Réflexions de Sasha Bergheim : ne pas prendre, à propos d’aviation, les enfants du bon dieu pour des canards sauvages…
Le syndrome Zelensky, qui semble affliger nos médias et nos politiciens, connait quelques réussites sous nos climats, l’art de vendre la guerre dont nous sommes en réalité les premières victimes grâce à l’appareil de propagande made in USA, peut engendrer sinon le soutien, du moins l’atonie des masses face à la guerre, à son coût, à ses conséquences réelles sur notre niveau de vie et pouvoir d’achat, la ruine de fait de nos économies. Mais comme les Français ont un peu de bon sens, ils commencent à s’interroger sur les bulletins de triomphe, les supposés cancers dont Poutine, à l’agonie comme son économie, serait affligé, les frappes contre ses propres intérêts, j’en passe et des meilleures. Cela donne un résultat assez bizarre où des politiciens n’osent plus parler de la situation réelle et préfèrent s’étriper sur des faits divers tandis que le citoyen-consommateur se détourne du produit. Si comme Sasha Bergheim, une fois de plus nous nous interrogions sur des FAITS : ici les conséquences sur l’industrie européenne de l’aérospatiale (de plus en plus imbriquée et soumise aux USA), qui est perdant et qui est gagnant ? L’aspect publicitaire est tel que la contrepublicité d’un accident d’avion russe est montée en épingle comme un fait d’armes. On pourrait étendre la démonstration à toute la politique des sanctions et mesurer les “découplages” en cours… Édifiant (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Le titre est de nous histoire et société…
Réflexions de Sasha Bergheim : ne pas prendre, à propos d’aviation, les enfants du bon dieu pour des canards sauvages…
Ce qui est assez curieux chez certains qui se piquent d’esprit fin et mordant, c’est qu’ils ne comprennent définitivement pas qu’il faut, quand on analyse un sujet, mettre de côté son émotion ou son parti pris personnel. Affirmer à l’inverse que l’otan excelle en communication mais que sa planification militaire désastreuse est à peine compensée par ses dépenses massives n’est pas un assentiment au kagébiste du kremlin.
Si on s’accommode des errements médiatiques (on attend toujours la mort imminente de Poutine, touché de multiples cancers révélés par des sources absolument fiables (“le médecin de Poutine”…), c’est qu’on préfère distordre le réel plutôt que l’observer de manière neutre.
Prenons un exemple simple. Le projet SSJ-100 d’avion moyen-courrier russe s’est développé avec un ensemble de partenariats, joint-venture avec des entreprises occidentales, notamment françaises de premier plan (Safran…). L’échec commercial à l’international est lié en particulier au refus des partenaires occidentaux d’assurer la livraison en flux tendu des pièces détachées, indispensables à l’entretien de toute flotte d’avions. Suite aux premières sanctions de 2014, la Russie s’est lancée dans une politique de substitution avec le projet SSJ-100 New où même le turbofan, jusque-là fabriqué par une entreprise française, est produit sur sol russe avec le Turbofan Pd8 de la société Aviadvigatel.
Nous perdons au jeu sur trois dimensions:
-les sanctions sont inefficaces car la politique de substitution permet de les contourner et nous n’avons aucunement incurvé la politique russe,
-nous perdons un marché lucratif et nous prouvons que nous ne sommes pas fiables (cf la volte-face de Gaulle face à Israël qui a causé de sérieux dommages quant à la fiabilité de la France comme fournisseur d’armes)
-et nous nous trouvons en concurrence avec un pays sur un créneau où le concurrent est en mesure d’assurer dorénavant la totalité de la fourniture de pièces détachées et services associés, sur des marchés asiatiques notamment (Chine, Inde, Indonésie).
C’est aujourd’hui le train d’atterrissage qui est testé pour être produit localement, au détriment, là encore de nos entreprises. Pendant ce temps, le concurrent américain d’Airbus continue de permettre aux pilotes russes de s’entraîner sur les simulateurs de vol, et les pièces détachées de la flotte des principales compagnies sont fournies via des pays tiers comme le Kazakhstan, un secret de Polichinelle évidemment connu des milieux d’affaires et politiques américains.
Il est vrai qu’on aura beau rire sur un président américain qui parle du nouveau premier ministre britannique “Rashid Sunuk”, il n’en demeure pas moins que le double langage américain aura une nouvelle fois raison de la navigation à courte vue, docile et idéologique de nos leaders. Nos satellites, notamment militaires, et plus largement notre industrie spatiale, utilisent du tantalum importé de Russie.
Même si le London Metal Exchange vient de demander à ses traders de ne plus accepter de métaux provenant de Russie (après l’interdiction de l’importation de certains métaux aux USA en août 2022 – ce qui accroît la pression pour l’Europe sur le marché), pour soutenir artificiellement les cours, la demande persiste, il faut bien trouver à en importer.
On peut parier que l’on va à nouveau se trouver dans une situation ridicule où nous achetons à un pays tiers qui se procure à un prix inférieur au marché directement en Russie. Face aux atermoiements d’une politique inepte, grossièrement masquée par l’invocation d’une moralité intangible que nous savons allègrement bafouée (cf condamnation de Lafarge bossant avec Daesh en Syrie), force est de constater que malgré les sanctions magiques et malgré la description fantasmée de la Fédération de Russie comme un pays à deux doigts, depuis des mois, de l’effondrement, ce pays parvient à nous narguer en procédant à l’envoi depuis la base de Plesetsk de plusieurs satellites dont certains à vocation militaire.
Heureusement que ce pays n’a aucune compétence et que ces fusées sans boulons envoient des satellites en plastique.
L’ère Zelenski en a rendu beaucoup aussi aveugles que sourds.
Pourtant, l’ancienne ministre de la défense Florence Parly avait bien souligné par exemple que les satellites russes de classe Луч avaient la capacité de surveiller les communications militaires du satellite franco-italien Athena Fidus. C’était il y a cinq ans. Et ce même mois d’octobre, le lancement Kosmos 2560 est réputé avoir lancé depuis la base de Plesetsk un satellite espion Eo-Mka-3. Sans doute avec des puces provenant d’un lave-linge! J’aurais plutôt imaginé que c’était le logiciel d’analyse de certains experts qui provenait de vieux lave-linges…..
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