mercredi 3 août 2022


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Onfray : mais qui a engendré ce sinistre crétin et d’autres de la même espèce ? .

Il n’y aura pas ici de débats avec l’extrême-droite et les falsificateurs de l’histoire sous quelque forme que cette falsification se présente… La France est asphyxiée sous la domination de ces pseudos intellectuels, nouveaux philosophes et sélections universitaires infâmes, mémoire trafiquée par la Mitterrandie. Michel Onfray et ses pareils n’ont pas dupé éditeurs, médias, ça a été une ligne, la gauche au pouvoir devait être atlantiste, dénoncer sous un pseudo sociétal la Révolution, ils ont promu Olympe de Gouges, fait de Lorent Deutsh l’historien officiel de la mairie de Paris. Aujourd’hui ce sont les mêmes qui à coup de faux éhontés organisent la diffusion d’un pseudo-génocide en Chine ou, ce sont les mêmes, qui organisent la condamnation de l’URSS qui serait coupable de la famine ukrainienne et blanchissent les crimes dans le Donbass. Les mêmes qui nous distillent la haine du peuple et l’amour pour les puissants décadents. Le mélange explosif entre le sensationnel médiatique, l’incurie intellectuelle et le négationnisme est ici dénoncé mais ne va pas jusqu’à voir le ressort réel de cette “escroquerie” intellectuelle, l’anticommunisme et sa haine de classe et le fatras autorisé, promu, alors que d’autres sont censurés pour cette seule cause avec la substitution d’une pseudo dimension populaire, en fait tout simplement fasciste, les culpabilités sont nombreuses à commencer par ceux qui ont suivi Furet et sa haine de la Révolution avec l’opération de Mitterrand autour du bicentenaire et les dirigeants liquidateurs du PCF, l’Humanité ont et continuent à jouer à ce petit jeu de la révision de l’histoire… Alors ces spécialistes peuvent jouer les prudes du savoir, ils sont eux-mêmes coupés d’un peuple dont ils ont contribué et contribuent à l’ignorance, la critique savante est nécessaire mais elle n’est pas suffisante, la gangrène a pénétré profond dans l’âme de notre peuple. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

EntretiensPolitiqueMichel Onfray s’est longtemps fait passer pour un représentant des classes populaires. Alors que sa nouvelle revue Front populaire le place sans aucun doute possible à l’extrême droite du spectre politique, deux historiens, qui s’étaient déjà exprimés à son sujet en 2010, dialoguent dans les colonnes du Grand Continent pour défaire les mythes avec lesquels s’est construite cette personnalité médiatique. On y découvre un faussaire et un manipulateur de textes, dont la voix ne porte peut-être déjà plus autant qu’avant.

Photo portrait le faussaire Onfray : fin de partie histoire doctrines philosophie France populisme style populiste mouvements sociaux Gilets jaunes société Europe eurosceptiques Élisabeth Roudinesco Guillaume Mazeau

AUTEURGilles GressaniDATE1 juillet 2020PARTAGER

Il y a 10 ans, deux historiens français, Elisabeth Roudinesco et Guillaume Mazeau, consacraient deux études critiques aussi dures que documentées au travail de Michel Onfray à partir notamment de ses publications sur la révolution française et sur Sigmund Freud1En contraste avec l’image véhiculée par les médias d’un philosophe de gauche, travailleur acharné d’une histoire critique de la philosophie permettant une nouvelle émancipation populaire par la défense de la liberté, ils démontraient un usage superficiel et abondant d’auteurs, d’interprétations et d’imaginaires provenant directement de l’extrême droite, avec des penchants réactionnaires et parfois même antisémites. Dans cette séquence marquée par la parution de la revue Front Populaire et la recomposition politique qu’elle semble préparer, le Grand Continent a souhaité les inviter dans une longue conversation à proposer un aggiornamento de leurs lectures du cas Onfray.

Il y a 10 ans vous commenciez une querelle intellectuelle avec Onfray. Qu’aviez-vous vu chez lui qui vous appelait à intervenir publiquement ?

ELISABETH ROUDINESCO

Photo portrait Élisabeth Roudinesco le faussaire Onfray : fin de partie histoire doctrines philosophie France populisme style populiste mouvements sociaux Gilets jaunes société Europe eurosceptiques
Elisabeth Roudinesco est historienne de la psychanalyse. Elle a publié en 2014 Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre.

J’avais bien sûr déjà croisé Michel Onfray à plusieurs reprises. Onfray était chez Grasset avec comme éditeur Jean-Paul Enthoven, ami intime de Bernard-Henri Lévy qui d’ailleurs l’avait soutenu à ses débuts. En 2010, il bénéficiait du soutien inconditionnel de Franz-Olivier Giesbert, directeur de publication du Point. Franz-Olivier Giesbert voyait en Onfray un nouveau Derrida et pensait qu’il était le plus grand philosophe français du début du XXIème siècle. Onfray était très implanté dans les médias de gauche et les journalistes croyaient avoir affaire à un magnifique libertaire d’une érudition phénoménale. Évidemment aucun d’entre eux, pas plus d’ailleurs que l’éditeur, n’était capable de regarder de près sa méthode de travail. Il y avait une fascination pour ce personnage boulimique de tout et qui était très convainquant dans l’art d’énoncer des fantasmes qu’il prenait pour des vérités. Quand son livre paraît, Le Crépuscule d’une idole, je m’attendais à une sorte de fourre-tout d’extrême gauche dans le genre : Wilhelm Reich, c’est mieux que Freud. Vieux poncif.

Quelle a été votre première impression de lecture ?

