France 2024 : la faillite de la raison
Qui stoppera la marche au massacre à venir ?
mercredi 17 avril 2024 par Francis Arzalier (ANC)
Depuis quelques jours, le bourrage de crâne belliciste par nos médias dits « d’information » vire à l’incandescence, ne reculant devant aucun mensonge pour tordre l’actualité dans le sens d’une guerre mondiale que la plupart d’entre eux ont déjà entamée.
Les dirigeants sionistes d’Israël continuent depuis six mois leurs bombardements et fusillades qui ont déjà tué plus de 30 000 Palestiniens de tout âge en territoire de Gaza et en Cisjordanie, et affamer les autres pour les contraindre à fuir leur pays pour y faire place aux colons israéliens.
Mais, constatant leur incapacité à détruire la Résistance palestinienne, ils ont envoyé des missiles détruire l’Ambassade Iranienne en Syrie, y tuant 13 personnes, diplomates et militants du mouvement de Libération Nationale Hezbollah. Un sommet dans la longue série des actes guerriers de l’État d’Israël totalement contraires à toute règle internationale officiellement reconnue, et que, depuis 70 ans, il commet régulièrement en toute impunité, grâce au soutien des USA et leurs alliés occidentaux.
Les dirigeants iraniens ont réagi à cet attentat
indéfendable par discours et manifestations populaires, et l’envoi vers
des objectifs liés à l’agresseur israélien de quelques dizaines de
drones porteurs d’explosifs, dont ils savaient bien que la plupart
n’atteindraient pas leur but du fait des systèmes défensifs organisés
avec l’aide de Washington ou Paris.
Cette réaction n’a entraîné aucun mort.
Tels sont les faits, qu’aucun observateur objectif ne peut nier.
La version ressassée par nos « chaînes d’info » est toute autre, et peut se résumer à un leitmotiv anxiogène :
« Comment et quand les gentils israéliens vont-ils répliquer à « l’agression » des méchants iraniens ? »
Dans la foulée, le Président Macron en rajoute une
louche, se répandant d’école en entreprise en déclarations enflammées en
tant que « Chef de Guerre », rôle qu’il affectionne depuis qu’il a
constaté à quel point la destruction organisée des conquêtes sociales le
fait dégringoler dans les sondages. Quand il se proclama Chef de Guerre
en épidémie de Covid, ce n’était que ridicule. Nous n’en sommes plus
là.
Il déroule aujourd’hui ses paraboles guerrières, affolant une opinion
désinformée en affirmant la France menacée par l’envahisseur russe,
« qui n’est qu’à 1500 kilomètres », d’où la nécessité selon lui de
livrer aux nationalistes de Kiev des milliards en armes, munitions et
peut être soldats, que le Parrain US risque de ne plus fournir autant
qu’il le faudrait.
Dans la même optique mortifère, il se permet même de jouer les moralistes à la Maurras, prônant « le Réarmement démographique » qui fut en vogue à l’ère pétainiste, incitant femmes et hommes à faire des enfants nécessaires aux champs de bataille futurs, de bons petits « français de souche » pour répondre à l’afflux néfaste de migrants !
Ajoutant l’invraisemblable à l’odieux, il prône aussi « le réarmement industriel », c’est à dire une plus grande production d’armes et munitions nécessaires à la guerre en Europe et ailleurs. Omettant au passage qu’il en fut l’un des plus efficaces complices, il pourfend les délocalisations qui ont détruit les industries productives de France, et promet de renforcer « l’économie de guerre » qui emploie déjà plus de 200 000 personnes et a fait de notre pays l’un des premiers exportateurs de matériel de mort subite au monde. Il espère annihiler par la même occasion les velléités de luttes ouvrières par la corruption militariste.
Ces rhétoriques guerrières, nourries de peurs irraisonnées et de haines xénophobes, transformées en omniprésence par les médias de forte audience, de CNews à RTL, de LCI à France 24, formatent l’opinion vers les dogmes bellicistes et sécuritaires comme jamais ils ne le furent dans l’histoire de notre Nation.
France 2024 : un naufrage historique des forces de paix
Depuis 1900, l’humanité a traversé de nombreux emballements guerriers, embrasant les peuples en haines bellicistes :
- Le choc des Impérialismes européens qui mit le feu au monde en 1914.
- L’expansion des Fascismes et Nazisme, qui enfantèrent le Second conflit mondial en 39-45.
- Quarante ans de Guerre froide anticommuniste, qui s’enflammait en conflits meurtriers, de Corée en Vietnam.
- Et plusieurs décennies de guerres coloniales, d’Indochine, en Algérie et en Afrique.
Face à tous ces événements, notre pays n’a pas manqué de va-t-en guerres successifs, de Déroulède en 1900 et son clairon appelant au massacre, au sinistre colonel Bigeard, théoricien de la torture en 56, et de l’exécution sans jugement de militants algériens largués d’hélicoptère en baie d’Alger, les fameuses « crevettes Bigeard ». Un praticien du crime guerrier colonial dont sa ville Toul envisage aujourd’hui de célébrer la mémoire.
Mais en chacune de ces occurrences, la frénésie guerrière n’avait jamais réussi à emporter durablement l’opinion française, qui a toujours inclus de courageux mouvements populaires anti-guerre, devenus assez forts quelquefois pour basculer l’histoire :
- Des foules ouvrières ont applaudi Jaurès appelant à la paix en 1914, et ont ainsi abouti à fabriquer le Parti Communiste Français en 1920 par haine des tueries impérialistes.
- Celles du Front Populaire en 1936 exigeant de combattre le Fascisme, préparant ainsi les victoires antinazies de 1945.
- Celles de « l’après-guerre » qui on su peupler les rues contre les guerres d’Indochine et d’Algérie, et signer par millions un « Appel de Stockholm » pour dénoncer les armes nucléaires, et vingt ans plus tard contre la guerre US du Vietnam.
Nous n’en sommes plus là, dans la France de 2024 décérébrée par l’inondation médiatique ultra-libérale et belliciste. Il semble que les garde-fous de bon sens rationnel les plus élémentaires aient disparu, ou s’effritent. Le mouvement anti-impérialiste est réduit à quelques groupes de militants courageux, isolés, divisés, obstinément attachés à leur idéal communiste malgré les insultes.
. Mais parallèlement, les symptômes se multiplient de
l’érosion inédite de l’héritage progressiste de la nation française, et
notamment au sein de la Gauche politique, qui en fut le porte-voix
depuis plus de deux siècles. Certains des politiciens qui s’en
réclament, comme Gluksman du Parti socialiste ou l’Écologiste Sandrine
Rousseau rejoignent la meute belliciste en tentant d’aboyer plus fort,
au service des nationalistes anti-russes ou des Sionistes
anti-Palestiniens.
Et certains autres représentants ou candidats de la Gauche française
(PCF, LFI) restent souvent muets par électoralisme, soucieux de ne pas
heurter la vague belliciste majoritaire.
Nous filons ainsi droit vers l’abîme, y compris l’extermination nucléaire.
Quel peuple veut mourir le premier pour les colons israéliens,
les usa, les fanatiques anti-russes de Kiev et les profits des marchands
d’armes ?
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