samedi 9 février 2019

PREMIER POÈME D'AMOUR.....

.......A MA TENDRE CHÉRIE
(écrit le 26 Mai 1990) 
    
Sa voix tout d'abord m'a séduit
Le regard fut aussi magique
Fait de tendresse et d'amour
Coup de foudre, ou brûlante fièvre
Le son qui  jaillit de ses lèvres
Musique, charme, douceur
Fit que je tombais amoureux
Dès notre rencontre préparée,


Lorsque j'osai prendre  sa main 
Le long de ce petit chemin
Où nous nous étions parlé,
Contemplés, embrassés, caressés
Longuement, loin des regards
Nos doigts restaient mêlés,
J'ai trouvé tout l'amour du monde 
Depuis si longtemps espéré
Après les années perdues 
Celui dont nous avions rêvé
Et qui se faisait attendre: 
Ce soir enfin, il était tendre, 
Rien ne pourrait nous empêcher
D'être deux, unis, pour toujours.

Aujourd'hui, je peux l'affirmer
L'annoncer, le claironner,
Avec elle, avec Gisèle,
J'ai découvert une pépite  
Une sorte de perle rare,
Une étoile tout droit jaillie
D'une planète lointaine, 
Une fée que je vais aimer

Ses yeux sont un lac d'argent
Où mes yeux adorent plonger
J'y vois les rayons rutilants
D'un soleil à moi seul destinés
Caresser la vague bleutée
De l'océan de tendresse
Qu'elle m'a déjà prodiguée
  
Souvent, son rire emplit la chambre
Où notre passion s'est consumée
Il fuse, éclate, rebondit:
Et notre joie de se répandre
Dans nos deux cœurs ravis.
Ses lèvres sont une fontaine
J'adore  m'y désaltérer 
Pour étancher ma soif d'aimer:
J'y cueillerai, sans me lasser
Cent mille baisers par semaine.

Ses bras sont la plus douce étreinte,
Sa peau est un beau fruit vermeil
Je le veux savourer pour moi seul,
Souffrez donc qu'à présent  
Je vous ai confié l'essentiel:
Et tout ce qui adviendra
Notre secret restera.

Mais Ô ! Dieux, dites à ma belle 
L'immense, le violent émoi 
Que j'éprouve déjà pour elle....
Facile: vous la reconnaîtrez, 
Sans peine, même s'il y a peu 
Que nous nous sommes rencontrés.
C'est pour elle que mon cœur battra
C'est ma divine créature
C'est ma douce, ma tendre aimée
Elle est jolie:  Gisèle, elle s'appelle,
Et mérite tant d'être aimée

