lundi 1 mai 2023

Emmanuel Macron - Un Président devenu complotiste ?

22 mars, interview du président de la République sur France 2 et TF1

Emmanuel Macron :

« Quand les Etats-Unis d’Amérique ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu […], on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions ».

En prononçant cette phrase, le président de la République change de statut, en même temps il devient complotiste en plus d'être un vrai manipulateur.

Après le rejet massif de sa réforme des retraites, le président tente maintenant de démontrer aux citoyens éberlués que les manifestations de rue ne sont rien d'autre qu'une tentative d'insurrection. Une foule séditieuse dont le but serait de renverser le pouvoir en place dont les élus le sont démocratiquement par le peuple souverain. 

Qu'il existe dans le pays des révolutionnaires qui rêvent du "grand soir" ne fait pas le moindre doute. Que ces révoltés aient une chance sérieuse de prendre le pouvoir par la force est quand même pour le moment du niveau d'un esprit très imaginatif, voire même conspirationniste. Certes, ne dit-on pas que c'est l'occasion qui fait le larron ?

En France, la situation présente n'a rien de comparable avec l'assaut du Capitole aux Etats-Unis, avec un Trump subversif battu aux élections qui pour pousser ses fans à la révolte prétendait que le sommet du "deep state" voulait sa perte et avait truqué les élections. Rien de comparable non plus avec l'invasion de la place des Trois Pouvoirs au Brésil pour dénoncer une supposée fraude électorale. 

Pour enfoncer le clou bien profondément d'un possible coup d'état latent, vous noterez que notre président redoute également d'être victime d'une machination d'un "Etat profond" au Quai d’Orsay. Rien de grave cependant pour son avenir présidentiel, après tout Mitterrand a bien gouverné 14 ans en croyant aux forces de l'esprit et à Élizabeth Teissier. 

En France, au pays des Lumières et du tintamarre, le mécontentement n'est pas uniquement dû à la réforme injuste des retraites, ce qui démange furieusement les citoyens a un rapport direct avec l'absolutisme du locataire en c.d.d du palais de l'Elysée. Au passage, vous aurez remarqué que les trois derniers prédécesseurs de l'actuel chef de l'Etat, les Chirac, Sakozy et Hollande, étaient également copieusement détestés par la majorité de la population. Comment continuer à gouverner un pays qui devient de plus en plus ingouvernable, voilà une question qu'il n'est pas interdit de se poser. Sinon, avec le prochain président, et peu importe son nom et son parti, le pays retombera très vite dans une chienlit indescriptible.

Il paraît que la nuit, alors que l'homme le plus puissant de France n'arrive pas à trouver le sommeil, une voix viendrait lui souffler à l'oreille "Arrêtez d'emmerder les Français ! Il y a trop de lois dans ce pays, on en crève, laissez-les vivre, et vous verrez ça ira beaucoup mieux." Mais Macron n'entend pas, le funambule ni de droite ni de gauche vainqueur en 2017 semble dépassé dans un monde qu'il ne comprend pas. Son ego blessé ne sait caresser les Français qu'à rebrousse-poil, mais qui, s'il était au pouvoir aujourd'hui, ferait mieux que lui... Les Darmanin, Wauquiez, Le Pen, Mélenchon ou Ruffin, Lemaire, Edouard Philippe, ou un inconnu qui fait plein de promesses ? Sont-ils tous devenus fous pour désirer gouverner à ce point ?

Malgré "la loi contre la manipulation de l’information" un chef d'Etat qui craint les fakes news n'est pas serein, la peur d'un retour des gilets jaunes n'est peut-être pas étrangère à sa surréaction face au bruit entêtant de casseroles . Encore quatre ans, en principe, avant de céder le pouvoir, la guerre de succession a déjà commencé. Même un conspirationniste inspiré ne pourrait imaginer comment finira la Macronie.

 

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