Site d'information et de solidarité les pays progressistes d'Amérique Latine: Cuba, Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Honduras etc... Notre équipe traduit des articles parus dans la presse latino-américaine, des discours de dirigeants, créé des documents sur les événements brûlants d'Amérique latine. Dans nos articles publiés chaque jour, nous tâchons d'être toujours au plus près de l'actualité
Honduras : Deux ans de gouvernement socialiste et solidaire
Par Ezequiel Sánchez
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
La première présidente de l'histoire du pays a donné un tour drastique aux politiques néolibérales mises en place par ceux qui l’ont précédée au pouvoir.
Deux ans après l'investiture de la présidente, Xiomara Castro, le gouvernement socialiste de la compagne de Manuel « Mel» Zélaya Rosales, qui a subi le coup d'état de 2009, a donner un tour drastique aux politiques néolibérales mises en place par celui qui l’a précédée au pouvoir, Juan Orlando Hernandez, condamné il y a une semaine aux États-Unis pour avoir conspiré pour importer plus de 500 tonnes de cocaïne.
La première femme de l'histoire à prendre les rênes de la nation pillée, la seconde la plus pauvre du continent après Haïti, d'où ont commencé à fuir des caravanes de migrants quand l'absence d'opportunités, la violence, ou les difficultés climatiques ont rendu impossible de vivre dignement dans ce pays, a eu une tâche titanesque.
À la moitié de son mandat, Castro cherche à faire monter son pays de l'enfer au purgatoire, comme disait Nestor Kirchner, avec un Etat présent et le cabinet, le plus jeune d'Amérique latine, produit du mélange entre d'anciens fonctionnaires de Zelaya et ceux qui ont commencé à militer dans les rues pendant la résistance au coup d’Etat.
Subventions
Dans une situation planétaire où le monde tombe en petits un petit morceaux, la présidente a décidé de subventionner l'essence, le gas-oil et l'électricité pour amortir l'impact de leur prix international sur le panier de la ménagère bien qu'elle ait hérité d'une économie en faillite.
C'est pourquoi il a été vital d'ouvrir des lignes de financement hors des lignes pré existantes avec le Fonds Monétaire International. L'intégration à la Banque Inter- américaine de Développement et à Caraïbes CAF et les bonnes relations avec l'Union européenne et les pays asiatiques lui a permis d'ajouter des ressources à investir dans ses politiques publiques.
Au niveau géopolitique, engager des relations diplomatiques et commerciales avec la Chine (au détriment de ses relations avec Taïwan) a été, en outre, un coup pour la déjà décadente hégémonie étasunienne. Surtout si on considère que l'Amérique centrale a toujours été l’arrière-cour de Washington et le Honduras, son épicentre dans la région.
Les médias locaux et certains patrons ont poussé des cris au ciel en disant que le communisme isolerait le Honduras et freinerait n'importe quelle sorte d'investissement, mais même le Gouvernement nord-américain lui-même ne soutient pas ce discours de la guerre froide étant donné que la Chine et les États-Unis sont d'importants partenaires commerciaux l'un pour l’autre.
Justice fiscale
La véritable raison de la colère envers la présidente Castro réside dans sa volonté de faire approuver la loi de justice fiscale grâce à laquelle elle cherche à ce que ceux qui produisent le plus paient le plus. Le Honduras perd en exemption d'impôts environ 6 % de son PIB, l'un des taux les plus haut du continent, et était sur le point d'être déclaré par fiscal.
Sur le plan international, Castro a pris la présidence tournante de la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens CELAC, du Système d'Intégration Centraméricain SICA et de la Coalition des Nations avec des Forêts Tropicales, LEAF, présidences à partir desquels elle cherche à replacer son pays dans ce qu'on appelle le concert des Nations, après que son image ait été tellement détériorée par les dénonciations fondées de trafic de drogue du Gouvernement précédent.
