dimanche 11 juin 2023

œLa ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor (à droite), a indiqué que les BRICS travaillent à un élargissement du groupe.

La ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor (à droite), a indiqué que les BRICS travaillent à un élargissement du groupe. (Nic Bothma/Reuter

Les Echos

Dans un hôtel luxueux du Cap en cette fin de semaine avec tous les regards tournés vers le sommet de leurs chefs d'État et de gouvernement prévu du 22 au 24 août à Johannesburg, le groupe des cinq pays espère se présenter comme l'ère du « multilatéralisme » et d'un « monde multipolaire » est enfin advenue, comme le répètent à l'envi les différents ministres des affaires étrangères des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) rassemblés dans un une alternative solide face aux puissances occidentales.

« Ces deux dernières décennies, on a entendu des appels à réformer les institutions multilatérales, mais nous avons toujours été déçus, a rappelé le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar. Il est donc impératif que les membres des BRICS montrent leur envie sincère de réformer la façon dont sont prises les décisions mondiales, et notamment celles au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. »

Et le commentaire de Jean Lévy

Ainsi, du 22 au 24 août à Johannesburg, se réunissent au plus haut niveau les chefs d'États des BRICS. Cet événement peut avoir - et nous le souhaitons - une immense répercussion sur la marche du monde.

Non seulement, les États veulent renforcer leur coopération économique et financière. L'idée est de créer une nouvelle banque - face au FMI et à la Banque Mondiale. C'est-à-dire concurrencer sur notre planète l'hégémonie US et de son dollar. Chacun mesure l'ampleur de cette perspective, qui retirerait aux États-Unis leur rôle de leader.

Certes, cette perspective audacieuse ne se fera pas du jour au lendemain. Mais déjà d'en discuter au niveau de ces États les plus peuplés du monde, est en soi la preuve que le Roi Dollar, en tant que despote, voit ses jours comptés.

C'est la preuve qu'un autre monde est possible, et que les années 2000 sont loin, où l'Amérique triomphante annonçaient la fin de l'histoire, et son règne absolu sur la terre.

De quoi désespérer Wall Street et son Pentagone menaçant.

Mais en même temps, que comptent-ils faire pour faire taire les Etats contestataires, leur guerre par procuration en Ukraine doit nous alerter sur ce que peut faire un monstre blessé...

JEAN LÉVY

 

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