Un dirigeant de la CGT convoqué à la gendarmerie pour un collage d’affiches sur une poubelle
Philippe Vivien de la CGT de Falaise
(Calvados) a été convoqué le jeudi 22 février à la gendarmerie après une
plainte déposée par un élu local LR pour collage d’affiches sur des
containers à bouteilles. Une attaque qui s’inscrit dans une offensive
anti-syndicale générale dans le pays.
Le jeudi 22 février à 16 h 30, Philippe
Vivien, membre de la commission exécutive de l’Union Locale CGT de
Falaise (Calvados), a été convoqué à la gendarmerie suite à une plainte
pour avoir « collé des affiches sur des containers ». Philippe
est syndiqué à la CGT depuis 35 ans, et il a travaillé pendant 40 ans
chez PSA-Stellantis. Il nous a raconté comment six gendarmes sont venus à
l’entrée de la brigade pour ouvrir la barrière. « C’était comme si
j’avais commis un crime : ils ont pris les empreintes de tous les
doigts, un relevé ADN et la grandeur de mes godasses ». L’entretien avec l’adjudant-chef a duré « une bonne heure »,
au cours duquel il lui a été annoncé que la procédure irait chez le
procureur de la république qui décidera des suite à donner. « Ils peuvent très bien donner une amende au syndicat, ce qui remettrait le feu aux poudres ».
Si aucune personne venue le soutenir n’a pu l’accompagner dans la
gendarmerie, ils étaient quand même une cinquantaine à l’attendre devant
en solidarité : des camarades de l’union CGT Retraités de Falaise,
d’autres de Lisieux et le secrétaire général de l’union départementale
CGT du Calvados Allan Bertu. C’est le maire LR de la commune de Vignats
et vice-président de la communauté de communes Kevin Dewaële qui a
déposé une plainte contre le syndicaliste après l’avoir photographié en
train de coller dans le centre-ville de la Falaise le 17 août dernier. À
Ouest-France, l’élu affirme « sans
parler du coût, une affiche en appelle d’autres et cela donne
l’impression d’un manque d’entretien et [...] favorise le dépôt d’autres
déchets ».
Philippe dénonce quant à lui le manque d’emplacement d’expression dans la ville : « Si
on a été amenés à coller en sauvage, c’est parce qu’actuellement, ce
n’est pas qu’il y a en pas assez, c’est qu’il y en a pas du tout ! J’ai
demandé qu’on ait une rencontre avec le maire de Falaise pour nous
attribuer des emplacements pour pouvoir coller. On sait très bien qu’il
ne le fera pas, donc dans ces cas-là, il y aura des collages sauvages. ». Dans cette affaire, Philippe est le bouc émissaire d’une répression qui vise l’ensemble du syndicat. « En
moyenne, je fais un collage tous les trois mois, mais ce que j’ai dit à
l’adjudant, c’est que c’est le collectif de l’UL de Falaise qui
organise les collages. » nous raconte Philippe, dont cette procédure d’intimidation n’a pas entamé la détermination : « En
novembre et décembre, nous avons les élections syndicales dans les TPE.
Croyez-moi que je vais tout faire pour mener une campagne à bien, de
façon à mobiliser les salariés des petites et moyennes entreprises pour
pouvoir les appeler à voter CGT ».
« C’est une attaque contre l’union locale CGT de
Falaise, et même contre toute la CGT. Comme ailleurs en France c’est
purement de la répression anti-syndicale »
Cette attaque n’est pas la première de la municipalité contre les activités de la CGT. « Quand
on fait les distributions à Leclerc et Tartefrais, neuf fois sur dix,
on nous envoie les vigiles, la police municipale voire même les
gendarmes ». Philippe Vivien a compris qu’à travers lui, c’est le
syndicat qui est visé et son implication dans les mobilisations sociales
de ces derniers mois : « Falaise était une usine pilote sur le plan
national pour les manifestations sur les retraites. On n’a pas désarmé. À
ce moment, on faisait deux collages par mois avec deux voitures
différentes, on a jamais eu de souci et on collait sur les fameux
containers. Le rassemblement du 1er mai on l’a fait l’année dernière à
Falaise, et je compte bien en refaire encore un autre d’une plus grande
ampleur. Depuis le mouvement des retraites la CGT a plus de 400
nouvelles adhésions sur le département. Le gouvernement, les préfets et
les maires, ce qu’ils veulent, c’est affaiblir la CGT. Mais ils ne vont
pas l’affaiblir longtemps ! Ils voient qu’à Falaise l’union locale vit ».
Dans le département, les attaques contre les syndicats se
multiplient. La semaine avant sa convocation, Philippe avait participé
aux côtés de plusieurs autres cégétistes à l’envahissement du conseil municipal de Condé-en-Normandie
pour protester contre l’expulsion pure et simple de l’union locale CGT
de Condé du local qu’elle occupe depuis plus de vingt ans, sans
qu’aucune solution ne soit proposée par la mairie.
Signe de ce climat d’offensive anti-syndicale, Philippe évoque aussi les travailleurs de l’aéroport de Roissy « en pleine bagarre contre la répression syndicale » suite au licenciement du secrétaire de l’union locale. « Ils nous ont tous dans le collimateur pour démobiliser la CGT sur le plan des attaques et des régressions sociales ». Face à la multiplication des cas de répression syndicale dans le pays,
l’heure n’est plus au dialogue social avec le gouvernement ou les
patrons, mais à la préparation d’une riposte de l’ensemble des
travailleurs !
(°) Titre de Pedrito
Aux fous !
mercredi 28 février 2024
par Francis Arzalier /Bruno Drwreski et Retailleau
La guerre anti-russe en
Ukraine dure depuis deux ans, alimentée par l’aide en armes, munitions
et finances par les USA de Biden et ses alliés-supplétifs européens de
l’OTAN.
Nos médias télévisés, privés et publics, supposées par la
Constitution informer les citoyens des faits, se comportent depuis des
mois en communicants de guerre, en porte-paroles des plus bellicistes de
l’OTAN.
Ces derniers temps, ils pleurent sur les réticences des Républicains et
de leur candidat Trump aux USA à co-distribuer des milliards de dollars
aux Nationalistes ukrainiens.
Nos « experts » télévisuels renchérissent en affirmant que la
« pénurie » de munitions explique déjà la stagnation, voire les reculs,
des troupes ukrainiennes sur le front, négligeant au passage que cela
tient aussi à la fatigue des soldats nationalistes qui ont perdu leurs
illusions premières.
Dans ce contexte, les dirigeants de l’Otan et l’UE se sont
réunis récemment pour clamer d’une seule voix que l’Ukraine devait
gagner, qu’elle combattait pour tous les Européens menacés par la
Russie.
Mieux encore, nos dirigeants français, à commencer par le
monarque Macron et son clone frétillant Attal, toujours à l’affût de la
plus basse démagogie pour remonter dans des sondages en berne, n’ont pas
hésité à en rajouter en envisageant l’envoi en Ukraine de soldats
français !
Un seul politicien de France, Jean Luc Mélenchon, a réagi
honorablement aussitôt en écrivant quand tant d’autres, honteusement,
n’ont rien dit : [1]
« Cela ferait de la France un belligérant direct, et entraînerait une réaction russe, voire le début d’une guerre mondiale «
Ces déclarations sont d’ailleurs tellement aventurismes et
incontrôlées qu’elles ont été dès le lendemain démenties par les
dirigeants des USA, d’Allemagne, et même par les boute en guerre
polonais !
Nos dirigeants, perdant encore une belle occasion de se taire (quand
on prépare une guerre, on ne le claironne pas à l’avance), et il ajoute
au discrédit et même au ridicule international de notre nation !
Francis Arzalier (ANC)
J’ai lu dans une agence de presse russe que l’annonce tonitruante
de Macron a surtout permis à de nombreux chefs d’État européens et
nord-américains de souligner qu’ils n’enverront surtout pas de troupes
en Ukraine et donc que d’une certaine manière Macron a permis de montrer
que l’Union européenne, avec ou sans Trump, était décidée à ne rien
faire puisqu’il n’y a pas consensus, à part de prendre des postures
verbales tonitruantes. ...Une vision plutôt optimiste donc de leur part.
