jeudi 15 septembre 2022

Ziouganov : La victoire dans le Donbass est la condition de notre survie historique !

Un texte que chacun devrait méditer en particulier les belles âmes françaises, (de gauche ou qui se prétendent telles), celles qui ont porté cocarde et soutiennent par pur opportunisme, voire pire, la chère petite Ukraine… Maintenant les masques sont tombés non seulement au Parlement européen où il a été reconnu hier que nous sommes en guerre contre la Russie sans que l’opinion des peuples de nos États vassaux n’ait jamais été sollicitée, mais le Monde dans un long article a détaillé les conditions réelles de cet effort de guerre. Cela ne peut que réjouir nos marchands d’armes qui par un miraculeux hasard sont aussi les patrons de notre presse. Malheureusement, il n’existe pas en France un seul parti, un seul syndicat qui n’ait dans sa direction un complice allié de l’OTAN qui manipule des imbéciles, cela dure depuis plus de trente ans et je ne vois même pas comment redresser une telle dérive tant l’unanimisme a fait des dégâts… sans parler des groupuscules et leurs vaniteux “dirigeants” prêts à s’effondrer au premier choc… On peut raconter n’importe quoi, se donner le ridicule de se disputer sur tel ou tel point d’un programme quand on promet de raser gratis alors que l’on a tout fait pour que la guerre ruine la France, mette à genoux son peuple rien ne peut effacer ce crime, cette lâcheté des petits bourgeois capricieux et avides de confort qui partout ont pris la place de ceux qui un jour ont su affronter le nazisme. Ce discours de Ziouganov s’adresse aussi à nous communistes français s’il en reste un seul digne de recueillir l’héritage du parti des fusillés. Vous avouerais-je que comme je l’ai dit hier à Marianne j’ai parfois envie d’arrêter ce blog tant il me semble un effort inutile face à ce que ce malheureux continent européen est devenu, ces pleurnicheries, ces disputes, et cette trahison, ce “music hall des âmes nobles” qui n’a su que couvrir de ses jérémiades l’armement de l’OTAN contre notre propre classe ouvrière. La survie passe comme ici par des choix concrets dans lesquels la priorité devra être donné au travail contre le capital mais aussi à la réorganisation coopération des travailleurs et leur lutte commune pour la paix. (note de Danielle Bleitrach traduction Marianne Dunlop)

https://kprf.ru/party-live/cknews/213295.html

Le 13 septembre, le président du comité central du KPRF, chef de la faction du KPRF à la Douma d’État, G. Ziouganov, a pris la parole lors de la première réunion de la session d’automne de la Douma d’État. Nous portons à votre attention le texte de son discours.

– Chers collègues !

Nous n’avons jamais ouvert les sessions de la Douma dans une situation aussi complexe et tendue. Je crois que les deux derniers mois ont fondamentalement changé la situation, y compris au front. L’opération militaire et politique contre les nazis, les banderistes et les fascistes en Ukraine s’est transformée en une véritable guerre, que les Américains, l’OTAN et l’Europe unie nous ont déclarée. Même l’Allemagne, qui a déclenché deux guerres mondiales et a perdu depuis longtemps le droit de délivrer des armes à qui que ce soit, en fournit maintenant à l’Ukraine, sans tenir compte de son histoire tragique. C’est pourquoi, lors de l’adoption des lois et des budgets, nous devons tout d’abord être guidés par la situation réelle.

La guerre et les opérations spéciales sont fondamentalement différentes. En déclarant une opération spéciale, vous pouvez l’arrêter. Mais vous ne pouvez pas arrêter une guerre, même si vous le vouliez. Il faut aller jusqu’au bout, car la guerre n’a que deux issues : la victoire ou la défaite. La victoire dans le Donbass est une question de survie historique. Par conséquent, tout le monde dans cette salle et dans tout le pays doit évaluer ce qui se passe de manière réaliste.

La guerre se déroule sur fond de sanctions sans précédent imposées à notre pays, dont le nombre atteint 12 000. Mais l’Europe perd plus que la Russie à cause des sanctions et elle le ressentira cet hiver. Bien sûr, l’Europe survivra à l’hiver et les Américains aux élections. Rien ne changera pour nous si nous ne sommes pas intelligents et déterminés. Dans ce contexte, il est crucial pour nous de comprendre que le principal outil utilisé pour détruire le pays soviétique et frapper la Russie aujourd’hui est la russophobie et l’antisoviétisme. Et la cinquième colonne n’a pas affaibli ses assauts, ce qui a été clairement démontré lors des dernières élections, qui se sont transformées dans certaines régions en une véritable opération spéciale. Dans certains endroits, les listes des partis ont été amputées, quelque part l’institution des observateurs a été abolie et ailleurs encore ceux qui essayaient de surveiller honnêtement le processus de vote ont été traînés hors des bureaux de vote par les jambes. Et j’espère que les dirigeants de la Russie réagiront à cela.

