Le réveil sera très difficile. Mais pour qui ?
On ne peut comprendre ce qui se passe actuellement en Ukraine sans intégrer deux faits apparemment distincts et en fait complémentaires : la lutte existentielle des Américains pour faire survivre leur système économique fondé sur le dollar et l’histoire du territoire cosaque écartelé entre trois empires, ottoman, russe et celui mal connu de la république des deux nations, l’un des plus grands états d’Europe regroupant pendant 3 siècles le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie et réunissant ce qui est actuellement la Pologne, une grande partie de l’Ukraine, les pays baltes, la Biélorussie et une partie de l’ouest actuel de la Russie. Chaque empire avait sa religion, musulmane, orthodoxe ou catholique, et là comme ailleurs, les religions ont créé à leurs confins, des tensions, des guerres et des haines irréfragables. Ce peuple de cosaques, fier et guerrier a constamment oscillé entre des velléités d’indépendance et le rattachement à un empire protecteur. C’est Staline qui, pour mieux régner par la division, a créé l’Ukraine actuelle en mélangeant volontairement des peuples qui se détestaient et n’avaient pas la même religion et pas la même langue. Le mot même d’Ukraine veut dire « aux confins de ». Les deux seules fois où l’Ukraine a tenté d’être indépendante en profitant de l’effondrement du tsarisme puis de celui de l’union soviétique, elle s’est déchirée par des coups d’état pour se rapprocher de tel ou tel empire, allemand, russe ou américain. Le dernier coup d’état a délogé en 2014 un président pro russe pour le remplacer par un président pro américain considérant les russophones comme des sous-hommes et allant jusqu’à interdire la langue russe pourtant langue maternelle d’une grande partie de la population. A Odessa une quarantaine de russophones ont été brulés vifs dans la maison des syndicats sans aucune vraie réaction de Kiev. Cette violence a entraîné la révolte du Donbass et la récupération par la Russie de la Crimée très longtemps ottomane et qui avait été curieusement donnée en 1954 à l’Ukraine par l’ukrainien Kroutchev. Depuis 2014 Kiev bombarde le Donbass qui se défend et cette bataille de cosaques à fait en 8 ans plus de 16.000 morts sans que l’Occident ne s’en émeuve apparemment vraiment. Il a fallu que la Russie intervienne en février 2022 en vue d’empêcher une attaque massive kiévienne du Donbass prévue en mars, pour que le monde occidental fasse intéresser ses peuples à cette zone de guerriers cosaques. L’Occident a soigneusement passé sous silence la loi ukrainienne du 1er juillet 2021 sur les peuples autochtones d’Ukraine excluant les Russes. Une loi ethnique rappelait sans doute trop l’Allemagne des années 30.
Mais l’Ukraine ne fait qu’absorber comme un buvard une bataille existentielle américaine qui a besoin pour survivre, d’un monde unipolaire fondé sur la reconnaissance du dollar comme monnaie de réserve. Depuis 1944 les Américains ont réussi à imposer le dollar comme monnaie de réserve et donc comme réserve de valeur, l’une des trois fonctions fondamentales de la monnaie d’après Aristote. Mais ils en ont en même temps fabriqué tellement que le dollar ne vaut aujourd’hui objectivement plus rien. Jusqu’en 1971 leur stock d’or leur a permis de donner une valeur au dollar mais Nixon a dû déconnecter le dollar de l’or, tant l’or quittait Fort Knox pour aller dans tous les pays qui rapportaient des dollars. Une monnaie n’étant qu’un véhicule d’énergie humaine, les US tentent depuis 1971 de pomper l’énergie humaine de toute la Terre quels qu’en soient les moyens. Et ces moyens ont été partout leur force militaire et une débauche d’argent gratuit reconnu par tout une pseudo élite mondiale comme une réserve de valeur qu’il n’est objectivement plus du tout.
