COMAGUER : les horreurs néonazies en Ukraine et la guerre sans fin de l’OTAN
Nous avons choisi de traduire et de diffuser ce texte publié par le quotidien italien « Il fatto quotidiano » car il apporte nombre de données factuelles sur les pratiques fascistes des groupes néonazis ukrainiens, pratiques qui se sont intensifiées après le coup d’état du Maïdan en février 2014 et qui étaient évidemment connues de Zelinsky avant qu’il n’accède au pouvoir. Si son discours électoral de réconciliation nationale avait eu le quart d’un dixième de sincérité il aurait dû, dès son accession à la présidence, dissoudre tous ces groupements qui poursuivaient leurs exactions criminelles illégales depuis 5 ans. Il a fait l’inverse. Il doit donc être considéré sans aucune contestation comme un criminel de guerre.
Le fait qu’il ait nommé Alexei Arestovitch * comme « conseiller spécial et porte-parole du groupe de contact trilatéral de Minsk, créé en 2014 pour négocier avec Moscou sur le Donbass » montre qu’à aucun moment il n’a été question pour lui de respecter les accords de Minsk.
On déplorera que l’autrice ait respecté en parlant de « la brutale agression russe du 24 février » le code langagier occidental qui ignore la violation résolue par le gouvernement de Kiev sous Poroshenko comme sous Zelenski des dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies relatives à la protection de la partie de la population d’un Etat qui est agressée par son propre gouvernement.
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Les horreurs néonazies en Ukraine et la guerre sans fin de l’OTAN
Barbara Spinelli | ilfattoquotidiano.it – 09/05/2022
Traduction Comaguer
Généalogie cachée – Azov, les services et les groupes paramilitaires depuis 2014.
Au fil des jours, les néonazis qui combattent aux côtés des troupes ukrainiennes régulières, et en particulier ceux qui sont barricadés dans l’aciérie d’Azovstal, sont désignés par des noms plus bienveillants : ils sont présentés comme des partisans héroïques, les ultimes défenseurs de l’indépendance ukrainienne. Zelensky, qui voulait initialement se débarrasser des néo-nazis, dépend désormais de leur résistance et les loue. Leur généalogie est systématiquement occultée et même les journalistes envoyés ont tendance à l’escamoter, rappelant rarement qu’au Donbass, cette guerre sanglante n’a pas commencé en 2022 mais en 2014, semant 14 000 morts en huit ans. Ou bien ils disent que le bataillon Azov est un groupe dissident, certes dangereux, mais qui n’est pas différent de Forza Nuova en Italie.(ndt : petit parti d’extrême droite en Italie)
Au lieu de cela, le bataillon Azov est tout autre chose : c’est un régiment structurellement intégré à la Garde nationale reconstituée en 2014 après les émeutes de l’Euromaïdan et qui a des liens organiques avec les services (SBU, successeur ukrainien du KGB soviétique). Il en va de même pour les formations ou partis néonazis proches du bataillon sont tout sauf des éclats : Secteur droit, Bratstvo, National Druzhina, la formation C14, le parti Svoboda, aujourd’hui en déclin, et divers groupes militarisés. Ce sont les partis sur lesquels Washington et l’OTAN ont compté lors de la révolution colorée de l’Euromaidan pour que Kiev rompe avec Moscou. Ils sont stratégiquement cruciaux pour que la guerre par procuration entre les États-Unis, l’OTAN et Moscou se poursuive sans relâche. S’il s’agissait réellement d’une guerre locale entre Kiev et Moscou, le secrétaire de l’OTAN, M. Stoltenberg, n’aurait pas rejeté aussi brutalement la renonciation à la Crimée, que M. Zelensky avait proposée quelques heures plus tôt comme première étape vers une trêve.
Alexei Arestovitch était un cadre important de Bratstvo et est l’un des conseillers politiques de Zelensky : acteur lui-même, expert en propagande, il est major dans l’armée et a rejoint les services secrets en 1990. En 2014, il a rejoint la guerre contre les séparatistes pro-russes dans les républiques de Donetsk et de Lugansk, participant à 33 missions militaires. Son plus grand succès, en tant que blogueur, est survenu lorsque, Poroshenko étant président, il a fait le maximum pour légitimer les droites russophobes et néonazies en les insérant dans le système militaire et administratif. Lorsque Zelensky a remporté les élections, Arestovitch a été nommé son conseiller spécial et porte-parole du groupe de contact trilatéral de Minsk, créé en 2014 pour négocier avec Moscou sur le Donbass. Le groupe comprenait la Russie, l’Ukraine et l’OSCE (l’Organisation des Nations unies pour la sécurité et la coopération en Europe).
