vendredi 12 mai 2023

La CIA installe Daech en Afghanistan

 
 
Blog AGORA VOX

 Le contrôle, par la Central Intelligence Agency, du marché international de l'héroïne était la principale raison pour laquelle les « boys » se sont fait tuer pendant toutes ces années en Afghanistan. La vente d'héroïne apportait une manne financière occulte aux véritables patrons de l'Amérique, à Wall Street. L'arme secrète sur laquelle comptaient les mondialistes pour affronter la plus grave crise boursière de leur histoire étaient les champs de pavot du Helmand. Mais, patatras ! Les Yankee se sont fait virer de Kaboul ! Heureusement, Langley (siège de la CIA) a trouvé une nouvelle opportunité de nuire : créer un nouveau califat aux portes de la Chine et de la Russie.

Le « parrain » Karzaï

 Après la chute du régime taliban en 2001, tout allait bien : la production d'opium en Afghanistan avait repris de façon spectaculaire, supervisée par « le président » Hamid Karzaï, agent dévoué de la CIA. Washington avait les bases militaires de Helmand, Herat, Nimrouz, Balkh, Khost et Paktia, Bagram, Kandahar et Shindand, dans le Herat, à seulement 100 kilomètres de la frontière iranienne. Ils étaient à distance de frappe contre la Russie et la Chine. Mais depuis que les Talibans ont chassé les soldats américains de leur pays, rien ne va plus : Wall Street ne va pas pouvoir compter sur la manne qu'apportait l'héroïne afghane face au tsunami boursier dont il est responsable.

Un pipeline bien prometteur

 La prétendue guerre contre le terrorisme, menée par les États-Unis en Afghanistan, était du blabla de politicien américain, comme d'habitude. Tout cela n'était qu'un prétexte pour menacer militairement l'Asie centrale. Les bases aériennes américaines construites en Afghanistan étaient positionnées pour frapper la Russie, la Chine, l'Iran et, éventuellement, les pays riches en pétrole du Moyen-Orient s'ils s'égaraient. L'Afghanistan était pile sur le chemin du pipeline pétrolier qui transporterait le pétrole de la mer Caspienne vers l'océan Indien. Les sociétés pétrolières américaines, Unocal, Enron et Halliburton (la société du vice-président vicieux Dick Cheney), s'étaient arrangées pour faire une opération juteuse : ils avaient réussi à obtenir les droits exclusifs sur un pipeline qui acheminerait le gaz naturel du Turkménistan à travers l’Afghanistan et le Pakistan vers la centrale électrique à gaz naturel d’Enron à Dabhol, près de Mumbai (Inde). Il était bien, là, le Deep State américain ! Heureux comme un piranha en eaux troubles.

Al Qaïda en Afghanistan, un flop

 Al Qaïda, aussi, était une « brillante » idée de William Casey, le directeur de la CIA - directeur de campagne de Ronald reagan dans les années 80. L'idée était de ramasser les plus fanatiques musulmans de tous les pays et de les envoyer combattre les troupes russes en Afghanistan. On espérait créer un "nouveau Viêtnam" pour l'Union Soviétique. La CIA finançait les talibans et Al Qaïda indifféremment, pourvu qu'ils cassent du communiste.

 Pourtant, malgré les dollars, Al Qaïda avait des problèmes de recrutement. James Jones, ancien conseiller en sécurité nationale du Président Obama, avait dû avouer, sous serment devant le Congrès américain, que la présence d'Al Qaïda en Afghanistan était « très réduite. » Avec seulement 100 membres, pas plus, dans tout le pays, et pas même de base opérationnelle, Al Qaïda n'existait tout simplement pas. La « menace terroriste » en Afghanistan était donc bidon.

 

 

Déstabilisation islamique

 Après ses défaites en Irak et en Syrie contre les Russes, la CIA contre-attaque donc avec un nouvel État terroriste en Afghanistan. Les agents dormants de l'État Islamique, sont en ce moment même acheminés par hélicoptère en Afghanistan, depuis le Pakistan, l'Irak et la Syrie. Depuis septembre 2018, des responsables politiques russes et kirghizes alertent sur l'arrivée de ces troupes islamistes en Asie centrale. L'objectif des stratèges de la CIA est de semer, comme à leur habitude, la zizanie dans la région. L'installation d'un État islamique en pleine Asie centrale serait une nouvelle menace pour les Russes et les Chinois. Les États-Unis en sont très heureux, car ils ne lâcheront jamais l'Asie centrale. Cette région est trop importante pour leur destin de puissance mondiale. Pour y parvenir, ils ont besoin de trouver un instrument de déstabilisation de la région qui serve bien leurs objectifs géopolitiques. Un Etat Islamique est l'instrument idéal. 

