“Qui a tué l’Empire romain ?” une émission remarquable sur Arte
Ce samedi 3 février 2024 – cette chaîne qui nous a plus habitué au pire, les “themas” de propagande, qui non seulement relaient la seule version de la CIA, mais peuvent friser le racisme pur et simple, nous a présenté une émission remarquable sur la fin de l’empire romain. Outre ce que la connaissance des textes nous incite à savoir, nous avons assisté au travail exemplaire d’équipes de scientifiques russes, de Cambridge, l’institut Mark Plank de Berlin, pour aborder une compréhension des découvertes archéologiques (villes abandonnées, charniers) grâce aux dernières techniques concernant l’évolution du climat sur des millénaires. Si je n’ignorais rien des Goths, de l’horreur d’Andrinople, de la véritable percée des Huns, j’ai découvert ce que j’avais toujours plus ou moins pressenti de l’Altaï comme la réserve du nomadisme et de la permanence de cette forme de civilisation dans la formation de notre continent eurasiatique. J’ai également découvert les raisons de l’impossibilité pour Justinien de restaurer l’empire romain, restauration dont il avait pourtant jeté les bases politiques autour de la méditerranée au VI e siècle,et qui subit un froid et une raréfaction des productions agricoles, qui impose une autre territorialité, même si cet empire s’imaginera durer encore mille ans. Ceux qui ont raté ce travail exemplaire peuvent toujours pendant un temps tenter de retrouver cette vidéo parce que les causes de la chute des empires sont totalement d’actualité et la manière dont les politiciens se débattent dans des forces qui les dépassent encore plus, ne plus ignorer l’histoire, et en dépasser les “mythes”. (danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Mis en ligne par Jean-Marc VERDREL jeudi 1 février 2024 553
Et si le changement climatique et les pandémies étaient les véritables causes du déclin de l’Empire romain ? Partant en quête des preuves scientifiques étayant cette hypothèse, Frédéric Wilner reconstitue la succession des événements qui ont conduit à son effondrement. Un document à voir ou à revoir sur ARTE samedi 3 février 2024 à 20:55.
Pourquoi l’Empire romain, qui a dominé l’Europe et la Méditerranée pendant cinq siècles, s’est-il inexorablement affaibli jusqu’à disparaître ?
Archéologues, spécialistes des pathologies anciennes et historiens du climat accumulent aujourd’hui des indices convergeant vers les mêmes facteurs : un puissant refroidissement et des pandémies. Une maladie, dont les symptômes décrits par le médecin grec Galien rappellent ceux de la variole, aurait ainsi frappé Rome en 167, ravageant bientôt son armée, avant qu’une probable fièvre hémorragique venue d’Égypte ne décime à son tour la population à partir de 251.
Parallèlement, un brusque désordre climatique en cours jusqu’en Eurasie aurait fait chuter les rendements agricoles et entraîné la migration des Huns vers l’ouest. En proie à des difficultés économiques et militaires, attaqué de toutes parts par les tribus barbares, l’édifice romain s’est alors peu à peu fissuré.
Puis, en 536, lorsque Justinien partit de Byzance pour reconquérir la partie occidentale de l’Empire, c’est une catastrophe naturelle qui stoppa net sa marche sur Rome : en plongeant l’Europe dans le noir, une éruption volcanique aurait provoqué une baisse spectaculaire des températures. Ce refroidissement et la terrible épidémie de peste bubonique qui se déclara en 541 pourraient avoir sonné le glas d’un Empire qui tentait pour la dernière fois de se relever.
Les secrets des arbres
Des catacombes de la Ville éternelle, où une équipe d’archéologues français étudie un surprenant empilement de squelettes, à l’Institut Max-Planck de Leipzig, où des spécialistes cherchent à identifier les pathogènes de l’époque romaine à partir d’ossements prélevés sur des chantiers de fouilles, Frédéric Wilner (Il était une fois le musée du Louvre…, Paris-Berlin, destins croisés) propose un passionnant panorama des dernières découvertes susceptibles d’éclairer la fin de l’Empire romain. Il dévoile notamment le patient travail des dendrochronologues, qui lisent dans les cernes du bois les fluctuations du climat à travers les siècles.
Appuyées par des animations en 2D et 3D, les explications, limpides, des chercheurs dessinent les étapes de ce lent crépuscule, qui présente de troublantes similitudes avec notre époque.
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