(Bruno Drweski-ANC)
Entre
la campagne de Russie, la Berezina et la vente à l’encan de la France,
sa culture comme un club de foot, c’est tout Macron et la Macronerie…
Si le parlement britannique comme nous le montrons dans un autre
article parait la proie d’un chaos indescriptible, Macron est le chaos à
lui tout seul. D’un côté il se lance dans une opération électorale liée
aux européennes dans lequel il s’agit pour lui de n’avoir qu’un seul
adversaire, le Front National, il ne s’adresse qu’à lui, et donc le fait
monter (comme Mitterrand) à travers diverses opérations dont le vote de
la loi immigration, les comédies face à la crise agricole, mais dans le
même temps il faut acculer le dit Rassemblement national dans l’espace
le plus honni face à l’intérêt national (d’où l’opération récupération
Manouchian et invraisemblable interview dans l’Humanité). Le
Rassemblement national n’est pas l’histoire de la France mais de sa
collaboration (ce qui est vrai). Et là on passe, comme cela était
totalement prévisible pour ceux qui ont encore le sens politique, de la
célébration des héros de la résistance, à ce qui a été longuement
médiatiquement préparé à savoir le nouvel Hitler, le nouvel ennemi de la
France, de l’Europe, à savoir la Russie. On utilise à plein le clown
Zelensky, on se porte tel Napoléon à la tête de la nouvelle Berezina
pour exister, mais surtout pour mettre le Rassemblement national dont on
invente (malgré Meloni) qu’il représenterait un allié de l’ennemi le
Russe à la tête de ses hordes comme papa Le pen avait été l’ami
d’Hitler. Quitte à ce que ces manœuvres électoralistes nous mènent tout
droit à une guerre nucléaire. Mais comme il faut du fric et qu’à force
de ruisseler, de promettre des milliards à Zelensky et comme il s’agit
également de récupérer le vote des gens issus de l’immigration, voici
sur quoi tombe notre pitre national et son petit état major dérisoire :
on vend la France et la culture au Qatar comme s’il s’agissait du PSG
(Dati est là pour ça flanquée de Paul Bismuth). Cette conception de la
culture de ses “consciences”, ça jette un tout autre éclairage sur la
récente cérémonie des Césars, Macron va recevoir Judith Godrèche, par
parenthèse je ne vois qu’un seul bénéfice à toutes ces comédies c’est la
manière dont les républicains qui s’épuisent à courir derrière ce
schtroumpf qui est le président de la France ont fini par accepter de
voter pour l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Quant à
Ghaza dont il est vaguement question dans le cahier des charges du
spectacle annoncé voici quelques temps que Macron virevolte comme une
danseuse de ballet tout en restant là comme ailleurs le nez rivé sur le
cher allié américain. certes percevoir les jeux politicards et leur
évolution prévisible a disparu semble-t-il de la mentalité du militant
qui est devenu aussi naïf que le spectateur de guignol et qui crie
“c’est lui le méchant!” comme le veut la manœuvre, mais il est possible
aussi que les “naïfs” se réveillent face au niveau qu’atteignent
désormais les jeux électoraux en France. (note de Danielle Bleitrach
histoire et société)
Le président Emmanuel Macron a annoncé avoir signé mardi avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani un
accord portant sur des engagements d’investissements qatariens à
hauteur de 10 milliards d’euros dans l’économie française à l’horizon
2030.« Nous avons signé un plan ambitieux d’investissements de
10 milliards d’euros », a-t-il déclaré lors de l’échange de toasts en
ouverture du dîner donné en l’honneur de l’émir, en visite d’État en
France. Ces investissements interviendront dans des secteurs tels que la
transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial,
l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de
la culture. Cette première visite d’État d’un émir du Qatar depuis 15
ans en France, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani, parfait
francophone, depuis son accession au trône en 2013, est un « immense
honneur pour la France », a souligné Emmanuel Macron.
« Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle,
stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations
difficiles », a ajouté le président, en rappelant l’agenda commun de
« défense et de sécurité » que les deux États sont « en train de
renforcer » ou celui dans la « lutte contre le terrorisme ».
Mardi soir, l’émir a dîné à l’Élysée en compagnie du président de la République et du capitaine de l’équipe de France de football Kylian Mbappé.
Durant sa visite de deux jours à Paris, Tamim ben Hamad Al-Thani doit
également discuter avec Emmanuel Macron des négociations entre Israël
et le Hamas pour une trêve à Gaza
Note de Pedrito
On ne saurait mieux dire que la note de Danielle Bleitrach : à lui seul Macron est un chaos.
Le CHAOS !!
Mais il y a tant d'autres qualificatifs pour affubler comme il le mérite l'agité du bocal qui prend la France pour un pays d'attardés. Il est tellement surexité qu'il finit par faire peur même à certains de ses dangereux inconditionnels.
Il y a aussi:
Comédien, tricheur, girouette, menteur, collectionneur de catastrophes, dangereux prétentieux, trublion, va-t-en guerre, caractériel, agitateur, pitre national, schtroumpf, naïf, guignol, psychopathe, maquignon, narcissique, pion de l'OTAN, danseuse de ballet, et plein d'autres noms d'oiselles que la morale réprouve même pour les Français qui ont les idées larges et qui en ont vu d'autres.
A quoi on peut encore ajouter ce que je viens de lire ici et là en feuilletant les nombreuses chroniques qui lui sont consacrées: foutriquet, coq , macrotte constamment sous psychotropes, cocaïnomane, à l'ego sur-dimentionné, surtout pas fait pour diriger la France......etc....etc....
Le concours continue! Avis à ses applaudisseurs. Ils vont devoir nous expliquer ce qui les attire chez ce dangereux chef de guerre déjanté et désavoué même par la plupart de ses pairs européens.
Un vrai chaos ! Que dis-je ?
Un tsunami !!
Il sera dur de remonter le gouffre économique et financier où ce pervers nous aura précipités. Mais au moins aujourd'hui le monde entier parle de la France et de celui qui prépare une guerre mondiale !
Comme s'il était sûr qu'il la gagnerait et qu'il serait épargné. Un vrai fou dangereux!!
L’autonomie de la Corse à l’épreuve du « en même temps » de Macron
En Corse, Macron s'était montré fidèle à
lui-même : pédant et arrogant. Aux aspirations et aux difficultés des
Corses, il avait répondu par le conservatisme et plus de centralisation.
Lorsque l'on parle à Macron d'avenir humain, il répond par des chiffres
et, lorsqu'il utilise les mots, il accumule les symboles, les lieux
communs, les incantations et les fausses certitudes. Derrière l'écume de
sa pensée, le fond est toujours le même. Il est jupitérien, jacobin,
conservateur et ultralibéral. En 2018, Il avait fait peser la
culpabilité de la mort du préfet Erignac sur tous les Corses. Toutefois
en septembre 2023, il a prononcé le mot « autonomie » pour la Corse mais
en le confrontant à son « en même temps » jacobin. Comment les élus
corses vont-ils définir ce qu'est « une autonomie dans la République »,
selon la formule d'Emmanuel Macron qui leur avait donné six mois pour
trouver un consensus avec Darmanin ?
Les Corses n’ont pas la mémoire courte et ils ont la rancune Tenace. A
peine élu, Macron a voulu humilier les élus insulaires lors de la
cérémonie de commémoration de l’assassinat du préfet Erignac en 2018.
Emmanuel Macron, au-delà de son pédantisme habituel, avait choisi
l'arrogance jacobine dans les discours qu'il a tenus en Corse. Les élus
ont même eu droit à des vexations, à des manquements au protocole.
Gilles Simeoni a été placé au deuxième rang des élus insulaires,
eux-mêmes placés à l'écart du carré VIP de la république française.
« Le meurtre du préfet Erignac, une infamie qui a déshonoré à
jamais ses auteurs... ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne
s’explique pas », a déclaré Macron. Ce propos n’était pas anodin car
tenu devant Gilles Simeoni, ancien avocat d’Yvan Colonna. Propos
élyséen que condamnera, dans l'après-midi, le bâtonnier d'Ajaccio, y
voyant « une atteinte aussi violente qu'infondée aux droits de la défense ».
Comment peut-on ainsi attaquer un avocat qui est dans son rôle de
défenseur prévu par la Justice ? Est-ce digne de la fonction de
Président de la République de refuser toute plaidoirie à un mis en
cause ? A l'époque la parole élyséenne de Nicolas Sarkozy était-elle
celle de la Justice et devait-elle entraîner de facto la condamnation
d'Yvan Colonna désigné comme l'assassin avant d'avoir été jugé ? Drôle
de conception de la démocratie et de la justice ! Les propos sont allés
plus loin lorsqu'il a dit que cet assassinat avait sali la Corse, comme
si sa responsabilité devait être assumée par chaque Corse. C'est une
humiliation parmi d'autres qu'avait infligée Macron aux Insulaires.
Non seulement Emmanuel Macron avait convié Jean-Pierre Chevènement
pour la cérémonie mais il avait fait aussi l'éloge de son action en
qualité de ministre de l’Intérieur à l'époque de cette tragédie.
Chevènement, ce politicien raté que l'on nous avait sorti de la
naphtaline pour en faire le président de la Fondation des œuvres de
l'islam de France. A son âge il lui fallait encore un fromage. Sollicité
par Macron et une partie de la Presse, il ouvrit encore son clapet pour
cracher sur les Corses, allant jusqu'à traiter la Corse d'île
maffieuse. En Corse, nul n'a oublié que c'est Chevènement qui avait
nommé le méprisable préfet Bonnet en lui donnant carte blanche et en le
désignant comme l'homme de la situation, c'est-à-dire mis en place pour
mater les Corses. On connaît la suite et que les vieux enfants de la
république n’auraient pas dû jouer avec les allumettes. Qui se souvient
que Macron était dans le sillage du Mouvement chevènementiste des
citoyens et de la campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 ? Il ne
récolta qu'un peu plus de 5% et vit donc sa pépinière se vider. On y
trouvait, outre Macron, Florian Philippot et Apolline de Malherbe qui se
sont distingués dans leurs propos anti-corses, lors du déplacement de
Macron sur l'Île. On y notait aussi la présence d'un certain Eric
Coquerel, venu de la ligue communiste révolutionnaire et actuellement
député insoumis proche de Jean-Luc Mélenchon. Tout cela figure dans un
article du journal L'Opinion. Jean-Pierre Chevènement, Monsieur
Anti-Corse, avait été placé au côté de la "Madame Corse du
gouvernement", une illustration risible du "en même temps" macroniste.
