Un cauchemar qui pèse sur les vivants : la politique de l’Autriche sous l’Anschluss par Danielle Bleitrach
L’Anschluss ou Anschluß (en traduction littérale : « raccordement », « rattachement ») est un terme allemand qui désigne l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie… dans notre cas le “raccordement” avec non pas les Etats-Unis, il ne s’agit pas d’une nation mais d’un système impérialiste basé sur le dollar militarisé, sur la force militaire qui dépasse toutes les armadas existantes, sur une propagande totalisante, à laquelle toutes les forces médiatico-politiques françaises font allégeance. Ce système qui perd sur le champ de bataille et dans l’opinion mondiale, pratique officiellement le “terrorisme” contre les populations civiles, blocus, sanctions, attentats et assassinats ciblés… une logique qui peut aller jusqu’au choix de l’apocalypse nucléaire.
« Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas comme ils veulent ; ils ne la font pas dans des circonstances auto-sélectionnées, mais dans des circonstances déjà existant, données et transmises du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur les vivants. ”
C’est ce que dit Karl Marx et qui a été repris par Lénine à propos de la vieille société qui pourrit comme un cadavre au milieu de celle qui est en train de naitre … est-ce que nous sommes, nous individus de l’ordre de la naissance ou de la pourriture ? Quel est le sens de nos actes ? Qu’est-ce qu’être Français, de quel pitrerie sommes-nous le nom ?
Blinken à Paris : le secrétaire d’État américain va rencontrer Macron pour parler Ukraine, Gaza et Haïti
Un
court clip a été publié peu avant 18 heures depuis cette annonce. Dès
la première seconde, une carte de l’Europe est apparue mais avec une
grossière erreur : la Suisse (Switzerland en anglais) a été renommée
Suède (Sweden en anglais). Quand on se prend pour les maîtres du monde,
on n’a pas besoin de le connaitre.
La suite de la vidéo montre en
revanche bien la capitale française et ses symboles, avec la Tour
Eiffel, le Louvre puis l’Arc de Triomphe. « Le Secrétaire Blinken
est à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron et
d’autres dirigeants. Notre coordination continue est essentielle pour
résoudre les problèmes mondiaux – qu’il s’agisse du soutien à l’Ukraine
contre l’agression russe ou du rétablissement de la paix et de la
stabilité en Haïti », est-il écrit en légende de la vidéo. Est-ce
pour avoir été battu par Toussaint Louverture et s’être vengé de la plus
ignominieuse des façons d’une manière continue que la France est ainsi
appelée comme un gadget des droits de l’homme là où tout a été fait pour
qu’ils ne cessent d’être bafoués quitte à inventer une mission
civilisatrice… A ceux qui voudraient bien faire de Cuba un nouvel Haïti.
Comment en sommes-nous arrivés en France a ne plus avoir de véritable opposition à ce “rattachement” alors même que se multiplient les mécontentements et quelle illusion sur la nature du “rattachement” nos “élites” sont-elles prêtes à cautionner. Sortir la tête du trou ne se fera que parce que la nécessité pousse aux résistances, mais les résistances sont difficiles, dévoyées tant que l’on restera dans la politique de l’Autriche.
Blinken vient en France s’assurer que son “allié”, son portevoix est bien “rattaché” à la politique de Biden, faire croire qu’avec la même politique impérialiste, il y a bien une alternative démocratique en faveur de la guerre et du terrorisme quand une fois de plus on est incapable de réduire l’adversaire..