Ce qu’il est intéressant d’observer c’est la simultanéité de trois phénomènes :
- La tentative de pompage de l’énergie humaine mondiale façon « Great Reset »,
- L’achat avec une corne d’abondance monétaire de la soumission des peuples et de leur infantilisation en leur faisant à la fois peur et miroiter des vies de fantasmes sans efforts dans une nouvelle religion hédoniste,
- La descente vertigineuse de la qualité des dirigeants européens qui tentent, évidemment sans succès, de maquiller leur incompétence par leur ambition et leur paraître. Ils copient leurs maîtres américains en fabriquant comme eux une monnaie comme l’euro qui doit faire le travail et qui devra pomper de l’énergie humaine quelque part pour continuer à exister.
Chacun de ces trois drames concomitants peut être regardé de plus près.
La grande réinitialisation, en route depuis Davos par tous ses prêtres « Young Leaders » comme Trudeau ou Macron, consiste à pomper l’énergie humaine des peuples en leur subtilisant leurs biens obtenus antérieurement par la dépense de leur énergie. « Vous ne posséderez plus rien et vous serez heureux » martèlent le chantre de la grande réinitialisation Klaus Schwab et les évêques de la nouvelle religion Harari et Attali. Autrement dit, vous nous donnez votre énergie passée et nous vous louerons vos anciens biens que vous utiliserez grâce à votre énergie du moment. Personne ne semble capable de leur dire que, même si cela marchait, ce serait provisoire. En effet, comme toutes les banques continuent partout par la double écriture à fabriquer de l’argent dont il faudra trouver demain l’énergie humaine créatrice, voler légalement les biens des peuples ne suffira qu’un temps et il faudra aussi voler légalement directement l’énergie des peuples par la mise en place d’esclavages ce qui leur posera tout de même quelques problèmes.
L’acceptation par les peuples de leur infantilisation tente de se faire par l’implant d’une nouvelle religion qui a remplacé Dieu par Mammon. Cette nouvelle religion que certains ont l’audace d’appeler démocratie et à laquelle le pape actuel semble avoir adhéré, permet, en fabriquant de l’argent, de se prendre pour Dieu et de croire faire des miracles. Elle compense son désintérêt pour l’origine des événements, et même pour l’origine de l’énergie que tant de civilisations appellent Dieu, par son intérêt exclusif pour l’immédiateté. Alors que toutes les religions équilibraient action, réflexion et échange, cette religion ne fait plus que de la communication, la réflexion étant anesthésiée par les médias et étant virtualisée comme l’action, dans le métavers. Cette nouvelle religion a de très beaux cantiques comme droit de l’homme, capitalisme, féminisme, démocratie ou laïcité, mais elle a surtout comme but de détruire les collectivités protectrices comme le couple, la famille ou la nation en prônant un individualisme hédonique renonçant de fait au bonheur au profit du plaisir plus immédiat et que l’argent achète facilement. L’énergie de l’individu, isolé, infantilisé et domestiqué, est plus facilement pompable. Et ce qui n’est pas pompé, est gaspillé dans le sport qui n’est plus la détente et le jeu qu’il avait toujours été. L’argent inverse les valeurs, remplace le bien par le mal, le vrai par le faux, le difficile par le facile et la vie par l’illusion. Depuis toujours l’énergie des femmes occupée à enfanter, à allaiter et à exercer le pouvoir à la maison, incitait les hommes à aller à l’extérieur transformer leur énergie en argent pour rapporter à la maison de quoi vivre heureux. La maison et la famille étaient le centre de la vie. La complémentarité de l’homme et de la femme, à l’intérieur comme à l’extérieur, était aussi efficace que nécessaire. Leur égalité venait de leur complémentarité et non de leur similitude. La nouvelle religion a excentré le centre de la vie de la famille en le mettant sur la place publique ou hommes et femmes ne doivent plus seulement être égaux mais identiques. Elle dénigre les femmes au foyer puisqu’elles n’adorent pas Mammon, pousse les femmes à prendre les places qu’occupaient les hommes en renonçant à ce qu’elles seules peuvent faire. Un des buts recherchés est de diviser les salaires à payer par deux, un salaire ne suffisant plus dans une famille, ou même par trois, deux salaires ne permettant même plus une famille nombreuse. Il faut aujourd’hui deux à trois fois plus d’énergie humaine pour obtenir la même quantité d’argent qu’il y a 50 ans. Parallèlement l’homosexualité que les anciens Grecs voyaient comme un passage éducatif, (Achille d’après Homère était l’éromène de son éraste Patrocle) est devenu dans cette nouvelle religion, une orientation stable et permanente d’origine inconnue, d’autant plus respectable qu’elle a envahi la politique et les médias au détriment du renouvellement de la population. Cela pousse au grand remplacement, à la créolisation ou à la transition démographique qui apportent une nouvelle énergie humaine encore moins coûteuse qui permet d’abattre les nations au nom du progrès pendant que le divorce, la contraception et l’avortement détruisent la famille au nom de la liberté.