Macron avait étalé sa méconnaissance de l'histoire corse. Il avait
même refusé toute présence de drapeau corse lors de ses interventions
publiques. Il avait fait l'éloge vibrant du centralisme jacobin. Il
avait lancé des incantations à la République. Sa religion hégélienne de
l'État est apparue affligeante. Cela nous fait penser à un petit roman
noir écrit par Jean-Bernard Pouy et portant le titre : "Spinoza encule
Hegel", où les factions philosophico-idéologiques sont constituées en
gangs s'entre-tuant dans une vaste compétition nationale. Julius Puech,
alias Spinoza, ou même Spino, est le chef de la Fraction Armée
Spinoziste (FAS). Armé, monté sur sa Guzzi 850 California, chaussé de
bottes en lézard mauve, et poussé par son amour de l'éthique, ce héros
va combattre son ennemi de toujours : Hegel et l'esthétique... Non ! En
Corse il n'y a pas de Spino, chef d'une Fraction Armée Spinoziste.
Toutefois, l'éthique de chaque insulaire y a une plus grande force que
l'esthétique d'une île renvoyée à sa beauté. Les Corses ne se laissent
pas abuser par la cosmétique d'un discours égocentrique qui cherche
davantage à paraître qu'à comprendre et agir. Macron ne se taillera
jamais une réputation de "dur-à-cuire" sur le dos des Corses en allant
jusqu'à faire fouiller les élus insulaires venus pour l'écouter
prononcer un discours paternaliste dans lequel la seule concession fut
de se dire favorable à la mention de la Corse dans la constitution... La
Corse mise au même rang que les territoires d'Outre-mer qui y figurent
déjà aux articles 73, 72 et 74. Un avis qui ne coûte rien car la
décision dépendra du parlement et du conseil constitutionnel.
En dehors de considérations économiques faites pour affirmer le rôle
de l'Etat dans le développement de l'Île et donc marteler la dépendance
des Corses, Macron avait promis la généralisation du débit 4G pour le
réseau Internet. Qu'avons-nous surtout entendu ? Le renforcement de
forces de police et de gendarmerie. Rien sur le rapprochement des
condamnés corses, malgré l'intervention inattendue de l'épouse d'Yvan
Colonna. Le détenu originaire de Cargèse ne reverra jamais la Corse. Il a
été assassiné dans la prison d’Avignon par une autre détenu islamiste.
La liberté d’aller et venue de ce détenu dangereux et l’absence de
surveillance ont jeté la suspicion sur les conditions de cet assassinat.
Macron avait dit son opposition au statut de résident, tout en
voulant assouplir les règles d'urbanisme de la loi sur le littoral et la
montagne. Quelques maires voulaient accorder plus de permis de
construire. Pour qui ? Il faut rappeler qu'un bien immobilier sur deux
vendus est acheté par des "pinzutti" et que de nombreux insulaires n'ont
pas les moyens d'être propriétaires devant la spéculation immobilière.
Même les locations à l'année se sont raréfiées et sont souvent trop
chères Pour régler la question du logement - et notamment du logement
social - il fallait, selon Macron, adapter les lois littoral et
montagne ! Quelle absurdité ! La loi littorale protège les sites et le
bien commun qu'est le Domaine Public Maritime. Elle préserve donc les
intérêts collectifs contre la spéculation immobilière. La question du
logement est d'abord posée par l'absence de documents d'urbanisme locaux
et de maîtrise publique d'opérations d'aménagement. L'OFC et l'AUE ne
peuvent agir qu'à l'appui des initiatives de l'Etat, des maires ou des
intercommunalités. C'est pourquoi la Collectivité de Corse avait demandé
lors des discussions sur la Collectivité unique, la possibilité pour
elle d'initier des Projets d’Intérêts majeurs, des Zone d'Aménagement
Concerté, et autres Zones d'Aménagement Différé. Les ministres Baylet et
Cosse avaient répondu favorablement à cette requête. Cependant, les
dispositions n'ont pas été inscrites dans la Loi NOTRe. Et le ministre
qui a pris la suite de ces questions au gouvernement, M. Mezard, n'a pas
donné suite à cette demande.
Comme l'a écrit l'association U Levante : "Rien ne justifie un
« aménagement » de cette loi pour « libérer du terrain à construire ».
Une telle annonce ne peut que réjouir la mafia, le crime organisé, les
divers groupes de pression qui espèrent justement que les terres
agricoles et les espaces remarquables des communes du littoral
deviennent constructibles, permettant ainsi de réaliser une plus-value
fantastique" .Adapter la loi littorale c'est renforcer le risque
spéculatif. En quoi cela aidera le logement social à moins que les
logements sociaux puissent être construits dans des zones
inconstructibles et des zones agricoles par exemple. Macron veut-il
remettre en cause le Padduc et donner un signal favorable aux
constructeurs de villas les pieds dans l'eau, de villages de vacances et
d'hôtels ? Macron voudrait-il rendre légales des constructions
illégalement construites comme celles de son ami Pierre Feracci dans la
baie de Rondinara ? De toute évidence, d'aucuns sont fondés à penser
qu'il veut urbaniser le littoral, urbaniser au maximum la Corse et y
mettre le maximum de résidences secondaires, ce qu’on a appelé dans les
années 90 faire de la Corse le « bronzodrome » de la France ».
Enfin, Macron s'était dit "tout à fait favorable à l'esprit du
bilinguisme", ce qui peut apparaître comme un pas encourageant. À ceci
près... qu'il est contre la co-officialité et qu’il n'est pas possible
d'obtenir l'un sans l'autre. Comme le relève Michel Feltin-Palas dans
l'EXPRESS du 7 février 2018 : "On aimerait croire en effet que l'on
peut arriver à une situation de bilinguisme sans donner des droits égaux
à la langue corse et à la langue française. Or, toutes les situations
internationales montrent que ce n'est pas le cas, comme on peut le voir
par exemple sur l'excellent site de l'université de Laval, au Québec.
Quand, sur un territoire, deux langues cohabitent, mais que l'une d'elle
est favorisée au détriment d'une autre, c'est naturellement vers la
plus puissante que les populations se tournent".
« Un discours étriqué, minimaliste et néocolonial » : la
phrase n’est pas celle de Gilles Simeoni ou Jean-Guy Talamoni, mais
celle de Périco Légasse, rédacteur en chef de Marianne. Macron a été
humiliant et absent de ce rendez-vous avec la Corse sur la forme et sur
le fond. Autre exemple, il avait refusé de se rendre à la mairie de
Bastia pour rencontrer les élus, préférant organiser un déjeuner dit
républicain en préfecture. Tout un symbole qui avait entraîné l'absence
des élus autonomistes et nationalistes à ce déjeuner. Dans un
communiqué, le maire de Bastia, Pierre Savelli avait regretté le
« refus » du Président, malgré des demandes réitérées, de s’entretenir à
l’Hôtel de Ville avec le Maire et l’ensemble des élus.
En Corse, Macron s'était montré fidèle à lui-même : pédant et
arrogant. Aux aspirations et aux difficultés des Corses, il avait
répondu par le conservatisme et plus de centralisation avec, en
filigrane, les subventions comme seuls intérêts de la Corse et de son
économie. Lorsque l'on parle à Macron d'avenir humain, il répond par des
chiffres et, lorsqu'il utilise les mots, il accumule les symboles, les
lieux communs, les incantations et les fausses certitudes. Derrière
l'écume de sa pensée, le fond est toujours le même. Il est jupitérien,
jacobin, conservateur et ultralibéral. Son pacte girondin n'était qu'une
expression, un leurre, le cache-sexe de ses convictions jacobines.
N'oublions pas que le produit médiatique Emmanuel Macron est coulé
dans le moule de l'ENA (même s'il s'en défend). Il fait preuve de
conformisme intellectuel, sans personnalité et sans convictions
affirmées. Sa formule "en même temps" en est l'illustration. Il choisit
le confort "apparent" des formules convenues reprises. Il a son propre
vocabulaire. Il a tendance aussi à tirer les questions posées vers la
restitution de "fiches" préalablement établies et étudiées. Il essaie de
faire passer des vessies pour des lanternes. Il pratique la dialectique
éristique pour avoir toujours raison per fas et nefas ( par tous les
moyens possibles) et va jusqu'à la malhonnêteté intellectuelle.
Pour reprendre des termes pédants utilisés par Macron, aucun
signe de disruption, dans un discours où il fut beaucoup question de 4G
et de fibre, de sécurité et d’hôpitaux, d’agriculture bio et d’Internet…
Il avait récité un palimpseste, un discours éculé. Il n'a rien compris
de l'ipséité corse. Il oppose un ultralibéralisme à l'illibéralisme, même en Corse, tout en se montrant illibéral lorsqu'il s'agit d'autonomie. Il est certain que l'on ne peut pas le taxer d'irénisme
naïf car ce n'est pas la paix et la concorde qu'il est venu chercher en
Corse. Par contre, il a tendance à prendre les Corses pour des naïfs et
il est naïf de le penser. Il a fait preuve d'un œcuménisme poujadiste
d'un autre temps. Macron n'est pas moderne, à moins de faire de la
modernité un mot de la novlangue qui la présente comme un idéal
supposant que soient intériorisées les précieuses valeurs occidentales
du libéralisme économique. Macron a son vocabulaire, sa grammaire et sa
syntaxe. Sa grammaire est l'ultralibéralisme. Il vide les mots de leur
sens, en élimine et en réinvente d’autres. Pour cela deux langues lui
suffisent le français et l'anglais. Pour lui, le corse doit faire partie
du folklore. Il va jusqu'à dire que les résultats de l'apprentissage de
la langue corse ne sont pas à la hauteur des investissements réalisés.
