lundi 19 juin 2023

Pourquoi pas la Paix ? - « Nous ne condamnons pas la Russie même si nous ne soutenons pas la guerre. Nous ne remplaçons pas l’effet par la cause »

lundi 19 juin 2023 par Magyar Békekör Blog ANC

Discours d’un représentant de l’association hongroise Cercle de la Paix Hongrois et du mouvement Forum for Peace au “Sommet de la Paix” de Vienne.

Vienne, le 10 juin 2023

Mesdames et Messieurs ! Cher Sommet de la Paix !

Merci pour votre invitation et votre aimable hospitalité !

J’ai lu vos suggestions, notamment en ce qui concerne l’appel à la paix que le Bureau international de la paix envisage de lancer lors du sommet de la paix.

La Communauté hongroise pour la paix et le Forum hongrois pour la paix, que je représente, sont prêts pour une diplomatie civile de paix avec vous, étant donné que depuis 2014, nous avons accumulé une expérience sérieuse dans nos discussions avec les ambassadeurs accrédités à Budapest sur la nécessité de créer une société juste et une paix durable. Nous leur avons demandé de respecter les besoins de sécurité des Russes, car l’intervention militaire russe en Ukraine a été déclenchée par le fait qu’ils n’ont pas été respectés, mais au contraire, en violant le gentlemen’s agreement de Gorbatchev et de Bush à Malte, l’OTAN s’est étendu à l’Est et maintenant il veut intégrer l’Ukraine lors du sommet de Vilnius.

Nous ne voyons pas comment la paix pourrait résulter de votre appel à la paix, puisque dans sa première phrase vous condamnez la Russie, qui a le même droit de vivre en sécurité que n’importe qui d’autre.
Par conséquent, nous ne signons pas cet appel et n’y ajoutons pas nos noms.

Quel genre de paix voulez-vous si vous condamnez celui avec qui vous voulez faire la paix ?

Voulez-vous frapper à la porte des ambassadeurs russes avec une déclaration condamnant la Russie ?
Avez-vous réfléchi au type de réponse auquel vous pouvez vous attendre ?
La Russie ne doit pas être condamnée, mais on doit reconnaître sa volonté d’une Ukraine démilitarisée et neutre à côté d’elle.

Nous ne condamnons pas la Russie même si nous ne soutenons pas la guerre.

Nous savons exactement pourquoi c’est arrivé. Nous ne remplaçons pas l’effet par la cause.
L’action militaire russe a été provoquée par le rejet par les États-Unis et l’OTAN des demandes légitimes de sécurité de la Russie. Si l’OTAN n’avait pas agi ainsi, mais avait été honnête à ce sujet, il n’y aurait pas de guerre maintenant ! Vous savez exactement de quoi je parle : la note diplomatique de Moscou à Washington et Bruxelles du 15 décembre 2021, qui contenait point par point les demandes de la partie russe.

Lorsque le Kremlin s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas arriver à ses exigences de sécurité par des négociations, il a eu recours à des moyens militaires pour les faire respecter. On peut s’y opposer, mais on ne peut pas contester le droit d’un pays à vivre en sécurité.

Un sommet de la paix ne peut s’associer à ceux qui nient le principe d’indivisibilité de la sécurité. Que personne ne peut garantir sa propre sécurité aux dépens des autres.
Comme l’OTAN le fait contre la Russie.

(…) Nous sommes convaincus qu’une diplomatie civile sérieuse ne peut pas ignorer des accords internationaux d’une importance aussi fondamentale que ceux signés aussi par la partie occidentale et puis jetés. Je fais référence à la Charte de Paris pour une nouvelle Europe signée le 21 novembre 1990 et au sommet de l’OSCE à Istanbul en novembre 1999.

Si le Sommet de la paix n’en attend pas la réalisation pratique, il construira son aspiration sur un terrain fragile et mettra un obstacle sur la voie de ses propres aspirations pacifiques.

Nouvelles de l’association hongroise du Cercle de la Paix

 

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