Mais tout cela n’est possible que par la faiblesse de l’ensemble de la classe dirigeante, universitaire politique et médiatique, qui ne remplit plus son rôle quelle qu’en soit la raison. Tout commence par les universitaires qui acceptent d’enseigner à toute une tranche d’âge que la veulerie a refusé de sélectionner, des vérités abstraites et des erreurs concrètes. Ils enseignent surtout inconsciemment l’erreur première que l’on peut vivre agréablement jusqu’à 25 ou 30 ans en faisant juste le strict minimum pour rester à l’université et en sortir convaincu de ne pas savoir grand-chose mais d’être le seul à le savoir puisque diplômé. A titre d’exemple en économie, on continue à dire aux étudiants que l’une des trois utilités de l’argent est une réserve de valeur alors que la création permanente de la monnaie par les banques en fait une réserve de rien du tout si ce n’est de leur futur esclavage. La spécialité de l’université est de fabriquer des « experts » à la définition floue, qui vont transformer dans les médias des mensonges en vérités, permettant aux politiques comme aux médias de faire mousser à partir de rien, des peurs et des colères sur tous les sujets. Toujours en économie les experts vont dire que le PIB chiffre la création de richesse et que nous sommes un pays riche alors que le PIB n’additionne que toutes les dépenses , intelligentes ou stupides, de consommation et d’investissement, dépenses évidemment boostées par la création monétaire permanente. « Plus vous dépensez, plus vous êtes riches et plus vous pouvez vous prétendre généreux » est un dogme implicite et imbécile de la nouvelle religion. Les « pandémies », le « réchauffement climatique », le terrorisme, la guerre, tout est bon pour faire peur et pour rassembler le troupeau autour de son berger incompétent et souvent cynique, par une suite ininterrompue d’ « états d’urgence ». Les médias promeuvent le mensonge d’une manière professionnelle en sur-éclairant un détail pour lui donner de l’importance et en omettant l’ensemble du paysage qui dit l’inverse de ce que raconte le détail. C’est systématique dans les médias et qui veut y faire carrière doit s’y conformer. On braque le projecteur sur le détail qui rend crédible le narratif global mensonger. Se soumettre ou disparaître crée une autocensure généralisée. Le pire se concentre en politique où l’on décrète des myriades d’obligations et d’interdictions qui doivent faire rentrer le peuple dans le rêve insensé de la nouvelle religion où la responsabilité personnelle doit disparaître pour avaler les narratifs de l’élite. Aucune vue d’ensemble, toujours une fuite du réel vers un rêve, jamais vraiment construit, de plus petit régional ou de plus grand européen ou mondial. L’incompétence dorée de nos élus et de ceux encore pire qu’ils nomment, transforme la société en un magma qui manque de tout ce qui est utile, plombiers, menuisiers, médecins, standardistes, militaires, policiers, infirmiers, magistrats, etc… pour regorger de chômeurs, d’assistés, d’experts et de machines en tous genres qui n’existent que par la corne d’abondance monétaire génératrice d’esclavage.