Il met un prix sur tout. Là, encore c'est son cynisme qui ressort et sa
manière de vouloir toujours culpabiliser les gens qui n'entrent pas dans
ses projets si ce n'est pour les casser.
Dans la partie de bonneteau que Macron leur avait jouée, les élus
corses n'avaient rien trouvé sous les gobelets de la co-officialité de
la langue, du statut de résident et du sort des prisonniers corses. Ils
avaient reçu comme une obole politique, l'avis favorable de Macron à la
mention de la Corse dans la constitution. L’autoritarisme était la
réponse globale aux revendications portées par la majorité territoriale
de Corse. A la demande de « plus de responsabilités et plus
d'autonomie », Emmanuel Macron apportait comme solution « plus d’Etat
français », plus de contrôle administratif et plus de police.
Nous n’allons pas revenir sur tous les déplacements de Macron en
Corse. Les quatre premiers ont été décevants. Il s’est passé quelque
chose de nouveau au 5ème. Fin septembre 2023, le locataire de
l’Elysée, ayant obtenu un second bail de 5 ans non renouvelable une
troisième fois, est revenu en Corse. Il y est resté du mercredi 27 au
vendredi 29 septembre 2023. Ce déplacement était l’occasion de
poursuivre le cycle mémoriel consacré à la résistance comme
manifestation de la résilience du peuple français. Cette visite était
organisée dans le cadre des 80 ans de la libération de la Corse en 1943.
La Corse a été le premier département libéré. De grands résistants
insulaires avaient participé à la Résistance. Pour l’occasion, Macron a
prononcé, pour la première fois, le mot « autonomie » mais une autonomie
sous condition. Devant l’Assemblée de Corse. Il lançait : « Ayons
l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République, a lancé
Emmanuel Macron, jeudi 28 septembre, à Ajaccio, aux 63 élus de la
collectivité insulaire. Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat, ni une autonomie sans l’Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. » Il ajoutait : « Je
suis favorable à ce qu’une nouvelle étape soit franchie… Pour ancrer
pleinement la Corse dans la République et reconnaître sa singularité,
nous devons avancer et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre
Constitution. C’est votre souhait, je le partage et je le fais mien car
je respecte et je reconnais l’histoire, la culture, les spécificités
corses dans la République ». Il donnait 6 mois aux élus corses et à
son premier ministre pour trouver un « consensus », mot qu’il
affectionne et qui s’accommode du « en même temps » macronien.
Aujourd’hui, où en est-on ? Lundi dernier Le ministre de l'Intérieur
Gérald Darmanin recevait des élus corses pour avancer sur le statut
d'autonomie promis par Emmanuel Macron en septembre dernier. Pour cela,
une réforme de la Constitution devra être engagée pour y inscrire la
spécificité de l'île. La délégation corse a été conduite par Gilles
Simeoni et Marie-Antoinette Maupertuis, respectivement président du
conseil exécutif et présidente de l'assemblée de Corse. La réunion de
lundi soir devait être déterminante parce que le processus n'aurait
jamais été aussi loin pour aboutir à l'autonomie et qu'il pourrait
s'interrompre à tout moment. Dans cette affaire, Darmanin montre la
franchise de l’âne qui recule. Après l’occupation momentanée de la
résidence corse du ministre de la Justice, il a refusé de retourner sur
l’Île. Comment vont-ils définir ce qu'est « une autonomie dans la
République », selon la formule d'Emmanuel Macron qui leur avait donné
six mois pour trouver un consensus. Gérald Darmanin avait donné un coup
de pression sur les élus corses dans Corse-Matin le 16 février et ils
ont trouvé un accord sur le fil, en fin de semaine dernière. Ils sont
unanimes sur une « communauté insulaire, historique, linguistique et
culturelle ayant développé au fil des siècles un lien fort et singulier
avec sa terre : l'île de Corse ». Ces termes précis devraient
permettre de donner plus de place à la langue corse, à côté du français.
Ils veulent faire évoluer aussi le statut de résident pour faciliter
l'accès à la propriété sur l'île. Ainsi, les élus réclament « la constitutionnalisation du lien à la terre et de l'accès équitable à la propriété foncière et immobilière »,
ce qui pourrait conditionner l'accès à la propriété sur l'île à une
qualité de résident depuis une durée déterminée. Ils veulent aussi
instaurer un « statut de la langue corse et la mise en œuvre d'un bilinguisme réel et vivant » et « le principe de l'autonomie fiscale ».
Pour Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Corse, « il ne
peut y avoir autonomie sans pouvoir législatif. C'est un corollaire ».
Jusqu’à présent, Gérald Darmanin a parlé seulement de la possible
attribution d'une "capacité normative" pour l'Assemblée de Corse. Les
nationalistes veulent aller plus loin et obtenir un vrai pouvoir
législatif sur l'île, pour adapter les lois à la Corse. Mais les forces
de droite, majoritaires au Sénat s'y opposent et participent à toute
modification de la constitution en congrès. En outre, la langue corse et
le statut de résident sont des points de crispation pour Macron.
Finalement, c’est le ministre de l’Intérieur qui, in fine, proposera un
projet de texte constitutionnel permettant « l'autonomie » de la Corse.
Ce n’est toutefois pas ce que réclament les Indépendantistes qui voient
dans ce processus un abandon des revendications d’indépendance. Les
indépendantistes n’ont pas pour objectif d’ancrer la Corse dans la
constitution française ; Cet objectif est toujours le même : prendre le
large. Pour eux, l’autonomie proposée est un abandon de leur combat et
donc une trahison de leurs idéaux. Ils considèrent que l’autonomie est
l’acceptation de la disparition du peuple corse favorisée par la
spéculation immobilière. Pour eux, l’autonomie proposée est une forme de
régionalisation. Ils réclament « une autonomie pleine et entière
avec la possibilité d'un transfert de pouvoir législatif, même par
étapes si elles sont connues et planifiées ».
Sous le titre Affaires de Corse, un ouvrage associé à la
correspondance de Jean-Jacques Rousseau avec le capitaine Buttafoco, est
une édition critique des manuscrits dans lesquels Rousseau a travaillé à
un "plan de gouvernement bon pour la Corse". Sous le titre apocryphe
« Projet de constitution pour la Corse », trois manuscrits avait été
édités. Ils avaient été rédigés en 1765 par Rousseau, après que le
capitaine Buttafoco l'eut invité à tracer le "plan du système politique"
de la Corse. Ces manuscrits ne sont pas une œuvre de Rousseau mais des
pièces successives et inachevées d'un dossier dans lequel il conservait
sa documentation sous l'intitulé Affaires de Corse. Matteo (dit parfois
Matthieu) Buttafoco, ou comte de Buttafoco, est un aristocrate et député
corse, capitaine au Régiment Royal Corse puis Maréchal de camp, à
l'origine du Projet de constitution pour la Corse dont il demanda la
rédaction détaillée à Jean-Jacques Rousseau en 1764.
Il faut rappeler que, avant d’être achetée et conquise militairement
par la France, la Corse avait écrit sa constitution adoptée par des
représentants corses le 18 novembre 1755. Elle organisait les
institutions de la République corse, proclamée au même moment. Initiée
par Pascal Paoli, elle avait donc marqué l'indépendance corse. Elle
établissait la séparation des pouvoirs : pouvoir exécutif, pouvoir à la
fois judiciaire et législatif. Cette constitution fut en vigueur de 1755
à 1769 (bataille de Ponte-Novo et défaite militaire face aux troupes
françaises).
Blog Agora Vox
Les États-Unis prolongent leur série de défaites face à la Chine dans le Pacifique
Les îles Salomon, Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont toutes
sous l’emprise de la Chine, tandis que les États-Unis ne parviennent pas
à allouer des fonds à leurs principaux partenaires du Pacifique. Par
parenthèse, franco-française, on peut s’interroger sur l’influence dans
le groupe communiste de députés du Pacifique qui vivent cette évolution,
comme ils dénoncent la manière dont ils ont été le lieu d’essai des
bombes nucléaires ? dans l’évolution du groupe communiste avec le
discours remarquable d’André Chassaigne, il y a l’influence de la
résistance cubaine mais aussi peut-être l’évolution de toute la zone
pacifique décrite ici. Notez que si l’auteur oppose l’évolution
pro-chinoise des îles du Pacifique, à ce qui se passe à Taiwan, en Corée
du sud, et au Japon, il faut comme nous l’avons fait relativiser l’idée
d’une otanisation des vassaux apparents des USA : ça freine des quatre
fers (l’Otan européenne manifeste d’ailleurs une propension également au
retropédalage. Parfois rien ne vaut l’analyse d’un adversaire pour
éclairer ce que le système de propagande a créé en France, une unanimité
dans la désinformation qui vous interdit de voir la réalité de
l’inexorable changement. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour
histoireetsociete)
J’ai commencé ma vie en tant que fan d’une malheureuse équipe de
baseball appelée les Senators de Washington, alors je reconnais la
défaite quand je la vois. Il y a beaucoup de pertes dans le Pacifique
alors que les Chinois cherchent à saper les positions américaines et
australiennes. Si vous perdez le Pacifique, peu importe les armes que
vous donnez à Taïwan ou la façon dont vous renforcez la soi-disant
première chaîne d’îles qui s’étend du Japon à Bornéo en passant par
Taïwan et les Philippines. Les Chinois dirigent des anneaux autour des
États-Unis, de l’Australie et de tous les autres pays du Pacifique. Dans
le dernier revers, la Papouasie-Nouvelle-Guinée serait en
pourparlers avec la Chine au sujet d’un accord qui permettrait à la
police de la République populaire de Chine (RPC) de fournir des
équipements de formation et de surveillance aux forces de police de la
PNG.