Renouvellement du pouvoir judiciaire
Avec le soutien de Castro, un nouveau procureur général est en train de réouvrir d'anciennes plaintes archivées et ouvre de nouvelles lignes d'investigations contre des politiciens et des patrons corrompus qui ont été responsables ou complices du pillage systématique qui s'est produit pour, entre autres fins, financer les campagnes de 2013 et 2017 du Parti National. Le renouvellement du pouvoir judiciaire a été complété par une nouvelle Cour Suprême de tendance centre-gauche : par la loi, au Honduras, la Cour et le procureur général changent tous les 5 ans.
De plus, on a cherché à nettoyer les forces de police et l'armée en mettant l'accent sur les droits de l'homme. Mais pour faire baisser les indices de criminalité, on a aussi parié sur le sport comme une forme d'inclusion sociale en investissement dans la construction et la restauration de centres sportifs sur tout le territoire.
Les infrastructures
La création d'infrastructures a été un pilier important pour créer des emplois, faire bouger la micro-économie et moderniser le pays. Jamais dans l'histoire du Honduras, on n’avait asphalté tant de routes. pas seulement les artères principales, mais aussi des chemins qui, au moment des pluies étaient impraticables et isolé des communautés en rendant plus difficile aux populations de vendre leurs récoltes. En plus, on a lancé des bons d'élevage pour stimuler la production agricole dans un pays qui doit acheter des aliments.
D'autre part, on envisage de construire un train interocéanique qui connecte RAY, les ports des Caraïbes avec ceux du Pacifique pour transporter les marchandises de façon plus efficace. À cela s'ajoute la réparation des aéroports de San Pedro. Celui-là–le pôle économique du pays–de La Ceiba et de Roatán - l’île qui reçoit le plus de touristes–. Et le Gouvernement est en train de récupérer l'administration de l'aéroport de Tegucigalpa, qui était dans les mains du secteur privé et était seulement utilisé pour des vols de cabotage.
8M
En ce qui concerne les droits des femmes, on espérait fortement que la situation s'améliorerait avec le Gouvernement de Castro, bien que le Honduras soit un pays conservateur où les religions ont un poids énorme dans l'opinion publique. Le 8M passé, on a légalisé la pilule contraceptive d'urgence, interdite depuis le coup d'Etat, et ce 8M, le Congrès a approuvé la loi des « maisons-refuges » pour les survivantes de violences. Mais les députés hommes n'ont pas donné le quorum pour d'autres demandes féministes.
La présidente a affirmé que 2024 serait l'année de la santé de l'éducation, deux piliers de celui qui s'intitule lui-même, « Gouvernement socialiste et solidaire. » Au niveau sanitaire, on a annoncé la construction de 8 hôpitaux dispersés dans tout le pays. Trois d'entre sont déjà en construction et on s’attend à ce qu'ils soient inaugurés l'année prochaine. On projette aussi de créer un laboratoire de médicaments pour ne pas dépendre exclusivement des importations.
En ce qui concerne l'éducation, on a restauré beaucoup d'écoles publiques qui étaient au bord de l'abandon et on a créé un programme de bourses pour toutes les étapes de la formation. Pour encourager la présence à l'école, on a lancé une campagne d'alimentation qui couvre presque 97 % des centres éducatifs. La campagne a été reconnue internationalement dans un pays où l'absence de ressources empêche un grand nombre d'enfants d'aller à l’école.
L’avenir
Au Honduras, la réélection est interdite bien que l'ancien président trafiquant de drogue Hernandez l’ait obtenue par la fraude en 2017. Pour rendre les élections de l'année prochaine transparentes, la présidente Castro a déjà prévenu que celui qui voudrait être candidat pour son Parti Libre devrait renoncer à sa charge de fonctionnaire pour ne pas profiter de l'appareil d’État.
C'est celle qui est actuellement l'ancienne ministre des finances Rixi Moncada, une cadre qui a accompagné Zélia pendant son mandat et qui a le soutien de la famille, qui a pris cette initiative. Mais pour que la première dame présidente du pays mette l'écharpe présidentielle a eu une autre femme, il reste encore des mois–les élections internes auront lieu dans un an exactement–pendant lesquelles la bonne gestion du gouvernement de Castro sera la meilleure propagande possible, même si l'on ne peut pas sortir de l'enfer du jour au lendemain.
Source en espagnol :
URL de cet article :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire