Les coucous de Mantes-la-Jolie
Ecoutez cette histoire que je vais vous raconter, elle se passe à Mantes-la-Jolie, au pays de Pierre Bédier*.
Un jour, le maire de droite, qu'il avait choisi pour diriger la majorité municipale, désira faire fi de son mentor. Du coup, révolution de palais à la mairie et les élus potes à Pierre Bédier voulurent éjecter ledit maire de son écharpe tricolore. Comme ça flinguait bientôt plus que dans un western au ciné dans la droite locale: démission du maire et d'une poignée de ses potes. D'où une élection municipale pour un nouveau conseil municipal. Attention, la droite ne s'est pas déchirée sur le fond, mais sur la forme, puisque tous les mauvais coups portés contre la population obtinrent toutes les voix de la majorité municipale.
Donc, dans le pays de Pierre Bédier, en 2020, la droite du parti de Sarkozy-Fillon -et aujourd'hui Pécresse-, fut élue aux municipales, à Mantes-la-Jolie.
Se présenta contre elle, la droite de Macron, animée par une ex-adjointe au maire de droite d'une précédente municipalité bédiériste. Désormais, elle portait le flambeau du palais de l'Elysée. Et miracle de la politique politicarde, le number one de cette liste macroniste n'était autre que David Stephanelly, élu socialiste sortant et patron des sociaux-démocrates locaux. Et de ce fait, pas de liste étiquetée socialiste contre la liste de Pierre Bédier. Ni d'ailleurs de liste macroniste, puisque le jour du dépôt à la préfecture, des colistiers faillirent. L'ombre tutélaire de Pierre Bédier était -elle passée par là? L'inspecteur Gadget a renoncé à l'enquête.
Toutefois, deux listes affrontèrent la droite locale, l'une, amenée par le communiste Marc Jammet, quelque peu en froid avec la place du colonel-Fabien à Paris, et l'autre dirigée par Lo. La première obtint 4 élus et la deuxième un élu, sur 42.
Néanmoins, durant cette campagne électorale, aucun soutien, même pas un murmure de la part du PS -cela, ça se comprend-, de Lfi ou d'Eelv aux deux listes de gauche précitées. Encore moins un communiqué contre la droite locale depuis l'élection municipale de 2020.
Et que lis-je dans la presse régionale? Guillaume Quévarec, qui n'est plus étiqueté socialiste, va conduire une liste composée de socialistes, de Lfi et d'Eelv. Mais que faisiez-vous aux temps chauds, comme disait ce bon monsieur de La Fontaine?
Pour en revenir au titre de ma chronique et au coucou, cette espèce d'oiseau parasite ne pond son oeuf dans le nid d'un autre qu'au printemps. Charge à ses occupants de nourrir le poussin jusqu'à son envol. N'y aurait-il du réchauffement climatique que sur Mantes-la-Jolie pour que le printemps soit en avance dans la ronde des saisons? En tout cas, l'inspecteur Gadget enquête.
Pierre Bédier*: depuis 1995, ancien maire et député de Mantes-la-Jolie. Puis sous-ministre de Jacques Chirac en charge des établissements pénitentiaires. Il en démissionne car mis en examen en 2004 « pour recel d'abus de biens sociaux et corruption » quand il était maire de Mantes-la-Jolie.
Finalement de procédure en procédure, la Cour de Cassation rejette son dernier pourvoi en 2009. Pierre Bédier est donc condamné définitivement à 18 mois de prison avec sursis, 25 000 euros d'amende pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, et de six ans d'inéligibilité.
Depuis Pierre Bédier est élu municipal à Mantes-la-Jolie, élu départemental du canton et patron du 78, vice-président du GPS&O et président des Résidences Yvelines-Essonne. Ben oui, dans la patrie des droits de l'homme et du citoyen, pas besoin d'un casier judiciaire vierge pour être élu de la nation ou administrateur de société. Puisque c'est la Loi.
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