Les Américains et les Australiens pensaient peut-être que nous étions
les meilleurs amis de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais cela ne
devrait pas être une surprise, même après que les Américains ont signé
un accord de sécurité global avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée l’été
dernier et que les Australiens ont signé un accord plus récent avec la
Papouasie-Nouvelle-Guinée concernant le maintien de l’ordre et la
sécurité. L’Australie serait censée être le « partenaire de choix » de
la Papouasie-Nouvelle-Guinée lorsqu’elle aurait besoin d’aide.
Lorsque les Américains ont signé l’accord, c’était une bonne chose
dans l’ensemble et offrait des avantages aux deux pays, en particulier
sur le front de la sécurité entre les militaires de chaque pays. Mais on
se demandait si les Américains avaient anticipé la contre-attaque de
guerre politique chinoise que l’on savait imminente.
Lorsque la nouvelle de l’accord a été annoncée, des groupes de
citoyens ont commencé à le contester. Ce n’est pas une surprise. Les
Chinois sont toujours sur le terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée et
dans le Pacifique, toujours en train d’influencer et de pousser, et ce, à
tous les niveaux et dans toutes les parties de la société.
Tout est graissé avec de l’argent – une grande partie, sinon la plus
grande partie, sous la table, bien sûr – mais une grande partie de
l’influence financière provient de la présence commerciale chinoise dans
tous ces pays du Pacifique, jusqu’au niveau des magasins du coin. Les
présences commerciales américaines et australiennes ? Il y en a, mais ça
ne fait pas si bien face aux Chinois.
En fait, le président ou le chef d’une entreprise chinoise
d’exploitation forestière ou de pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée (ou
dans tout autre pays du Pacifique) a probablement plus d’influence
réelle sur le terrain que l’amiral quatre étoiles commandant le
commandement américain pour l’Indo-Pacifique.
Pour l’instant, la Chine ne verra pas d’inconvénient à ce que les
Australiens et les Américains soient encore là en
Papouasie-Nouvelle-Guinée ou ailleurs dans la région. Cela leur donne
l’occasion d’observer et d’apprendre leurs comportements. Et cela ne les
dérange pas d’avoir signé des accords.
Un accord n’est qu’un morceau de papier (comme les responsables de la
RPC vous le diront) qui peut être abandonné ou ignoré à tout moment. La
RPC n’a qu’à mettre un pied dans la porte et elle partira de là aussi
longtemps qu’il le faudra.
Malheureusement, les Américains (et les Australiens) ne comprennent
pas vraiment (ou ne s’en soucient même pas) la guerre politique, ce qui
est un mystère – si ce n’est un juron – à Washington et à Canberra. La
Chine s’en réjouit.
La guerre politique fait référence à une nation qui utilise tous les
éléments de la puissance nationale, à l’exception d’un conflit armé pur
et simple, pour arriver à ses fins. Il s’agit notamment de guerre
économique, financière, commerciale, par procuration (amener les
habitants à défendre vos intérêts), de propagande, psychologique,
juridique et cybernétique.
C’est ce que font les Chinois. Vous remarquerez même que l’Armée
populaire de libération (APL) n’est pas très active dans la région et
que la Chine n’a pas tiré un coup de feu – pourtant elle prépare
lentement le terrain pour des capacités de puissance dure.
Les nations libres ne font pas grand-chose, voire rien, pour bloquer
les efforts de guerre de la Chine. Et fournir des alternatives
attrayantes à ce que les Chinois font ou offrent semble trop difficile.
Nous sommes champions olympiques pour admirer les problèmes, mais nous
ne faisons pas grand-chose pour nous affirmer. Et nous comptons rarement
pour voir comment nous nous en sortons.
Pendant ce temps, nous observons ce qui se passe dans tout le
Pacifique, même dans les territoires américains du Commonwealth des
Mariannes du Nord et de Guam. Et aussi dans les États stratégiquement
indispensables – les Îles Marshall, les États fédérés de Micronésie, les
Palaos – avec lesquels les États-Unis ont conclu des accords formels
autorisant les droits de défense américains dans le cadre d’un ensemble
complexe qui comprend également un soutien financier et autre.
On note également le rôle de la corruption dans l’effort de guerre
politique chinois. Elle est efficace car rarement dénoncée et est encore
plus rarement punie. Les forces de l’ordre et les services de
renseignement américains sont assez paresseux sur ce front et ont leurs
priorités ailleurs.
Il y a cependant eu un succès partiel impliquant les îles Marshall il
y a quelques années lorsque deux Chinois qui avaient obtenu la
citoyenneté marshallaise sont passés à deux doigts de soudoyer la
législature des Marshall pour qu’elle mette en place une zone de
libre-échange – presque un pays dans un pays – près de la base de
missiles américaine de Kwajalein. Ils ont plaidé coupable de corruption
devant un tribunal de New York et ont été condamnés à des peines de
prison.
Puis les vieilles habitudes ont repris le dessus et, après que l’une
des criminelles ait terminé sa peine de prison aux États-Unis, elle a
été expulsée – vers les îles Marshall, où elle est maintenant libre.
Les Américains sont peut-être paresseux ou occupés ailleurs, mais je
n’arrive pas à croire que les Australiens ne savent pas grand-chose de
ce qui se passe dans le Pacifique Sud-Ouest.
Par exemple, il est largement admis que le Premier ministre des Îles
Salomon, Manasseh Sogavare, ou ses proches collaborateurs ont transféré
beaucoup d’argent à travers l’Australie au fil des ans et ont également
acheté des biens immobiliers australiens.
On pourrait dire la même chose de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et des
Australiens. Mais personne ne s’attaque jamais à cette graisse qui est
si importante pour la guerre politique de la RPC. Les excuses ? Nous ne
voulons pas mettre Untel en colère. Nous pouvons le manipuler et le
contrôler. Si nous soulevons la question, cela nuira à nos relations –
et à nos relations avec d’autres fonctionnaires corrompus de la région.
Nous ne ferons donc rien.
Cela ressemble à du grain à moudre pour une émission comique « Yes
Minister ». Cela rappelle également la réponse du Royaume-Uni et des
États-Unis à Robert Mugabe au Zimbabwe. Ils savaient ce qu’il faisait,
mais ils n’ont rien fait – jusqu’à ce qu’il soit au pouvoir depuis plus
de 20 ans. À ce moment-là, il était trop tard.
D’autres pertes sont à venir
Il semble qu’il y ait d’autres pertes à venir, car certains à Tuvalu –
une autre petite mais importante nation insulaire du Pacifique –
envisagent de déplacer leurs relations vers la Chine et de s’éloigner de
Taïwan.
Il ne l’a pas encore fait, mais je pense que nous savons ce qui s’en
vient. Tout comme il était évident ce qui allait arriver à Nauru il y a
quelques semaines lorsqu’il a rompu ses liens avec Taïwan et reconnu
officiellement la RPC – et ouvert le pays à davantage de percées
chinoises.
Il y a quelques mois, il fallait au moins sourire quand l’Australie a
conclu un accord avec Tuvalu. Fondamentalement, Tuvalu a promis de ne
pas avoir de relation (sécuritaire ou autre) avec d’autres pays sans
l’approbation de l’Australie. En échange, les Tuvaluans ont obtenu le
droit de faire émigrer 280 personnes ou moins en Australie chaque année.
Les Australiens chantaient pratiquement – mais plutôt comme un coq au
sommet du tas de fumier de la basse-cour. On avait le sentiment qu’il
ne faudrait pas longtemps aux Chinois pour saper l’accord – et le
nouveau gouvernement de Tuvalu parle de le faire.
Ce n’est pas que Pékin aurait eu grand-chose à faire, l’accord
déséquilibré était si impopulaire localement qu’il a probablement joué
un rôle dans le fait que le Premier ministre de Tuvalu qui a signé
l’accord n’a même pas été réélu.
Canberra (et Washington) devraient vraiment savoir qu’avoir un «
accord » ne signifie pas grand-chose. Un effort global de guerre
politique dirigé par des gens qui savent ce qu’ils font serait mieux.
Ce n’est pas comme si nous n’avions pas eu l’occasion de maintenir ou
d’améliorer nos positions. À un moment donné, il faut dire que
certaines des personnes qui dirigent les affaires du Pacifique (en
Australie et aux États-Unis) ne sont tout simplement pas très bonnes.
Ce qui compte, ce sont les résultats et ce n’est pas le cas. Les gens
de première ligne sont mitigés, mais ils sont parfois très bons. Quoi
qu’il en soit, ils reçoivent peu de soutien du siège social à Washington
– ou même de la Maison Blanche et du Congrès. Je ne parlerai pas au nom
des Australiens.
Un ami australien a commenté qu’il semble que l’Australie fasse un
pas en avant et deux pas en arrière en essayant de contrer l’influence
chinoise dans la région.
Depuis qu’il l’a mentionné… Il semble que ce soit le cas. Il n’était
pas sage pour Washington de sous-traiter des choses dans le Sud-Ouest et
le Pacifique Sud à l’Australie pendant 30 ans. Nous aurions
difficilement pu faire pire.
Plus étrange encore, les Australiens semblent s’indigner de la
présence renouvelée des États-Unis dans leur région. Allez comprendre.
