La sinistre pièce de propagande que nous joué le bataillon néo-nazi Azov au théâtre de Marioupol
Marioupol : Kiev, et les médias français, accusent la Russie d'avoir bombardé un théâtre, Moscou dément et met en cause Azov
Selon
Kiev, la Russie a bombardé un théâtre de Marioupol dans lequel plus
d'un millier de civils étaient réfugiés. Moscou nie toute frappe
aérienne et accuse le bataillon Azov d'avoir fait exploser le bâtiment
où des otages pourraient être retenus.
Marioupol,
ville portuaire stratégique encerclée par les forces russes, se
retrouve une nouvelle fois au centre de l'attention médiatique après la
destruction le 17 mars d'un théâtre dans lequel s'étaient réfugiées,
selon Kiev, plus d'un millier de personnes.
Deux versions s'opposent sur les
événements : les autorités ukrainiennes accusent la Russie d'avoir
bombardé le bâtiment, précisant que le bilan humain reste à ce stade
indéterminé. De son côté, Moscou nie tout bombardement du théâtre et
soutient que l'explosion est le fait du bataillon Azov – une
organisation ukrainienne paramilitaire d'obédience néonazie – qui y
retient des civils en otage.
Zelensky accuse la Russie d'être « un État terroriste »
«A Marioupol,
l'aviation russe a sciemment lancé une bombe sur le Théâtre [d'art]
dramatique dans le centre-ville. Le bâtiment est détruit», a ainsi
affirmé le 16 mars le président ukrainien Volodymyr Zelensky, précisant
que le bilan des victimes n'était «pas encore connu». « Le monde doit
finalement admettre que la Russie est devenue un Etat terroriste »,
a-t-il lancé.
La mairie de ce port stratégique
sur la mer d'Azov a affirmé dans la nuit du 16 au 17 mars que « plus
d'un millier » de personnes se trouvaient dans le théâtre. Un député
cité par l'AFP, Serguiï Tarouta, a indiqué sur Facebook, sans citer ses
sources, que des gens sortaient vivants des décombres, l'abri situé sous
le théâtre ayant tenu.
Selon
la même agence de presse, des responsables ukrainiens ont posté une
photo semblant montrer ce bâtiment de trois étages en flammes et dévasté
par une explosion. C'est « une effroyable tragédie », a déclaré le
maire Vadim Boïtchenko, accusant Moscou de se livrer à un « génocide »
du peuple ukrainien.
La société américaine de
technologies spatiales Maxar Technologies, spécialisée dans l'imagerie
satellite, a publié une photo du théâtre, prise lundi selon elle. Sur
cette photo consultée par l'AFP, le mot «enfants» était écrit, en
immenses lettres blanches et en russe, devant et derrière le bâtiment.
Provocation du bataillon Azov qui a fait exploser le théâtre, selon Moscou
Côté
russe, le ministère de la Défense a catégoriquement démenti les
accusations de Kiev concernant une frappe aérienne et accusé des
militants du bataillon Azov d'avoir fait exploser le théâtre, selon un
communiqué cité par l'agence Tass.
«Pendant la journée du 16 mars,
l'aviation russe n'a effectué aucune mission impliquant des frappes sur
des cibles terrestres dans les limites de Marioupol. Selon des
informations vérifiées, les militants du bataillon nationaliste Azov ont
procédé à une nouvelle provocation sanglante en faisant exploser le
bâtiment du théâtre », a déclaré le ministère de la Défense.
«Auparavant, les réfugiés qui ont
fui Marioupol ont informé que les nazis du bataillon Azov auraient pu
prendre des civils en otage dans le théâtre, en utilisant les étages
supérieurs comme postes de tir », a ajouté le ministère. Dans son
communiqué, le ministère précise encore que compte tenu du danger
potentiel pour les civils et de la «provocation du 9 mars autour de
l'hôpital numéro 3 de Marioupol, le bâtiment du théâtre n'a jamais été
considéré comme une cible de frappe».
La porte-parole du ministère
russe des Affaires étrangères, citant «les réfugiés qui se sont échappés
de la ville et un militant capturé d'Azov», a également estimé qu'il
pourrait y avoir des otages de la population locale dans le théâtre,
dressant un parallèle avec le massacre d'Odessa. Le 2 mai 2014, 48
personnes s’opposant au coup d’Etat de Maïdan avaient péri dans le
terrible incendie de la Maison des syndicats d'Odessa, dans laquelle
elles s'étaient réfugiées alors qu'elles étaient poursuivies par des
nationalistes radicaux.
«
Une telle méthode peut choquer ceux qui ne connaissaient pas ces
méthodes auparavant mais c'est précisément cette méthodologie qui sert
de base à l'idéologie et à la philosophie de ceux qui ont brûlé la
Maison des syndicats [à Odessa]. C'est exactement ce qu'ils ont fait.
Ils ont enfermé des civils — non pas en tant qu'otages, mais en tant que
victimes — sur le territoire d'un site civil. Et la Maison des
syndicats est un site civil. Le théâtre dramatique de Marioupol est un
site civil. Ils les enferment là-bas puis les sacrifient, a déclaré
Maria Zakharova lors d'une conférence de presse le 17 mars. « Vous
pourriez penser qu'il s'agit là d'une expression figurée, mais non, cela
a un sens profond. Ce sont de véritables victimes sacrées de la part de
ceux qui professent le néonazisme. Ils considèrent que c'est normal »,
a-t-elle ajouté.
Après une série d'échecs, faute
d'accord de cessez-le-feu russo-ukrainien, les évacuations se sont
accélérées à Marioupol, alors que dans ce port stratégique les habitants
manquent d'eau et de nourriture.
[Vu sur l’application RT News]
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