L’essentiel aujourd’hui est de comprendre que la victoire se forge sur le front intérieur. Et pour que l’arrière soit fort, nous avons besoin d’un budget fondamentalement différent. Nous avons fait tous les efforts nécessaires pour le préparer. Je vous invite donc une fois de plus à revoir le programme que notre parti et les forces patriotiques de gauche vous proposent.

La première chose que nous proposons est un budget de développement de 35-40 trillions de roubles. Il est savamment étudié, avec un ensemble de lois, le programme des vingt mesures urgentes pour la transformation de la Russie, des amendements à la Constitution, et l’expérience unique des entreprises populaires. Et j’insiste pour que vous considériez nos propositions. J’invite également le gouvernement à en discuter, et je suggère que le président de la Douma d’État tienne des consultations avec tous les principaux ministères avant d’adopter le budget, afin que leur position soit claire.

Le projet du Président aujourd’hui, dans toutes ses composantes majeures, n’a pas été accompli. Par conséquent, le budget doit être fondamentalement corrigé et de nouvelles priorités doivent y être définies. Notre pays a perdu trois millions de personnes en cinq ans, et cette année, il en perdra encore un million. Or le principal indicateur d’une politique réussie est la santé de la population, son niveau d’éducation et son espérance de vie. Tous ces indicateurs continuent de baisser plutôt que d’augmenter aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai du mal à imaginer comment un gouverneur, qui ne travaille que depuis trois ou quatre mois, pourrait obtenir 80 % des voix. En effet, pour y parvenir, il fallait soit tricher, soit laver le cerveau des gens, soit les décourager de se rendre aux urnes.

À cet égard, j’insiste à nouveau pour que nous lisions attentivement le récent discours du président au Forum économique oriental. J’ai discuté avec lui des problèmes exposés dans cette introduction. Il a présenté quatre objectifs principaux. Et j’espère que nous les aborderons en priorité.

La première tâche consiste à développer le chemin de fer transsibérien et la ligne Baïkal-Amour. Maintenant, nous tournons notre politique économique vers l’Est, et si nous ne développons pas ces lignes, elles ne pourront pas faire face à une augmentation du trafic de marchandises de 40 millions de tonnes. Notre équipe – Melnikov, Kashin, Kolomeitsev, Kharitonov, qui a pris la parole quatre fois au Forum économique oriental – insiste depuis longtemps sur ce point.

Je vous rappelle que le Transsibérien a été construit sur l’ordre du Tsar Alexandre III. Tout son entourage l’en dissuadait. Mais il a dit : si nous ne construisons pas ce chemin de fer, nous ne garderons pas le pays uni. C’est ainsi que le Transsibérien nous a sauvés en 41. Nous l’avons utilisé pour déplacer six divisions sibériennes à Moscou, qui défendaient la capitale. Simultanément, sur la Volga, nous avons évacué dix millions de personnes et mille cinq cents entreprises qui, en trois mois, ont commencé à fabriquer des équipements de défense. Rien qu’à Novossibirsk, 27 nouvelles usines ont été construites.

La deuxième tâche est le développement de la route maritime du Nord. Mais sa solution exige une approche complètement différente de la construction navale, car il faudra construire des navires d’une classe complètement différente.

La troisième tâche est le développement des quinze plus grandes agglomérations urbaines, dont trois se trouvent en Sibérie et en Extrême-Orient.

La quatrième tâche est le développement de l’aviation. Mais sa résolution nécessitera de nouvelles approches en matière de machines-outils, d’électronique, d’instrumentation et de robotique. Nous avions quinze usines de machines-outils rien qu’à Moscou. Et maintenant c’est un vrai désert. C’est pourquoi nous devons nous attaquer fondamentalement à ce problème. Sinon, il s’agira une fois de plus de paroles en l’air.

Après-demain, à Samarkand, le président Poutine rencontrera le président chinois Xi Jinping lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Elle compte déjà 21 pays et 11 autres ont demandé à y adhérer. J’espère que cette réunion donnera des résultats extrêmement positifs. Le partenariat stratégique avec la Chine est une question de principe. Permettez-moi de rappeler que notre parti a signé un mémorandum sur la coopération avec le parti communiste chinois et qu’il déploie des efforts considérables dans ce sens. Et le président de la Douma, M. Volodine, a pu s’en rendre compte lui-même lors de la réunion que nous avons eue avec le président du Parlement de la RPC.

Quant aux élections, Russie Unie n’a pas entendu l’admonestation que le Président nous a faite lors de la réunion au Kremlin. Vous n’avez pas entendu les propos du Président selon lesquels le capitalisme est dans une impasse. Et dans notre pays, il n’a pas seulement abouti à une impasse, mais il a aussi causé un énorme préjudice. En fait, au cours de l’expérience capitaliste, le peuple russe a perdu à lui seul vingt millions de personnes.