Quoi qu’il en soit, considérez les îles Salomon. La Chine a ses
griffes dans le pays et, par l’intermédiaire de son mandataire
actuellement favori, le Premier ministre Sogavare, elle a orchestré un
transfert de Taïwan vers la RPC en 2019.
Les faux pas australiens ont même aidé Sogavare à rester au pouvoir
après les émeutes de 2021 – donnant à Sogavare une ouverture pour
conclure un accord avec Pékin qui accueillerait la police de la RPC
(comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée envisage maintenant de le faire) et
permettrait potentiellement aux forces militaires chinoises d’entrer
dans le pays.
L’Australie n’a pas fait grand-chose lorsque l’impopulaire Sogavare a
reporté les élections prévues pour 2023 – officiellement afin que le
pays puisse accueillir les Jeux des îles du Pacifique en novembre 2023.
La Chine a financé les jeux et les installations à hauteur de plus de
100 millions de dollars. (Les élections sont enfin programmées, pour
avril 2024).
Peu de temps avant l’ouverture des jeux, l’ambassadeur d’Australie à
Honiara a présidé à l’ouverture d’un parc aquatique financé par
l’Australie qui serait utilisé pour certains événements de jeu.
C’est bien, je suppose. Mais l’Australie aurait peut-être mieux fait
de faire de l’hôpital national de référence voisin son projet de
prédilection au cours des dernières décennies et de dépenser ce qui
était nécessaire pour le transformer en un hôpital décent et le
maintenir en bon état de fonctionnement.
Cela aurait été bien mieux qu’un parc aquatique. Et aurait fait plus
pour les Salomon – et pour les intérêts australiens aussi. Cela aurait
pu être fait à n’importe quel moment au cours des dernières décennies.
Ce n’était pas le cas. Oubliez la Chine ; à elle seule, Cuba a formé au
moins une douzaine d’habitants des îles Salomon pour qu’ils deviennent
médecins. L’Australie n’en a pas produit un seul.
Parfois, il semble qu’au moins certains Australiens et fonctionnaires
responsables de la région ressemblent aux anciens Sud-Africains dans la
façon dont ils considèrent et traitent les habitants. Ils ne semblent
pas non plus avoir une idée de la façon dont ils sont considérés –
pensant qu’ils sont appréciés ou même aimés.
Peut-être parfois. Mais parfois, vous seriez surpris de ce que les
habitants disent quand vous n’êtes pas là. Si Canberra et Washington
continuent à faire ce qu’ils font dans le Pacifique, ils seront
perdants.
Et étant donné que l’administration Biden et le Congrès ne se
contenteront pas d’obtenir la misère requise pour les accords avec les
Palaos, la Micronésie et les Îles Marshall, il semble que Washington, en
fait, veuille perdre.
Ils jouent comme les Sénateurs de baseball. Je ne sais pas quel est
l’équivalent australien des Sénateurs. Mais vous voyez où je veux en
venir.
Airbus s’excuse d’avoir interdit aux visiteurs chinois de visite au
salon aéronautique de Singapour et s’engage à optimiser la procédure
face à la réaction forte du public chinois et les menaces pesant sur la
coopération entre Airbus et le marché chinois. Le diable se niche dans
les détails, ce qui est décrit ici dans le détail d’un “événement” qui a
fait grand bruit en Chine, même s’il est totalement ignoré en France y
compris par les salariés d’Airbus c’est le fait que l’avion était
surveillé par des militaires allemands, soucieux de faire appliquer les
sanctions et les interdits de la commission européenne. Que cette
soldatesque ne reflétait en rien les intérêts et la politique
industrielle du groupe Airbus et que ce qui a prévalu c’est la logique
commerciale comme souvent. Il serait temps là aussi que les illusions
“bellicistes” dignes de la guerre froide de la propagande ordinaire cède
la place à la réalité. Par Global Times Publié : 26 févr. 2024 12 :39
Un membre du personnel discute avec des visiteurs au salon aéronautique de Singapour Photo : @PLAN_DOG172 utilisateur de Weibo
L’avionneur français Airbus a déclaré dimanche soir qu’il était
désolé au constat d’un incident survenu au salon aéronautique de
Singapour, alors qu’il avait été déclaré que certains visiteurs chinois
n’avaient pas le droit de visiter un avion de transport A400M.
« Nous sommes conscients que lors de la journée publique du salon
aéronautique de Singapour 2024, certains visiteurs ont protesté à cause
des conditions de l’accès à un avion de transport A400M. Nous avons
immédiatement joint et coordonné le règlement de nos équipes Airbus sur
le salon pour nous assurer que l’avion était ouvert à tous les visiteurs
pour le reste du salon », a déclaré Airbus dans un communiqué au Global
Times.
« Nous sommes désolés pour la gêne occasionnée », a ajouté Airbus.
Airbus a déclaré au Global Times que les visiteurs chinois pouvaient
monter à bord et visiter l’avion librement à partir de samedi
après-midi.
La remarque a été faite via le compte officiel d’Airbus sur Sina
Weibo, un réseau social chinois de type X, à propos de certains
internautes affirmant qu’un avion de transport militaire construit par
Airbus et affilié à l’armée de l’air allemande avait été exposé au salon
aéronautique de Singapour et que les participants chinois avaient été
interdits des visites payantes à bord.
Un internaute chinois du nom de « Qianzhan Qifei » a posté samedi sur
Sina Weibo qu’à l’avant de l’avion de transport A400M se trouvaient des
soldats de l’armée allemande et des membres du personnel d’Airbus. Ils
ont interrogé les passagers qui faisaient la queue pour la visite sur
leur nationalité et ils ont déclaré que « les ressortissants chinois et
russes ne sont pas autorisés à monter à bord de l’avion ».
Un autre utilisateur de Sina Weibo nommé « PLAN-DDG172 » a également
publié un message concernant une situation similaire, et il a déclaré
que les soldats allemands à bord l’avaient attaqué physiquement. Il a
envoyé une lettre de plainte à l’organisateur du salon aéronautique de
Singapour.
L’internaute chinois nommé « Qianzhan Qifei » a déclaré qu’il avait
capturé des images du personnel d’Airbus le repoussant violemment devant
la caméra.
Il y avait aussi un clip vidéo qui est devenu viral sur WeChat, dans
lequel un participant demandait au membre du personnel si des
ressortissants chinois pouvaient monter à bord de l’avion, et le membre
du personnel répondait “Non”.
Un utilisateur de Sina Weibo nommé « Tianhuile Qing Biyan 128 » a
déclaré que cette décision avait fait ressentir des regrets et du dégoût
aux fans d’aviation chinois.
Certains internautes ont commenté sous les clips vidéo que les
commandes d’avions Airbus devraient être annulées et que la Chine
devrait plutôt encourager les avions locaux.
Deux avions C919 et trois ARJ 21, développés par Commercial Aircraft
Corp of China (COMAC), ont fait leurs débuts au salon aéronautique de
Singapour.
Les experts chinois ont déclaré que la participation à grande échelle
au salon témoignait de la forte confiance de la Chine dans ses avions
commerciaux. La Chine est en mesure de fabriquer et de lancer
l’exploitation sur le marché d’avions commerciaux nationaux.
Au total, quatre avions C919 ont été livrés et ont transporté en
toute sécurité plus de 110 000 passagers depuis que l’avion a effectué
son vol commercial inaugural le 28 mai 2023. La production de masse et
le développement de la série se déroulent sans heurts, selon le
communiqué de la COMAC.
Les experts chinois ont également déclaré que cette année serait une
période clé pour accélérer la production et les livraisons de masse du
C919, et pour COMAC d’intégrer l’industrie, les chaînes
d’approvisionnement et d’innovation de l’avion de ligne tout en se
développant sur le marché étranger.
Airbus s’est toujours engagé d’être un partenaire fiable à long terme
de l’industrie aéronautique chinoise, a déclaré la société dans une
déclaration au Global Times, ajoutant que son empreinte industrielle
croissante dans le pays démontre pleinement son respect et son
engagement envers la Chine.
« Nous nous engageons à une coopération gagnant-gagnant avec
l’industrie aéronautique chinoise et continuerons à travailler avec ses
partenaires chinois pour promouvoir le développement de haute qualité de
l’industrie aéronautique chinoise, tout en établissant un modèle pour
les échanges économiques et commerciaux entre la Chine et l’Europe tout
en construisant des ponts de communication entre les deux parties »,
a-t-il noté.
Global Times (en anglais seulement)
COMMENT ET POURQUOI, POUR LES CITOYENS ÉPRIS DE JUSTICE SOCIALE ET DE BIEN ÊTRE DANS UN MONDE DE PAIX, NE JAMAIS SE TROMPER DE VOTE? NE JAMAIS VOTER FASCISTE, LE CAMP DE LA HAINE ET DE LA VIOLENCE?
L'explication, limpide, dans cette phrase claire, éminemment explicite, extraite de l'article publié le 27 février 2024 dans Agora Vox et signé Robert GIL
Le fascisme a toujours été la roue de secours du capitalisme, il est
né après la révolution bolchevique de 1917 ; c’est à ce moment que la
grande bourgeoisie a eu réellement peur d’une contagion révolutionnaire à
travers l’Europe et elle a donné les clefs de son salut à Mussolini,
puis à Hitler.
Note de Pedrito
Voter Le Pen, Zemmour, Bardella et consorts, c'est voter fasciste. La peur de la contagion révolutionnaire.