Le 26 Mai 1990




Épilogue.
Ces jours -ci, ma petite femme adorée, mon cher amour, ma fille est venue. Pour m'aider à y voir plus clair. A prendre des décisions. Dont celle de tes vêtements, et de tout ce qui est toi, et que je ne pourrai continuer de conserver. Que faire? Comment faire? Attendre? Parce que tout ce qui est toi, de toi, à toi, à chaque instant de chaque jour, lorsque je vois tes objets, que je les touche, ou non, le seul fait même de les voir, mais aussi de les sentir, - j'en ai une telle envie, un tel besoin !- tout, absolument tout, me crève le cœur. Tout est souffrance, douleur, tout me fait pleurer, à tout moment, du matin au soir, et du soir au matin. Ni envie, ni aucun ressort, les volets de ta maison restent fermés, je ne sais comment taire mon mal. Le calmer....L'adoucir..... Parler de toi, penser à toi, tout est souffrance insupportable.
Qui pourra me comprendre?
Donc, nous avons trié, pendant deux jours, vêtements, chaussures, objets de toilette, tout ce qui faisait ta personnalité, ton charme, ta beauté, tout ce qui faisait que je t'aimais, qu'on t'aimait, tout ce qui faisait de toi une femme coquette, exceptionnellement coquette, classe, de plus en plus  jolie et toujours discrète, tous ces objets de toi que je dois donner, dont il faudrait un jour me séparer, au risque de devenir fou de douleur. Sylvie a pris quelques objets, sacs, chapeaux,etc....Je vais donner tes chaussures et vêtements  à qui en voudra, le reste ira au Secours Populaire, je suis sûr que tu m'approuverais. 
C'est ainsi que je te découvre mieux au hasard, en triant tous les cartons, les classeurs,  tout ce que tu avais si patiemment rangé, classé, depuis nos années de vie commune. Comptable, soigneuse, extraordinaire, parfaite....Et les surprises ne manquent pas: des photos, par-ci, par-là, alors que nous avions déjà cinq ou six albums bien garnis, des écrits, des cartes postales, dont celles, nombreuses, de ta chère Christiane, de la Dordogne, et de son mari et leur fille M., mais surtout, surtout, ma perle adorée, j'ai retrouvé, précieusement rangé dans un étui en plastique, ce premier "PREMIER POÈME D'AMOUR, A MA TENDRE CHÉRIE", ( textuellement rédigé et titré ainsi ce jour-là ) que j'avais écrit quelques jours seulement après notre première rencontre. Tu as gardé si précieusement ce témoignage, mon cher amour, qu'il prouve une nouvelle fois, si il en était besoin,  l'être exceptionnel que tu as été, l'amour que tu m'as témoigné, et renforce plus encore, si cela est possible, l'immense amour que je te vouerai jusqu'à mon dernier souffle. Quoi qu'il advienne. Tu auras été et tu resteras le grand amour de ma vie. Que je pleurerai jusqu'à la fin.
C'est pourquoi, lorsque j'ai découvert, redécouvert, ce papier, ce "poème", témoignage de mon coup de foudre où certains mots paraissent avoir été un peu effacés par des larmes, depuis ce 26 Mai 1990, - les miennes, les tiennes ?- , j'ai voulu te les redire, les publier, pour toi, sur ce blog, mes sentiments ne se trompaient pas, ils annonçaient une passion exceptionnelle, qui ne pourrait jamais finir, mais qui,hélas aujourd'hui, depuis le 30 novembre fatidique, continue de déchirer mon cœur
Je t'aime, je t'aime tant et et tant, ma Gisèle chérie, ma perle d'amour.  Déjà, je pressentais déjà dès le début que ce serait fort, très fort. La preuve par notre lien, par notre vie, par cet amour ...Qui  fut et restera plus fort encore que je ne pouvais imaginer....Car c'est de plus en plus, au fur et à mesure que le temps passait, que mon amour pour toi grandissait. A la passion. Fusionnel, ai-je entendu çà et là. A la locura.  Jusqu'à cette atroce douleur, insupportable, qui me ronge sans cesse, depuis que tu m'as laissé. Nuit et jour, jour et nuit..... Ma perle  adorée, que tu me manques!

samedi 2 février 2019

POUR TOI, MON CHER AMOUR



Heureux celui qui meurt d'aimer





jeudi 31 janvier 2019

PAS DE MIRACLE A L'HÔPITAL DE LOURDES.

 Ma petite perle chérie, ma Gisèle adorée, hier, j'ai du me présenter aux anesthésistes à l'hôpital de Lourdes, pour continuer mon traitement du calcul par ultra-sons, interrompu au début octobre. Comme je ne connaissais pas les lieux, j'ai pris la première entrée. Et comme de juste, pour trouver une place  pour me garer, il n'y en avait pas, alors je me suis glissé entre deux ambulances stationnées dans un coin de l'hôpital, il y avait d'ailleurs plusieurs autres emplacements de libres, je me suis dit: "je prends mon ticket, et dès que la secrétaire m'aura appelé, je ressors vite pour trouver un emplacement plus normal ."
Bien mal m'en a pris: et à Lourdes, il n'y a pas eu de miracle. Comme il y a ton numéro - notre, maintenant, tu es toujours sur le répondeur- de téléphone sur une affichette posée sur la voiture, un gars m'appelle, et commence par me hurler dessus, que je n'avais pas le droit, que des malades beaucoup plus graves que moi arrivaient sur des brancards, donc je prenais LEUR place, etc....etc....J'ai tenté de lui expliquer que, à mon âge, sa leçon de morale n'était pas nécessaire, que j'allais quitter l'endroit aussitôt passé à l'accueil, que j'étais face à un mur, que j'avais donc près de 80 ans, et donc droit à un peu plus de respect, qu'il y avait des places libres pour les ambulances, que je n'avais jusque là paru ne gêner personne, il m'a répondu qu'il s'en foutait, de mon âge, qu'il allait me coincer jusqu'à 6H du soir.... Un vrai abruti, un autre, un de plus, on est cernés par les cons et les morveux en tout genre....Celui-là n'a pas dérogé à la règle: heureusement, les secrétaires de l'accueil ont compati à ma peine, mon désarroi, je me sens très fragilisé, devant ce genre d'agression, mais une nouvelle fois, je t'ai appelé à  mon secours, et tu n'es pas venue. Et je me rends de plus en plus compte à quel point la vie sans toi demeure un cauchemar, dont il m'est particulièrement difficile de m'éveiller, et d'affronter les revers. Il me semblait que les ambulanciers sont des gens qui transportent et prennent soin des malades. Celui-là a du oublier la règle première de son métier. Respect des personnes d'âge respectable. En plus, le jour de la distribution des prix de la c.....rie, il s'est cru à l'abri, sous un parapluie. Mais, comme il est très futé, intelligent, plus que la moyenne, il avait retourné son parapluie à l'envers, ce qui fait qu'il en a pris un max. Et çà reste...
C'est ce que m'a suggéré un voisin, à la salle d'attente, il avait beaucoup d'humour, pour tenter de me rendre un peu le sourire....

