Comme du temps où l'Église condamnait les
gens coupables, selon elle,
de "commercer avec le diable"
par Jean LEVY
MACRON INTERDIT
Permettez à l'animateur de Ça n'empêche pas Nicolas, du fait du privilège (?) de l'âge, d'évoquer des souvenirs personnels, que l'actualité brûlante lui inspire.
En effet les événements d'Ukraine et l'utilisation que le pouvoir macronien en fait avec l'interdiction de "Russia Today" et de "Sputnik", me font replonger très loin en arrière, en 1939, à la veille de la seconde guerre mondiale.
J'étais alors un ado, avec mes quinze ans, plongé directement dans l'Histoire avec la guerre pour horizon
Le 21 août 1939, la nouvelle éclate comme une bombe : la Russie de Staline et l'Allemagne de Hitler signent un pacte de non-agression. Le pouvoir et les médias de l'époque se saississent de l'événement pour en faire endosser la responsabilité aux communistes français, catalogués comme des "agents de Moscou".
Le PCF, qui voit l'Union soviétique et la Révolution bolchévique, comme l'avant-garde du monde nouveau pour lequel il se bat, refuse de condamner le Pacte signé par Staline, le dirigeant qu'ils vénèrent.
La bourgeoisie française, le monde politique, de l'extrême-droite aux supplétifs socialistes, et syndicalistes, se saisissent du refus communiste pour mettre le PCF hors la loi, interdire sa presse, faire la chasse aux militants,
Elle interrdit L'Huma et toute la pressecommuniste et la saisie des journaux communistes (24-25 août 1939).
Le 26 septembre 1939, le Parti communiste français est interdit, les militant-es sont poursuivis. Malgré la répression, ils ne baissent pas les bras ; le 28 octobre 1939, parait le premier numéro du journal l’Humanité clandestine.
Pour une bonne part, ceux-ci se réfugient dans la clandestinité, qui sera une école pratique de leur future résistance aux nazis et à leurs valets français. Les députés communistes, qui avaient pourtant voté les crédits de guerre, sont déchu de leurs mandats. Beaucoup seront arrêtés et déportés en Algérie.
Mais les officines hitlériennes en France, la presse néo-nazie poursuivent librement leur oeuvre de "5ème colonne", les cagoulards, tel Darnand, qui deviendra le chef sanglant de la Milice et ministre de l'Intérieur de Pétain, sont libérés dès mai 40, alors que 4000 militants communistes peuplent les camps, comme traîtres, tels Gabriel Péri et bien d'autres seront fusillés par les Allemands.
Et tout ça, parce que la nation étrangère, qui incarnait le socialisme, avait signé un traité de non-agression avec l'Allemagne nazie !
CONTEXTE HISTORIQUE
En fait, depuis des années et des années, le capital français attendait l'occasion de régler son compte au communisme, au pouvoir en Russie depuis 1917, et à ses partisans ouvriers en France. Les forces politiques du monde des affaires, le "mur d'argent" comme on disait alors, ont eu tout au long des années 30 un réflexe de sympathie pour les régimes musclés, ceux de Mussolini, de Franco et d'Hitler, qui faisaient profession d'un anticommunisme sanglant. Et qu'ils préféraient au Front populaire.
Ce qui explique le laisser faire des puissances ouest européennes vis-à-vis des agressions allemandes, la remilitarisation de la rive gauche du Rhin par la Wehrmacht en mars 1936, l'annexion de l'Autriche en mars 1938, de la région des Sudètes à Munich en septembre 1938, de la Tchécoslovaquie, sans parler de l'aide militaire apportée à Franco durant la guerre d'Espagne, de 1936 à 1939.
Aussi, le pacte de non-agression germano-soviétique en aoùt 1939 était perçu par la bourgeoisie française comme un événement malheureux, contrariant son espoir de conflit entre l'Allemagne et l'URSS, escomptant bien que Hitler vaincrait Staline...
Contrainte par les traités de mobiliser lorsque la Pologne est attaquée par l'Allemagne le 1er septembre 1939, , la France, prête à envoyer 50.000 hommes contre la Russie pour soutenir la Finlande en mars 1940, n'a pas levé le petit doigt alors que le ligne Siegfried, vide de soldats allemands occupés à l'Est.
Ce fut ce qu'on a appelé la "drôle de guerre"....
On connaît la suite ; la défaite infligée en cinq semaines et les panzer divisionnen à Paris le 14 juin
Aujourd'hui, laFrance est en paix.
Mais le "Mur d'argent" d'aujourd'hui à d'autres ambitions.
L'oligarchie financière mondialisée est aux manettes. Pour sa survie et assurer ses plus hauts profits, elle s'est construit un espace de libre échange dans le cadre de 27 états européens - l'Union Européenne - où toute entrave au capital est proscrite.
Mais les peuples n"aiment guère être mis en prison. Ils rêvent tout haut de libertés, de souveraineté. Et à l'autre bout du continent, l'ours russe veille à son empire.
Aussi, le capital veille au grain : il ne supporte plus la plus légère limite à ses ambitions, plus la moindre contestation et bientôt plus d'opposition. Gare à celui qui ne pense pas, qui n'agit pas comme les actionnaires du CAC 40, gare aux médias qui ne sont pas au garde-à-vous.
Ceci explique cela.
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