C'est donc voter pour les milliardaires responsables du désordre actuel.
Tout au long de son histoire le capitalisme a été secoué par des
crises qu’il a résolues par des guerres, des répressions, des
colonisations ou des coups d’états, mais aujourd’hui il traverse sans
doute une des crises la plus grave à laquelle il a été confronté. Nous
sommes peut-être à la croisée des chemins. Soit la prise du pouvoir par
la classe ouvrière pour une politique sociale qui élimine le
capitalisme, soit l’option réactionnaire, qui donnera les rênes du
pouvoir aux organisations fascistes.
Contrairement à ce qu’ils veulent
faire croire, les partis d’extrême droite protègent le système
capitaliste. Ces mouvements sont favorables à une société hiérarchisée
divisée en classes sociales, et promeut la supériorité d’une race sur
les autres, d’une classe sur les autres. Politiquement et socialement ce
sont les ennemis de la classe ouvrière. Sous le vernis, leurs belles
paroles pour attirer les couches populaires ne résistent pas à l’analyse
de leurs votes dans les antichambres du pouvoir.
Le fascisme a toujours été la roue de secours du capitalisme, il est
né après la révolution bolchevique de 1917 ; c’est à ce moment que la
grande bourgeoisie a eu réellement peur d’une contagion révolutionnaire à
travers l’Europe et elle a donné les clefs de son salut à Mussolini,
puis à Hitler. Elle fut, certes, obligée de concéder des avancées
sociales pour refaire retomber la pression, mais en même temps, elle a
pris soin de diriger le mécontentement grandissant vers des
organisations syndicales, des partis politiques et des minorités. Le
fascisme ne peut instaurer son pouvoir qu’une fois les organisations
ouvrières détruites, ce que la social-démocratie et la droite se sont
appliquées à faire durant ces dernières décennies.
C’est pourquoi les
libertés sont aujourd’hui attaquées, que le droit de manifester, de
s’exprimer, de contester est réprimé, souvent avec une brutalité inouïe
par une police largement gangrenée par les idées de l’extrême droite. La
bourgeoisie qui contrôle de fait la démocratie glisse fatalement dans
le fascisme lorsque les difficultés d’exploitation et le mécontentement
des classes populaires et des classes moyennes menacent. La bourgeoisie
dénonce alors des « ennemis de l’intérieur », de l’étranger au
syndicaliste, et encourage le désir d’ordre, de police, de sécurité et
d’état. Nos démocraties incitent alors, sans le dire, le passage au
fascisme. Parallèlement au désir de sécurité, il leur faut inventer une
perte de nos valeurs, de nos traditions liées à la perte du sentiment
d’identité nationale. Le désir d’ordre et de police passe par le soutien
quasi obligatoire de cette police pour la prise du pouvoir. Jean-Michel
Fauvergue, sur Cnews, le 22 juillet 2023 déclare : « Dans une
carrière de policier vous allez commettre une illégalité, forcément.
Aujourd’hui on doit traiter les policiers différemment, il doit y avoir
une inégalité dans le traitement des policiers en faveur de ces
policiers. Il doit y avoir une excuse de violence, je pèse mes mots. Ça
doit passer par une Cour particulière, ou une commission, ou un
organisme particulier. », cette déclaration est dans le
prolongement du communiqué policier de juin 2023 suite aux violences,
après la mort de Nahel lors d’un contrôle routier, abattu par un
policier, alors que sa vie n’était aucunement en danger.
Lorsque les moyens « normaux », militaires, policiers ou
parlementaires, de l’autorité bourgeoise, ne suffisent plus pour
maintenir la société en équilibre, le fascisme prend la relève. La
bourgeoisie encouragera le fascisme jusqu’à la guerre civile s’il le
faut. A travers les agents du fascisme, le capital met en mouvement les
masses de la petite bourgeoisie déclassée et les bandes de salariés
démoralisés, c’est-à-dire tous ceux que le capital financier a lui-même
plongés dans la rage et le désespoir. Ajoutons, les divers groupuscules
d’extrême droite que l’on a laissé se développer pour les avoir sous la
main, destinés aux actions violentes, organisés en milice pour détruire
les obstacles et favoriser le chaos. La bourgeoisie exige du fascisme
des résultats, et les agents du fascisme mettront du cœur à l’ouvrage
pour la satisfaire. La victoire du fascisme aboutit à ce que le capital
financier s’accapare directement de tous les organes et institutions de
pouvoir, de domination, d’organisation et d’éducation. L’appareil
d’Etat, l’armée, la police, les municipalités, les universités, les
écoles, la presse, les organisations syndicales, les coopératives… tout
doit être sous contrôle. La fascisation de l’Etat implique avant tout et
surtout d’anéantir toutes les organisations ouvrières : il faut réduire
les ouvriers, les employés à un état d’apathie complète et réguler,
superviser toutes leurs organisations pour empêcher toute velléité
d’indépendance des salariés.
C’est précisément en cela que réside
l’essence du régime fasciste. Ne nous y trompons pas, nos « démocraties
libérales » ont toujours eu une bonne opinion des régimes « totalitaires
fascistes », de Franco à Pinochet de Zelenski à Netanyahu, et n’ont que
mépris pour Castro, Chavez, Guevara ou Sankara. A l’heure actuelle, les
pays où le fascisme progresse sous les yeux des populations décervelées
ce sont les Etats-Unis, ainsi que la France, l’Allemagne ou la Grande
Bretagne, mais se sont la Russie, la Chine, et tous ceux qui résistent à
un monde fondé sur les règles américaines qui sont traités de
fascistes.
Notre antifascisme n’est que poudre aux yeux.
Le capital et son bras médiatique, a depuis quelques années tout fait
pour que l’opinion publique intègre le fait que la société française se
« droitise », la dernière étape est qu’elle se fascise. Le fascisme a
été défini, dans les années trente du XX° siècle, avec la plus grande
clarté par Dimitrov. C’est, a-t-il dit : « la dictature terroriste
ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les
plus impérialistes du capital financier ». Pour finir, j’ai choisi une citation de Bertolt Brecht, qui est mort en 1956, l’année de ma naissance : « La fiction démocratique a du mal partout de ne pas apparaître pour ce qu’elle est, le chemin direct au fascisme »
Les médecins cubains : une solution aux déserts médicaux en France
La France
est confrontée à la réalité des déserts médicaux et se retrouve dans
l’incapacité d’offrir à l’ensemble des citoyens une couverture médicale
suffisante. Un rapport du Sénat souligne l’insuffisance des politiques
publiques pour lutter contre les inégalités territoriales d’accès aux
soins : « La fracture sanitaire continue de s’accroître entre les
territoires ». Les déserts médicaux ne concernent pas seulement les
régions rurales. Ils sont une réalité dans les villes moyennes et les
zones périurbaines et une commune sur trois est affectée par ce fléau.
Entre 9 et 12% de la population française vit aujourd’hui dans un désert
médical, soit entre 6 et 8 millions de personnes.
Cuba
pourrait apporter une solution à ce problème. Depuis l’avènement de la
Révolution en 1959, l’île a fait de la santé une priorité nationale et a
construit un système public, universel et gratuit, en plaçant le
patient au centre du projet médical. Reconnu par les institutions
internationales comme étant le modèle prééminent pour les pays en voie
de développement, le système de santé cubain est également considéré
comme une potentielle source d’inspiration pour les nations les plus
riches, notamment grâce à son modèle préventif. En plus de soigner ses
propres citoyens, Cuba propose depuis plus d’un demi-siècle son
expertise médicale à travers le monde et soigne les populations de tous
les continents, faisant de ce service sa première source de revenus.
En 1963, La
Havane a envoyé sa première brigade médicale composée de 55
professionnels en Algérie pour aider la jeune nation indépendante à
faire face à une grave crise sanitaire. Depuis cette date, Cuba a étendu
sa solidarité au reste du monde, en particulier à l’Amérique latine,
l’Afrique et l’Asie. L’île a réalisé plus de 600 000 missions dans près
de 160 pays du monde avec la participation de plus de 325 000
professionnels de la santé. Ces derniers ont effectué près de 2
milliards de consultations médicales, 15 millions d’opérations de
chirurgie et 5 millions d’accouchements. Aujourd’hui, la coopération
médicale internationale constitue la première source de revenus de Cuba
avec plus de sept milliards de dollars par an.
Suite à la
pandémie de Covid-19, plusieurs pays européens, dont Andorre et
l’Italie, ont sollicité l’aide médicale de Cuba. Pour la première fois,
les médecins cubains sont intervenus sur le Vieux continent. La Havane a
ainsi envoyé une brigade de 52 médecins et infirmiers en Lombardie,
durement touchée par le virus. Après deux mois de labeur, les membres du
contingent Henry Reeve sont retournés à Cuba.
Très
impressionnées par le travail des professionnels cubains, d’autres
régions d’Italie ont sollicité leur concours pour répondre aux
insuffisances du système de santé du pays. Depuis 2023, la région de
Calabre bénéficie de la présence des docteurs cubains. Une première
brigade de 51 personnes est arrivée en janvier 2023, suivi d’un autre
groupe de 120 médecins en août 2023 et d’un autre de 98 en février 2024.
Au total, 500 médecins cubains œuvreront à terme dans cette région du
Sud de l’Italie. La Repubblica, principal quotidien du pays, a
exprimé son enthousiasme dans un titre : « Voici les médecins cubains
qui sauveront le système de santé calabrais ». Le gouverneur de la
région, Roberto Occhuito, a fait part de sa gratitude : « Les Calabrais
vous sont extrêmement reconnaissants car vous nous avez permis de
garantir les services essentiels pour les soins des citoyens, en
empêchant la fermeture de services et d’hôpitaux. Vous avez sauvé les
hôpitaux ».