Dirigée par les anglo-saxons, cette société aberrante fondée sur une énergie monétaire factice omniprésente, ne peut en effet survivre qu’en créant de l’esclavage et en n’ayant plus aucun concurrent. Il faut donc aller vers le gouvernement mondial. Après avoir démembré l’Union soviétique, elle désire démembrer la Russie pour y faire une myriade de petits pays dociles comme les pays de l’Europe de l’ouest dirigés par des laquais bien présentables mis en place par la corne d’abondance monétaire qui achète l’émotion des peuples. Avoir un accès facile à toutes les matières premières que détient la Russie est toujours le but et il a failli être atteint au temps d’Eltsine. Poutine a fait front et nous nous retrouvons avec les trois empires dont l’Ukraine est toujours aux confins. L’occident moribond et surtout incohérent qui ne joue sa survie qu’en tentant de tuer tous ses concurrents, est le plus tenté par la guerre y compris atomique. Les USA sont le seul pays à avoir dénoncé l'accord sur l'utilisation uniquement défensive de l'arme atomique. L’islam très cohérent se concentre sur la conquête de l’Europe occidentale en jouant gagnant sur notre incohérence. Et l’orthodoxie russe qui a observé les avancées de l’OTAN en dépit de la parole donnée et surtout l’avancée par internet des idées incohérentes de l’occident jusque dans son propre pays. Poutine comme De Gaulle a su dire non. Alors que Nixon avait déconnecté le dollar de l’or, il a arrimé le rouble à l’or (5000 roubles pour un gramme d’or) et demandé à être payé en roubles. Déjà suivi par Belgrade qui a refusé la parade homosexuelle quand Paris en fait une ambassade, il refuse le grignotage permanent anglo-saxon des « révolutions de couleurs » toutes coloriées à Londres. Il sait que son avance en armes supersoniques est provisoire, que les américains ont besoin d’une guerre mondiale et que c’est maintenant qu’il faut sonner le réveil si l’on veut éviter la guerre nucléaire.
Certains penseront que c’est à moi de me réveiller. C’est possible et si j’ai tout faux, le réveil sera en effet très dur. Mais si par hasard je ne me trompais pas trop et si les populations refusant le gouvernement mondial anglo-saxon étaient majoritaires et voulaient vraiment un monde multipolaire où chaque civilisation chez elle, cherche sa propre harmonie avec sa propre religion et sa propre cohérence, en n’échangeant avec les autres que d’égal à égal ! C’est ce qu’ont décidé le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud en créant les BRICS que veulent rejoindre l’Iran et l’Algérie entre autres. Si réellement les Russophones d’Ukraine veulent quitter l’incohérence belliqueuse occidentale pour une cohérence orthodoxe russe et qu’ils l’affirment par des référendums, pourrons nous longtemps condamner la Russie pour avoir répondu à la volonté de sécession du Donbass qui a simplement refusé le coup d’État du Maïdan de 2014 ? N’est-il pas ridicule pour l’OTAN de condamner l’accueil du Donbass par la Russie alors qu’elle a fait exactement la même chose en pire, en bombardant Belgrade de mars à juin 1999 pour détacher le Kosovo de la Serbie sans aucun mandat de l’ONU et pour le donner aux Albanais musulmans qui l’avaient petit à petit et très discrètement rempli. Si Poutine gagne la partie, ce que je crois à tort ou à raison inéluctable, le réveil de beaucoup sera aussi très dur !
Je laisse la pré-conclusion au journaliste Marc Baudriller : « Clemenceau disait : « On ne ment jamais tant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. » Élections, guerre, chasse aux mal-pensants : les trois circonstances de prolifération des mensonges sont réunies en Europe ».
La conclusion est que seul le retour à un arrimage de la monnaie à une richesse déjà existante nous forcera à réintégrer le réel, à limiter la monnaie et à chercher alors sereinement, avec notre énergie, la solution de tous les problèmes que nous nous sommes créés.
Marc Dugois Agora vox
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