 

Etat Islamique, le savoir-faire américain.

 L'Etat profond américain a une longue expérience dans la fabrication d'organisations terroristes. On se rappelle que pour servir de cadres à l'État Islamique en Syrie, des officiers de l'armée de Saddam Hussein avaient, auparavant, été opportunément libérés de prison par les militaires américains. Washington avait ensuite fait sortir, vers 2009, un obscur prédicateur nommé Abou Bakr Al Baghdadi, de Camp Bucca, la prison américaine en Irak. Al Baghdadi devait servir de figure messianique pour un monde musulman chauffé à blanc par les attentats et les massacres en Palestine. Des officiers irakiens, en particulier l’ancien colonel du renseignement irakien, Hadji Bakr, avaient conçu la structure de Daech. Les Irakiens firent donc marcher la boutique jusqu'à ce que nos racailles se prennent des bombes russes sur leurs tronches barbues.
Aujourd'hui, l'État Islamique se redéploie en Afghanistan. Les forces de Daech en Asie centrale sont estimées à déjà plus de 10 000 hommes, au sein de mouvements islamistes comme Hizb ut-Tahrir en Ouzbekistan, ou Lashkar-e-Taiba et Union du djihad islamique au Pakistan. Beaucoup de combattants de Daech en Syrie et en Irak viennent d'Asie centrale.

Des talibans divisés

 Les talibans en Afghanistan sont divisés contre cette nouvelle menace « Made in America ». C'est un pays de clans. Et, parmi eux, il y a les conservateurs, qui veulent rester entre Pachtounes ; les agents pakistanais ; et ceux qui sont favorables à une alliance avec l'Etat Islamique. Ces derniers estiment que les talibans doivent « moderniser » le djihad. L'Etat Islamique au Khorasan (EIK) cherche à absorber ces derniers pour mener le combat contre les ennemis... Que leur désignera Washington. En ce moment, les cibles sont l'Iran, la Chine, la Russie et leurs alliés d'Asie centrale.

 C'est dans ce contexte que l'assassinat récent, annoncé avec fierté par les Talibans, du chef de la cellule de Daech, responsable de l'attentat de l'aéroport de Kaboul, qui avait coûté la vie à 13 soldats américains et près de 170 civils afghans en août 2021, prend toute son importance. La guerre entre les talibans et Daech-K fait rage dans le pays tout juste libéré.

Daech, une menace existentielle pour les Talibans

 Depuis sa création en 2015, l'État islamique - Province de Khorassan (ISIL-KP ou ISKP) s'est installé en Afghanistan et a mené de nombreuses attaques terroristes contre les forces gouvernementales et les minorités religieuses. Avec l'arrivée des talibans au pouvoir en août 2021, le groupe a trouvé une occasion de se réorganiser et de reprendre du terrain, en particulier dans les provinces de Kunar et Nangarhar. Mais les Talibans ont rapidement écrasé les hommes de Daech dans les provinces de Farah, Logar et Zabol. Daech se replie donc vers le terrorisme urbain, en ciblant principalement les forces gouvernementales et les minorités religieuses, comme les Hazaras. Depuis le départ des troupes américaines, l'EI-K a déjà commis au moins 119 attaques, principalement contre les responsables et les combattants talibans. Bien que les Talibans soient sunnites de rite hanafite, l'EIIL-K les traite d'infidèles. Daech s'attaque également, évidemment, aux minorités chiites, comme les Hazaras. L'Etat islamique cherche ainsi à remettre en question la pureté doctrinale des Talibans, dans une surenchère islamiste familière à ceux qui connaissent ces milieux. Bien que les Talibans aient, pour le moment, une supériorité en termes de nombre et d'armement, l'EIIL-K reste un danger existentiel pour le nouveau gouvernement taliban.

 

 Ceci dit, malgré l'offensive de l'EIIL-K en Afghanistan, l'idéologie salafiste prônée par l'organisation terroriste peine à s'implanter durablement dans le pays. Le fanatisme et la vision universaliste de l'EIIL-K rebutent une population afghane qui voudrait bien que tous ces étrangers lui fichent enfin la paix. Les Talibans ont mis en place une campagne de contre-terrorisme en Afghanistan qui montre qu'ils savent comment traiter le problème : les Salafistes sont éliminés sans procès. 

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