La France
avait également autorisé les départements d’outre-mer de Martinique,
Guadeloupe, Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon à solliciter l’aide des
médecins cubains pour faire face à l’urgence sanitaire due à la
Covid-19. Une équipe de quinze docteurs a effectué une mission de trois
mois en Martinique de juin à septembre 2020 pour renforcer les équipes
médicales en place dans la lutte contre la pandémie, à la demande
d’Alfred Marie-Jeanne, Président du Conseil exécutif de la Collectivité
territoriale de Martinique. Le Professeur François Roch, président de la
commission médicale du CHU de Martinique, a exprimé sa satisfaction :
« L’ensemble du bilan est positif ».
Des
contingents de médecins cubains pourraient parfaitement être déployés
sur le territoire hexagonal dans des délais relativement brefs. De
nombreuses régions y sont favorables, comme dans les Côtes-d’Armor où
les autorités locales souhaitent éviter la fermeture de l’hôpital de
Guingamp. Les autorités cubaines ont fait part de leur disposition, par
la voix de leur ambassadeur en France, Otto Vaillant, à apporter leur
concours. Il suffit simplement d’un décret gouvernemental pour cela, qui
permettrait d’apporter une solution durable à la question des déserts
médicaux et permettre à tous les citoyens français d’avoir un accès égal
aux soins.
Salim Lamrani
Donald Trump sème l’effroi au sein des dirigeants occidentaux
le 24 février 2024 Ruptures Blog El Diablo
La scène se déroule le 10 février, en Caroline du Sud (Etats-Unis).
Donald Trump est en campagne électorale pour les primaires
républicaines, qu’il est désormais sûr de remporter ; et surtout pour le
scrutin de novembre prochain, qui pourrait – peut-être – le faire
revenir à la Maison-Blanche.
L’ancien président évoque, devant ses partisans chauffés à blanc, un
de ses sujets favoris : il faut, martèle-t-il, que les Européens
financent davantage à l’effort militaire transatlantique. Il raconte à
cet effet une conversation – à l’évidence inventée – qu’il aurait eue
avec un dirigeant du Vieux Continent. A celui-ci, qui l’interrogeait sur
la protection de son pays qu’assurerait l’Oncle Sam en cas d’offensive
russe, il aurait répondu : « si vous n’avez pas payé, non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais (les Russes) à faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos factures ».
En quelques heures, la phrase fait le tour du monde et provoque un
véritable séisme au sein des chancelleries occidentales. L’ancien
président américain faisait déjà figure d’épouvantail dans les milieux
pro-atlantistes. Désormais, les pires cauchemars de ceux-ci sont en
train de prendre corps. Ils n’ont pas manqué de hanter les deux réunions
majeures qui se tenaient dans les jours suivants : celle des ministres
de l’OTAN, puis la Conférence pour la sécurité de Munich, fréquentée
chaque année par le gotha politico-militaro-diplomatique des dirigeants
occidentaux.
Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un
potentiel chef du « monde libre » a menacé de laisser tomber ses
alliés, voire de les « livrer aux griffes des Russes »… Bien sûr, chacun
connaît le côté provocateur du personnage. D’autant que les
« factures » que les Etats européens sont accusés de ne pas régler
n’existent pas : Donald Trump fait en réalité allusion à un engagement
(politique, non juridique) pris par les membres de l’OTAN en 2014, de
porter leurs efforts militaires nationaux à au moins 2% de leur Produit
intérieur brut (PIB).
Et surtout, le scénario évoqué est purement imaginaire. Mais le
simple fait qu’il soit évoqué détruit la crédibilité de l’Alliance
atlantique, crédibilité fondée sur l’automaticité de l’engagement
militaire réciproque en cas d’agression. Si un doute apparaît, c’est
cette crédibilité qui est mise à mal.
L’idée d’une « Union européenne de
la défense » devient la marotte de la présente période. En clair, une
structuration du complexe militaro-industriel à l’échelle de l’UE
Dans ces conditions, le secrétaire général de l’OTAN fut l’un des premiers à réagir : « toute
suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas les uns les
autres sape notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis », a martelé Jens Stoltenberg. Il a ajouté, comme pour s’en convaincre : « je
suis convaincu que les États-Unis resteront un allié fort et engagé au
sein de l’OTAN, quel que soit le gagnant de l’élection présidentielle ».
Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE n’a pas voulu être en reste : « une alliance militaire ne peut fonctionner au gré de l’humeur du président des Etats-Unis ». Pour sa part, le ministre polonais de la Défense – Varsovie est connu pour son attachement ultra-atlantiste – a tempêté : « la
devise de l’OTAN “un pour tous, tous pour un” est un engagement
concret. Saper la crédibilité des pays alliés revient à affaiblir
l’ensemble de l’OTAN ».
Le président du Conseil européen a pour sa part affirmé que les déclarations de Donald Trump « ne servent que les intérêts de Poutine ».
Mais comme d’autres dirigeants européens, Charles Michel a saisi
l’occasion pour tenter de faire progresser « l’Europe de la Défense ».
Proche de l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, le Libéral belge a affirmé
que tout cela « souligne à nouveau la nécessité pour l’UE de développer de toute urgence son autonomie stratégique et d’investir dans sa défense ».
Sans employer les mêmes termes, Annalena Baerbock, qui dirige les
Affaires étrangères allemandes, a abondé dans le même sens.
Un argument également défendu par le Commissaire européen Thierry
Breton. Le Français, chargé à Bruxelles du marché intérieur mais aussi
de l’armement, a estimé qu’on « ne peut pas jouer à pile ou face notre sécurité tous les quatre ans en fonction de l’élection américaine ». Conclusion : l’UE doit « augmenter ses dépenses en matière de défense et de capacités militaires ».
Si Bruxelles considère (à regrets) que la perspective d’une armée
européenne est hors d’atteinte (de même qu’une arme nucléaire de l’UE,
comme l’a évoquée stupidement la tête de liste du SPD aux européennes,
déclenchant un tollé, même parmi ses camarades), en revanche, l’idée
d’une « Union européenne de la défense » devient la marotte de la
présente période. En clair, une structuration du complexe
militaro-industriel à l’échelle de l’UE.
Comment, dans ces conditions, analyser les menaces formulées par Donald Trump ?
M. Breton est cependant l’un des seuls à avoir rappelé qu’« on a déjà entendu ça » de la part de M. Trump, particulièrement lors de sa présidence, et qu’il n’y avait dès lors « rien de nouveau sous le soleil ».
En réalité, l’exigence américaine visant à faire payer plus les
Européens est bien antérieure. Elle avait déjà été exprimée, certes plus
poliment, notamment par Barack Obama, et reste l’un des refrains des
sommets de l’Alliance. D’ailleurs, M. Stoltenberg vient de rappeler que
l’engagement des 2% du PIB est désormais tenu par dix-huit des trente et
un Etats membres. Berlin a longtemps été réticent quant à cet
objectif ; le gouvernement Scholz a désormais levé toute réserve. Quant à
la France d’Emmanuel Macron, elle prévoit d’augmenter son effort
militaire pluriannuel de 40% pour la période 2024-2030 par rapport à la
précédente.
Comment, dans ces conditions, analyser les menaces formulées par Donald Trump ? L’interprétation doit être double.
Il y a d’une part une certaine constance à Washington dans ses
relations avec ses vassaux européens. Non pas tant dans le rééquilibrage
du « fardeau financier » proprement dit, mais plutôt dans la rivalité
industrielle et commerciale qui se joue en arrière-fond entre marchands
de canons des deux côtés de l’Atlantique. Sous couvert d’exiger le
« paiement des factures », Donald Trump escompte surtout que les pays
européens augmentent leurs commandes auprès des grands groupes
américains de l’armement. Un état d’esprit qui restera pressant
quoiqu’il arrive.
A l’inverse, les firmes européennes espèrent bien prendre leur part
dans des marchés militaires d’autant plus considérables et rentables que
les tensions géopolitiques s’accroissent dans le monde. C’est dans ce
contexte qu’il faut comprendre les appels du président français et de
quelques autres dirigeants européens en faveur d’une « souveraineté
européenne ».
Il y a d’autre part une dimension liée à la campagne électorale que
Donald Trump espère gagner. Il devine suffisamment le sentiment des
électeurs pour avoir compris qu’une large partie d’entre eux donne la
priorité aux questions intérieures, sociales notamment, plutôt que de
souhaiter voir des dizaines de milliards de dollars engloutis dans des
guerres ingagnables, en Ukraine particulièrement. C’est ce que les
médias dominants qualifient, avec un mépris courroucé, de « tentation
isolationniste » des citoyens américains.
En deux ans, l’Occident a déjà consacré environ 100 milliards d’euros
au soutien militaire à Kiev. Dès lors, de leur côté, les dirigeants de
l’UE seraient bien inspirés de s’intéresser à ce que pensent « leurs
(propres) citoyens » de la poursuite de cette saignée monumentale, a
fortiori à un moment où l’austérité budgétaire renforcée fait son grand
retour.
En attendant, même hautement hypothétique, le spectre d’un prochain
président américain adressant un bras d’honneur à l’OTAN terrorise
Bruxelles. Ne boudons pas notre plaisir.