En 2015, c’est à l’OSCE que la Fondation pour l’étude de la démocratie (une association civile russe) a envoyé un rapport sur les violences perpétrées par les services du Sbu et les paramilitaires néo-nazis non seulement contre les militants séparatistes mais aussi contre les non-combattants russophones du Donbass capturés avec les combattants. Le rapport cite et développe un premier compte rendu, publié le 24 novembre 2014. Le second mentionne les électrocutions, la torture avec des barres de fer et des couteaux, le waterboarding (simulation de noyade utilisée par les États-Unis en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo), la suffocation avec des sacs en plastique, la torture avec des clous, la strangulation au moyen du garrot (également appelé “garrot banderiste” en hommage à Stepan Bandera, collaborateur des nazis lors des guerres d’Hitler, héros national de l’extrême droite et parfois aussi des gouvernements ukrainiens).
Dans d’autres cas, les prisonniers ont été forcés de se rendre sur des champs de mines ou écrasés par des chars. Ajoutez à cela le broyage des os, les températures glaciales des prisons, la privation de nourriture et l’administration de médicaments psychotropes mortels. L’État a laissé impunis ces actes de torture et ces traitements inhumains, interdits par la Convention européenne des droits de l’homme. Il s’agissait d’actions délibérément nazies, s’il est vrai que de nombreux prisonniers avaient la croix gammée ou le mot “SEPR” (séparatiste) gravés sur leur peau avec des lames chaudes sur la poitrine ou les fesses. La Constitution ukrainienne, dans son article 37, interdit l’existence de groupes paramilitaires dans les partis et institutions publics.
La torture et les violences similaires sont également évoquées dans des documents ultérieurs, notamment celui de l’association ukrainienne “ Successful Guards ” (14 septembre 2018). Le rapport énumère les atrocités impliquant des partis d’extrême droite tels que National Druzhina, Bratstvo, Right Sector, et en particulier le groupe C14, connu pour avoir conclu un protocole de partenariat et de coopération avec de nombreuses administrations de district – dont celle de Kiev
Le C14 est responsable non seulement d’actions violentes dans le Donbass mais aussi de pogroms contre les Roms et de violences contre les commémorations annuelles de héros russes antinazis tels qu’Anastasia Baburova et Stanislav Markelov. Dans le Donbass, la C14 mène souvent des actions que le SBU ne peut légalement se permettre, écrit le rapport. La méthode est toujours la même : l’armée ou le SBU ou les ministères de l’intérieur et des anciens combattants confient les prisonniers soupçonnés de collaboration avec Moscou à leurs bras tortionnaires : bataillon Azov ou C14.
Cette violence devrait être commémorée le jour qui commémore la victoire soviétique de 45 et ce que Moscou appelle la “grande guerre patriotique”. C’est ainsi que les commentateurs occidentaux l’appellent aussi, pour masquer le fait qu’il s’agit d’une victoire qui a libéré toute l’Europe du nazisme, avec ses alliés occidentaux, et qui a coûté à la Russie au moins 30 millions de morts.
Depuis quelque temps, la contribution décisive de l’Armée rouge à la libération de l’Europe est relativisée, au point de disparaître. La contribution est oblitérée, comme si elle n’avait jamais existé, même par le Parlement européen (ainsi la résolution de septembre 2019 qui ne fait que blâmer le pacte Ribbentrop-Staline pour la guerre et ne fait aucune mention de la Résistance russe).
Le réarmement et l’élargissement de l’OTAN vers l’est, combinés à l’impudence des oublis historiques et des phrases de Stoltenberg, ont créé un fossé presque infranchissable entre la Russie et l’Europe, sur le plan politique mais aussi culturel. C’est à cela que servent les “aboiements occidentaux aux portes de la Russie” dénoncés par le pape, l’oubli de “l’esprit d’Helsinki” et la montée de la russophobie. Ce sont des méfaits qui ne justifient pas la brutale agression russe du 24 février, mais qui l’ont certainement facilitée. C’est ce qui poussera la Russie, pour longtemps, à prendre congé d’une Europe qui croit de plus en plus progresser en confondant ses propres intérêts avec ceux des Etats-Unis.
* Un portait d’Alexei Arestovitch qui est invité sur BFMTV pour des chroniques militaires a été publié par INVESTIG’ACTION
https://www.investigaction.net/fr/les-visages-du-pouvoir-kievien-un-metteur-en-scene-et-un-acteur/
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