Le président nous a dit sans détour que le socialisme et l’expérience soviétique comportaient de nombreuses choses bonnes et utiles. Mais certains politiciens, y compris ceux qui sont au pouvoir, continuent de critiquer l’ère soviétique au lieu d’écrire de véritables manuels d’histoire.

Le président a appelé à la cohésion sociale. Mais quel genre de cohésion peut-il y avoir, alors qu’à Krasnodar, nos observateurs ont été chassés des bureaux de vote ! Ils y ont mis un nouveau cerbère aux commandes, qui ne comprend pas que les élections sont d’abord une compétition entre les candidats, un concours de leurs programmes et un dialogue à part entière. Mais au lieu de cela, un vrai sultanat a émergé dans le sud de la Russie.

La même chose s’est produite à Primorye. Et à Omsk, dans le bureau de vote où le député de notre faction à la Douma d’État, Smoline, a voté, trois candidats portant le nom de Joukov figuraient sur la liste. C’est de la fraude pure et simple et un manque de respect pour l’électeur !

À Moscou, mon premier adjoint Melnikov a voté dans la troisième circonscription. Il y avait huit communistes sur la liste des candidats, mais seuls deux d’entre eux représentaient effectivement le K PRF. Les six autres étaient de faux communistes. Le maire de Moscou, Sobianine, a-t-il besoin de ça ? Il n’a absolument pas besoin de ça ! Tout le monde le connaît déjà comme un grand urbaniste. Tout cela est l’œuvre de bureaucrates qui ne sont occupés qu’à se remplir les poches !

Je pense que les “opérations” scandaleuses menées pendant les élections sapent complètement le système politique que le président Poutine a travaillé si dur à créer, et qui fonctionne toujours et assure le bien-être du pays.

La plus flagrante de ces “opérations” est le vote à distance. En effet, le système électronique qui est utilisé dans ce processus est contrôlé par les Américains. Et rien qu’aux États-Unis, 13 500 soldats sont désormais engagés dans des opérations spéciales, y compris dans le cyberespace. Et ils peuvent rediriger votre vote où ils veulent, en obtenant le résultat dont ils ont besoin.

Quoi, Poutine a besoin de ça ? Au bout du compte, ce système discréditerait complètement les élections et elles pourraient se terminer par des émeutes de masse !

Cela vaut également pour le vote mobile. Car dans un certain nombre de régions, le pourcentage d’électeurs qui sont censés voter à la maison atteint presque 50 %.

Il en va de même pour les campagnes électorales. À Moscou, pas une seule affiche de propagande du KPRF n’a duré plus de deux heures – elles ont été instantanément enlevées ou recouvertes de peinture à la demande de ceux qui commettent des fraudes électorales.

Je vous demande instamment d’adapter le système électoral à la réalité. De telles élections ne peuvent résoudre aucune des tâches que le Président nous a confiées !

Dans notre programme, nous avons identifié dix priorités. La plus importante d’entre elles est le budget de développement, qui doit être lancé immédiatement.

Le vice-premier ministre Silouanov a déclaré que le budget était désormais son plus gros casse-tête. Mais il a toujours alloué 1,5 % à l’agriculture et continue dans cette voie. Pour la première fois, la Russie va récolter une tonne de céréales par personne. Et le meilleur résultat sera dans ma province natale d’Oryol, qui est dirigée par le gouverneur communiste Klychkov. Là-bas, la récolte sera de sept tonnes de céréales par habitant dans la région.

Alors achetons ce grain aux moujiks ! Parce qu’il coûtait autrefois vingt mille par tonne, et aujourd’hui il en coûte neuf mille. Et le coût de production est de dix mille roubles. C’est pourquoi personne ne veut vendre de céréales. Les paysans doivent semer, réparer les machines, acheter des engrais. Et ils n’ont pas d’argent. Si les choses continuent comme ça, nous n’aurons plus de pain. Achetez donc dix millions de tonnes de céréales alimentaires et cinq millions de tonnes de céréales fourragères – et vous serez parés pour l’hiver ! En effet, 250 denrées alimentaires sont produites à partir du blé.

Un autre sujet important est la science et l’éducation. Prenons la décision de publier une série de manuels patriotiques pour toutes les matières humanitaires – de l’histoire à la littérature.

Une autre question urgente est l’abolition de la réforme des retraites. Les gens ne pardonneront jamais aux autorités une telle réforme. Ils ne pardonneront pas non plus le vote à distance lors des élections.

Quant au salaire de subsistance, il ne devrait pas être inférieur à 25 000 roubles. Sinon, les personnes à faible revenu ne survivront pas à l’hiver à ces prix. Nous devons également adopter une loi sur les produits de première nécessité et la réglementation des prix.

En conclusion, j’invite encore une fois tout le monde à visiter nos entreprises populaires et à voir comment on peut travailler même dans ces conditions difficiles. Vous en aurez le cœur content !


 

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