C’était caricatural ! J’étais sidérée parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait deux ou trois erreurs grossières par page. À telle enseigne que je me suis demandée s’il y avait des correcteurs chez Grasset. Nous avons tous publié des livres, nous pouvons faire des erreurs, mais nous relisons et avons des correcteurs qui peuvent vérifier les textes. Afin d’éviter par exemple à l’auteur d’affirmer que Freud avait engrossé sa belle-soeur en 1923 alors qu’elle avait 58 ans. Ou que ses sœurs avaient été déportées à Auschwitz et avaient rencontré Rudolf Höss. Comment pouvait-on laisser passer une telle erreur sur la déportation et l’extermination des sœurs de Freud ?

Sur Freud, on voyait tout de suite, dès la première lecture, qu’il se trompait grossièrement. Historien c’est un métier, c’est un travail dur, laborieux. Comme tout travail, cela demande de respecter des savoir-faire. Il est impossible de lire vingt volumes de Freud en un été et de penser écrire sur Freud quelque chose de révolutionnaire ou même de pertinent. Très vite j’ai vu qu’il ne s’agissait absolument pas d’une critique reichienne de Freud mais de bien autre chose.

En quel sens ?

On n’y trouvait pas seulement les thèses antifreudiennes habituelles qui considèrent Freud comme un manipulateur, un menteur sériel, presqu’un criminel. Non, les principales sources de sa lecture provenaient directement de la littérature d’extrême droite païenne. J’y retrouvais par exemple les propos de Pierre Debray-Ritzen, l’auteur de La scolastique freudienne (1972), antisémite notoire, artisan de la Nouvelle Droite, ou de Jacques Bénesteau, auteur de Mensonges freudiens (2002) qui m’avait intenté un procès – qu’il a perdu – à propos d’un article publié dans Les temps modernes en 2004. Bénesteau avait été soutenu par le Club de l’Horloge de Henry de Lesquen et j’avais démontré que son livre relevait d’un « antisémitisme masqué ». Le positionnement de ces auteurs est explicite, vraiment évident quand on connaît un tout petit peu l’historiographie freudienne et que l’on a une once de sens critique. Si Onfray reprenait Debray-Ritzen et recopiait Bénesteau, lequel était soutenu par le Club de l’Horloge et défendu, lors de son procès, par Wallerand de Saint-Just, c’est que leur positionnement politique lui convenait parfaitement.

Chez Onfray, on retrouve les éléments d’un discours antisémite inconscient. Il récuse la lutte des classes au profit de la lutte des origines

ELISABETH ROUDINESCO

Jusqu’à l’antisémitisme ?

Je me suis demandée s’il était conscient ou non de copier des textes à caractère antisémite et venus de l’extrême-droite. On ne copie pas impunément Debray-Ritzen si l’on est un peu cultivé. On ne copie pas Bénesteau si l’on connait un peu l’histoire. Pour moi c’est devenu évident que s’il en était à recopier et à reprendre leurs thèses, c’est qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas dans sa pensée. Bien entendu, aujourd’hui on ne peut pas être antisémite comme ça, en direct comme dans les pamphlets de l’entre-deux-guerres. C’est inavouable et c’est interdit par la loi. En ce sens-là, chez Onfray, on retrouve les éléments d’un discours antisémite inconscient, mais alors c’est encore plus grave quand on se dit érudit. Par exemple, il récuse la lutte des classes au profit de la lutte des origines : la terre contre la ville, la bonne nature du peuple contre les bourgeois, les fils de femmes de ménages (comme il dit) contre les fils de la haute société, celle des banquiers, de la finance, assignés à une identité d’exploiteur des pauvres, etc. C’est une manière de se réclamer de la lutte des races, des ethnies avec une essentialisation des origines qui procède d’un raisonnement binaire et de chaînes de syllogismes pervertis : « Si je suis, moi, fils de femme de ménage, ça veut dire donc ancré dans la terre, ça veut dire donc que tous les bourgeois parisiens sont une élite qu’il faut combattre, etc ». C’est la manière qu’a l’extrême droite de se représenter le monde. La tendance de ce genre d’argumentation, c’est de tomber très vite dans l’imaginaire antisémite qui renvoie l’élite en général à l’élite juive qui posséderait l’argent, le pouvoir médiatique, le pouvoir intellectuel et qui, dans le cas de Freud, serait obsédé par le sexe. L’argent, le sexe (lubricité), l’intellect sont les trois grands signifiants du discours antisémite : il n’y a qu’à lire La France juive d’Edouard Drumont pour s’en convaincre.

On retrouve cette tendance d’une manière spectaculaire dans les premières lignes d’une préface à un livre publié en 2017 par un influent membre de la Nouvelle Droite2 où Onfray oppose Proudhon issu « d’une lignée de laboureurs francs » de Karl Marx « issu d’une lignée de rabbins ashkénazes »3

Oui, évidemment, mais quand j’interviens en 2010 avec Guillaume Mazeau, nous ne disons jamais qu’Onfray est antisémite. Nous établissons un fait : Onfray reprend telle quelle la vulgate de l’extrême droite antisémite. Nous souhaitons rester à un niveau d’érudition pour le confronter à son inculture, pour démasquer son ignorance qui le porte à traiter les juifs persécutés de véritables bourreaux ou à traiter Freud de nazi, d’antisémite, de fasciste en répétant des mécanismes propres aux négationnistes. Le plus étonnant, c’est qu’il va ensuite passer son temps à dire qu’on le traite d’antisémite, de nazi, de fasciste, de négationniste, etc. Ce qui n’a jamais été le cas. Mais cela montre qu’il est obsédé par cette thématique.

Note de P.   La suite de cet article sur ce méprisable courtisan des rois et des maîtres du monde capitaliste à lire sur le blog de Danielle "Histoire et société".

 

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