctions économiques. Les dirigeants chinois, comme les occidentaux, n'hésitent pas à sanctionner tout pays qui s'écarte des règles du jeu. La Russie peut voir d'un bon œil le rapprochement sino-ukrainien, qui entérinerait davantage encore l'éloignement de Kiev de l'OTAN.

On le voit la situation est complexe, mouvante, travaillée par des forces contradictoires mais des perspectives de sortie de crise semblent s'affirmer enfin.

Antoine Manessis.

 

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