Être Française et de famille juive, double la tendance à enfoncer la tête dans le trou mais dans le même temps cela aide à voir le parallélisme de la manière dont on prétend transformer l’individu “occidental” en sujet de sa propre aliénation, en son contraire en utilisant ce qui devrait lui enseigner la liberté si l’on passe par l’humanité…
Oui mais voilà avec la guerre sous toutes ses formes, la France comme Israël se confondent de plus en plus avec le consensus fasciste et il n’y a pas de véritable alternative parce que cela supposerait l’attaque du consensus vermoulu sur lequel s’établit aujourd’hui le débat politique, idéologique. Il faut pour construire un tel consensus nier ce qui se passait ce mardi même en Israël, le massacre y compris dans les hôpitaux qui se poursuit à Gaza et la protestation de ceux qui craignent pour les otages. « Vous n’aurez ni jour ni nuit » tranquille : des milliers d’Israéliens ont de nouveau manifesté mardi devant le Parlement israélien (la Knesset) à Jérusalem, comme ils le font depuis dimanche. Ils demandent inlassablement au Premier ministre, Benyamin Netanyahou de démissionner, accusé d’avoir « trahi » la confiance populaire. Certains y passent même la nuit dans des tentes. Comment se fait-il que le soutien de Glucksmann, Hidalgo et tous ceux qui ont des intérêts communs avec le CRIF ait choisi Netanyahou sinon qu’il ne s’agit de leur part même pas d’un soutien à Israël et encore moins aux juifs (dont l’on prostitue de part et d’autre les morts de la Shoah), pas plus que d’un soutien aux Ukrainiens, il s’agit d’un soutien à un système impérialiste qui ne représente pas plus les intérêts du peuple américain que ceux d’aucun peuple du monde ; pour faire accepter une telle domination il faut le racisme, la haine et nul n’est à l’abri… Le massacre des Palestiniens est l’équivalent de la manière de fonder les USA dans le farwest de l’extermination des sauvages… ou le colonialisme français…
Être confrontée à la fascisation comme le cauchemar de l’idéal démocratique de ces appartenances, savoir que la France est devenue totalement sans la moindre perspective crédible le lieu d’un consensus immonde alors même que l’on agite les grelots du fou en revendiquant la République, la laïcité, le pouvoir d’achat… redouble la souffrance de voir ce que l’on fait des juifs… C’est la même volonté de se duper qui existe de plus en plus chez les juifs et qui les conduit à une véritable schizophrénie dans l’exercice de la démocratie comme la plupart des peuples mais avec le paroxysme de ce qui se passe à Gaza. Il faut nier leur résistance, leur ôter la force politique de paix… Ne pas oser dire de peur de rompre avec “le plus jamais ça” et finir par adopter toutes les errances d’un Glucksmann, telle est la logique qui vient redoubler le droit de la France derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne (qui lui font la peau) à se poser en champion de la suprématie occidentale en Ukraine et partout dans le monde. La démocratie, les valeurs universelles sont devenues le prolongement dans le discours d’incantations pour justifier la guerre, le pillage, le massacre de civils et le terrorisme comme droit absolu de la suprématie revendiquée.
Voir comment on peut trouver d’excellentes raisons pour contribuer à ce consensus alors qu’il s’agit simplement de positions aux avantages dérisoires par rapport à la nature des crimes assumés dans un silence complice. Est-ce qu’il peut y avoir une seule force politique, un seul individu qui survivra à ces reniements alors que nous sommes dans un tel basculement historique ?
Ce que je constate de plus “positif” c’est désormais le recours au “silence” : des voix s’élèvent en faveur de la paix mais elles ont commencé à parler de paix en avançant les raisons consensuelles de la guerre, en poursuivant la diabolisation de l’adversaire tout en balbutiant qu’il faudrait négocier. Avec qui ? Avec la diable ? Celui dont la nature est d’envahir sans aucune raison ? Alors que l’on prétend souhaiter la seule victoire du champion de l’OTAN dont on refuse de voir ce qu’il représente y compris pour les Ukrainiens ? Croire que tout a commencé en 2022 quand les troupes russes ont lancé l’opération spéciale sans même oser avancer que depuis 2O14 au moins cela massacrait fort dans le Donbass et à Odessa, que tout cela avait été précédé de l’histoire même de l’OTAN, du choix nucléaire par les USA comme réponse paradoxale à l’attentat de leur allié Ben Laden, etc… Et comment faire tout commencer le 7 octobre en Israël alors que le déni de justice a dépassé les soixante dix ans…
Et partis sur de tels dénis, à un moment on s’aperçoit que ça dérape, c’est le massacre dans la défaite, alors on parle de “cessez le feu” tout en entretenant la fiction de la démocratie attaquée par des tyrans, des tyrans qui ne sont au pouvoir que parce que les Etats-Unis, la France elle-même les a choisis comme rempart par rapport au communisme. Les Français sont des gens logiques, trop logiques, la dialectique n’est pas leur fort et ils ne comprennent rien à ce pataquès, c’est ou la paix ou la guerre ! il y a un “loup”, mieux vaut ne pas s’en mêler… et considérer que puisque la civilisation française est en péril, ceux qui désignent “les immigrés” au moins sont logiques et définissent une “cause” plus claire en matière de défense de la suprématie occidentale.