Un peu plus tard, il m'a fallu remplir des papiers, sur mon identité. Et là, un mot, que je n'avais jamais pensé utiliser pour moi, moi qui tant de fois ai coché cette case pour les autres, au cours de centaines ou milliers d'imprimés administratifs que j'ai remplis pour des amis, des clients, une case qu'il m'a fallu cocher d'une petite croix: VEUF! Tu te rends compte, ma petite femme chérie? J'ai coché la case "veuf"! Je suis veuf!   Veuf de mon amour adoré, veuf de ma Gisèle chérie....Cocher cette case m'a encore fait pleurer, évidemment. Le cauchemar n'aura pas de fin! Je t'aime à la folie, je continue plus que jamais de t'aimer à perdre la raison, alors que je dois préciser que je suis "veuf"?. Quel mot épouvantable.! Tu m'as laissé meurtri, inconsolable, et je dois écrire sur un sale petit bout de papier que je suis "veuf"! Alors que je voudrais partout écrire que je suis amoureux fou de mon épouse chérie, de ma perle adorée, que je ne me raisonne pas de sa  cruelle absence, J'ai toujours l'impression qu'elle va apparaître, au bout de l'allée, ou penchée vers une fleur, je n'ai qu'une sinistre case à cocher d'une abominable croix....Je suis veuf, et je pleure mon trésor perdu. Mon si joli trésor que le putain de mal a tant fait souffrir, avant de me le prendre....
Je te serre très très fort contre mon cœur, contre moi, ma petite femme adorable et adorée. Je t'aime à l'infini.

mardi 29 janvier 2019

30 NOVEMBRE - 30 JANVIER....62 JOURS!

....ET LE MONDE CONTINUE SANS TOI!

Tout à l'heure, cher amour, ma bichette chérie, j'ai entendu parler de l'apocalypse. Nous serions à la veille de l'apocalypse,  rapport à Trump, le fêlé de la maison Blanche, de ses décisions douteuses, dangereuses, concernant les pays islamistes, du moins ceux à la botte des fous furieux intégristes fascistes. Ne me demande pas de précisions: depuis que tu es partie, je ferme systématiquement tout ce qui est "info", c'est-à-dire bourrage de crâne, intox, enfumage, résonne encore en moi le cri que tu  as lancé quelques jours avant la  nuit où tu t'es laissée partir, les yeux grand ouverts, pour me dire ton dernier adieu, ce vendredi fatal. Quelques jours avant, je t'avais demandé : " Veux-tu que je mette un peu la télé"?, tu avais accepté, et au bout de quelques minutes, alors qu'un journaliste blablatait comme de coutume des choses banales, tu t'es mise à crier:" Je m'en fous !!!" J'ai vite fermé la boite à illusions, j'ai réalisé tout d'un coup quel effet peut produire sur quelqu'un qui sait qu'elle va partir sous peu, un journaleux payé pour parler, pour combler un vide, ânonner des discours destinés à "communiquer"....C'est cela, la télé, les infos qui se répètent "en boucle" du matin au soir,  et ton cri m'a fait prendre conscience que ce que tu entendais ne présentait pour toi qui souffrais le martyre aucun intérêt, juste un peu plus d'agacement et de souffrance, pas plus d'ailleurs d'intérêt pour moi, à ceci près que moi, je ne pensais pas comme toi, sans cesse, à la mort. A TON départ que tu pressentais chaque heure un peu plus.
Voilà pour l'apocalypse. Que tu ne verras pas, petite femme adorée, et que je ne redoute même pas, tellement je vis la mienne: ton absence insoutenable.
Tout à l'heure, je suis allé saluer J.P., notre voisin, qui a eu quelques malaises cardiaques, ce que j'ai appris par notre C., notre infirmière. Nous avons bavardé, il me dit - gentiment - que je pleure sur mon sort, sur mon chagrin, mais comment faire pour ne pas pleurer la perte de la petite femme que j'adorais, et que je continue d'aimer d'amour fou? Il me conseille de me trouver une activité sociale, quelque chose qui permettrait à mon esprit, mes pensées, mon cœur, de s'évader, le temps de laisser la plaie commencer à cicatriser...
Depuis que j'ai commencé à t'écrire, le téléphone a sonné trois fois: première fois, ma sœur, pour son appel quotidien. Deuxième fois, Gérard, qui voudrait bien qu'on fasse une soirée tarot,  ce qui me ferait le plus grand bien, il prépare çà pour la semaine prochaine....Troisième appel: Michel C., mon ancien collègue, super sympa, comme tu le trouvais toi aussi. Entre son opération du cœur, sa mère - 95 ans - en maison de retraite, qu'il va visiter tous les jours, et quelques propos échangés sur nos anciens collègues dont nous sommes sans nouvelle, le temps a passé très vite, et c'est près d'une heure qui s'est écoulée au téléphone. 
Je reprends donc le fil de mes idées: S., ma fille, devrait venir la semaine prochaine, je voudrais qu'elle m'aide un peu à voir plus clair, dans ce que je dois faire....pour mettre un peu d'ordre, distribuer tes vêtements, plein d'objets de toute sorte qui sont à TOI, cher amour, qui T' appartiennent, à TOI, mon trésor mais donc je ne saurai jamais que faire, puisque tu ne les utiliseras plus jamais. Jamais! Quand j'ouvre le tiroir de la commode où sont rangés les mouchoirs, les tiens, comme les miens à droite, sont dans leur coin, à gauche, je les touche, leur seule vue fait monter mes larmes.... Qu'il est dur de penser que ce que nous avons construit, touché, aimé, partagé, caressé, chanté, est condamné à jamais à être séparé, détruit, oublié par d'autres? Comme tes vêtements qui sont restés accrochés depuis des mois dans la penderie, tu ne les as plus jamais retouchés depuis début octobre....Comme tes objets de toilette, dans les armoires, ton petit linge que je regarde en pleurant.....Tes chapeaux que je trouvais si beaux, posés sur tes cheveux magnifiques, aux reflets colorés....Que je revois sans cesse sur les photos où ta beauté restera éternelle.... Est-ce cela pleurer sur soi-même? Je pleure sur les regrets de ne plus te revoir, sur le bonheur que tu m'as donné et qui me manque, et que je regrette, OUI! Parce que ton départ est un déchirement, douloureux à l'extrême, inhumain.
Je pleure d'amour.
Alors que le monde continue sans toi, moi, j'essaye d'avancer malgré tout, en ne pensant qu'à toi, à ton amour, à ce bonheur que tu m'as donné... Je vais essayer de suivre les conseils de J.P., et de beaucoup d'autres, qui me savent triste, malheureux, anéanti, sans réaction. Sans ressort. Je vais essayer d'ouvrir une fenêtre vers l'extérieur.
Mais, sans toi,  ma bichette adorée, je me fous de l'apocalypse.

