Ignacio Ramonet : La crise en Ukraine dévoile les menaces de l’OTAN
Ignacio Ramonet
Panama, 25 février (Prensa Latina) Lors d’une conférence donnée à des membres de la Centrale nationale des travailleurs du Panama (CNTP) et des dirigeants d’organisations et de partis politiques, le journaliste espagnol Ignacio Ramonet a estimé hier que ce 24 février restera dans l’histoire à cause du conflit entre la Russie et l’Ukraine, qui dévoile les menaces de l’OTAN sur le continent européen.
Les événements les plus récents, a-t-il manifesté, nous obligent à réfléchir sur le monde dans lequel nous entrons, la nouvelle ère de la géopolitique, il ne s’agit pas d’un incident ou d’un événement mineur, dont les conséquences déjà palpables dans les économies sont encore à connaitre, a-t-il ajouté.
Ramonet a déclaré que dans le contexte actuel, il valait la peine de s’attarder sur les arguments avancés par le président russe Vladimir Poutine, que l’Occident passe sous silence sans lui accorder l’importance qu’il mérite.
La Russie est une puissance nucléaire et, comme l’a annoncé le mandataire lui-même, elle dispose d’avantages technologiques momentanés quant à l’armement, a-t-il rappelé en référence aux missiles dits hypersoniques, tout en prévenant qu’aucun autre adversaire ne s’interposerait ou ne lancerait une attaque parce qu’il serait vaincu immédiatement, en faisant clairement allusion aux troupes des États-Unis et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
Les avertissements de Moscou sur ces questions, a-t-il ajouté, ont été constants et surtout la décision souveraine de défendre ses frontières, y compris depuis 2013 suite au coup d’État en Ukraine de la dénommée Révolution de la place Maïdan et l’installation au pouvoir de Petro Porochenko (2014-2019), un oligarque néolibéral et anti-russe qui a soutenu l’adhésion de l’ex-République soviétique à l’OTAN.
Après la fin de la guerre froide, a expliqué Ramonet, et la disparition du Traité de Varsovie en tant que groupe pour la défense des anciens pays socialistes, l’OTAN ne s’est jamais désintégrée, sans que nous en connaissions aujourd’hui les causes.
Au contraire, a-t-il ajouté, elle a étendu sa présence et son armement de toutes sortes, y compris nucléaire, dans des pays proches de la Russie et d’autres du vieux continent comme la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque, la Moldavie, la Lituanie, l’Estonie, L’Ukraine, considérée par le Kremlin comme une menace réelle à son intégrité territoriale.
Personne ne doute que l’OTAN existe en raison de l’intérêt de Washington de maintenir le contrôle de l’Europe, comme l’ont démontré l’administration du républicain Donal Trump (2017-2021) et maintenant celle du démocrate Joe Biden, qui poursuit cette stratégie pour sortir d’une gestion médiocre dans la gestion de l’économie et de la pandémie de Covid-19.
Poutine a raison, a souligné l’ancien directeur de Le Monde diplomatique, lorsqu’il exige ne pas vouloir des missiles de l’OTAN en Ukraine, ce qu’il demande depuis des années, mais que personne ne l’écoutait, y compris après que Washington ait déplacé l’axe de la confrontation en Asie à cause des différends avec la Chine.
La meilleure guerre est celle que l’on gagne sans combattre, a manifesté Ramonet en déplorant qu’on en soit arrivé à la voie des armes, après des efforts infructueux de la diplomatie et du dialogue pour une paix réelle et durable.
Ce conflit a déjà des conséquences pour les économies du monde, a-t-il averti, avec l’augmentation du prix du baril de pétrole à environ 100 dollars et aussi du gaz.
Au Panama, il a été annoncé qu’à partir de vendredi, le prix de l’essence augmenterait.
Ce jeudi, le président russe Vladimir Poutine a estimé que l’opération militaire spéciale dans le Donbass est une mesure forcée, et que la nation eurasienne n’a pas pu agir autrement.
Le mandataire a souligné que les risques de sécurité pour son pays étaient tels qu’il était impossible d’y répondre par d’autres moyens.
En outre, il a exprimé sa surprise quant au fait que les pays occidentaux n’aient pas bougé "d’un millimètre" dans les négociations avec la Russie sur les garanties de sécurité.
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