L’accusation de terrorisme devient de plus en plus une évidence, ce n’est pas un hasard si alors que la Russie présente un dossier étayé en particulier sur les activités de l’ambassadeur d’Ukraine au Tadjikistan et a demandé officiellement des dommages intérêts à l’Ukraine (qui n’ont aucune chance d’être prises en compte mais qui pèseront au moment des négociations puisque l’on sait désormais les circuits de financements) au même moment des ministres et des responsables de dizaines de pays se sont réunis aux Pays-Bas pour une conférence sur le rétablissement de la justice en Ukraine, alors que la guerre qui l’oppose à la Russie est entrée dans sa troisième année. Son but principal : l’entrée en vigueur d’un registre des dommages causés par l’invasion. Zelensky présidait cette “conférence” et a déclaré : “Nous créons des outils systématiques très concrets pour compenser les dommages causés par cette guerre. Avec de nombreux pays et dirigeants, nous coopérons pour confisquer les avoirs russes et les bénéfices qui en découlent. Tout cela devrait fonctionner pour les gens que Poutine a tenté de détruire avec cette guerre”, a déclaré le Président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il ne s’agit plus seulement de “convaincre”, il s’agit d’une course de vitesse pour savoir qui présidera le prochain “Nuremberg” parce que pour la première fois depuis la victoire de l’URSS la question se pose de qui jugera qui… Pour ce qui se passe en Palestine, en Ukraine, mais aussi hier en Yougoslavie, en Irak, et encore à Cuba, au Venezuela, partout où s’exerce le “droit international” auquel la gauche française accepte d’être rattachée.
La fiction devient de plus en plus difficile à entretenir même sur la plateau de LCI auquel toute la représentation parlementaire française a choisi de reprendre le narratif jusqu’à l’absurde, l’immonde…
Nous sommes à une nouvelle étape, on avance diront les optimistes, l’étape où l’on ne porte plus la cocarde, on commence à percevoir l’ampleur du problème alors on se prononce pour la réconciliation universelle, mais oui il est injuste que cette gourde d’Hidalgo interdise les athlètes russes et pourquoi pas les Israéliens ? Ce simple constat qui n’ira pas plus loin s’interdit encore de faire d’allusion au contexte international, parler des choix budgétaires, de la livraison massive des canons César, du coût, et d’aller jusqu’au bout de l’escroquerie de nos gouvernants, en évitant toute allusion à la nature même de l’impérialisme et de notre classe dominante.
C’est encore l’éléphant dans le salon, il ne laisse plus de place pour se mouvoir mais on feint d’ignorer sa présence, on planque sa tasse en porcelaine et on continue à parler d’autre chose, de la nécessité de retapisser les chaises effondrées sous les mouvements du pachyderme. Mais incontestablement, de temps en temps l’autruche jette un œil apeuré autour d’elle.
Chaque fois que je publie un article dans ce blog, je m’interroge non pas sur le meilleur mais je tente de jongler avec le moins pire, et j’en reviens à chaque fois à la seule chose dont je sois assurée : maintenir une fenêtre ouverte sur une autre information… Aider à cette accélération de la prise de conscience, alors même que la classe dominante qui nous impose sa logique et force ceux qui ont choisi la politique de l’Autriche (à la veille de l’Anschluss) a tenter de crier dans le trou ; la paix, la paix…
Danielle Bleitrach
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