P.s. Ah! Oui!  j'oubliais, mon cher amour....Une anecdote....Hier, en revenant de chez notre infirmière, il y avait L., notre voisin, qui discutait devant son portail, avec J., l'ancien policier, tu sais, il habite à 150 mètres de la maison....Oh! Tu vois qui je veux dire... Je me suis approché, pour saluer L., notamment. L'autre est venu vers moi, m'a serré la main, en me déclarant :" Condoléances"!!
Alors que tu es partie cela faisait 60 jours !!! 
Et qu'il habite, oui, à 150 mètres de chez toi!
Sans commentaire!





 
 

jeudi 24 janvier 2019

J'AI COMPRIS TRÈS TARD.....

 ....POURQUOI TOUT ÉTAIT ALLÉ SI VITE.
Ou, en sous-titre, un cancer qui n'est pas près de guérir:
LE CAPITALISME!
Ces jours-ci, mon cher amour, je tardais à me remettre au clavier, pour te parler, de tout ce qui me préoccupe, de toi, de moi, de notre couple que je croyais éternellement inséparable et pourtant déchiré, de mes soucis quotidiens depuis que tu n'es plus là. Justement, en parlant de soucis, j'ai tellement de problèmes de santé que le seul fait de m'asseoir devant cet écran et d'y rester me coûte....- mal aux yeux, migraine- et me contraint à attendre un moment plus favorable. Qui se fait attendre.....Vertiges, insupportables, et handicapants, dès le lever, je reste debout sans bouger, à attendre de pouvoir faire un pas sans trop tituber, mais le vertige persiste tout le jour, migraine douloureuse chaque soir, - sans doute due à l'arthrose cervicale- mal au creux de l'épaule droite, douleur permanente dans le dos, au-dessus de la nuque, ensuite conjonctivite à l'œil droit, diagnostiquée mardi par le Dr A., sans oublier le gros calcul de mon rein gauche qui s'est réveillé, -j'ai rendez-vous samedi avec l'urologue, pour recommencer les séances de "mitraillage" - ultra-sons- d'un caillou de 27mm sur 17mm,- et puis une espèce de déchirure au-dessus de la cheville droite, et puis aussi un coup de tête contre le robinet de la douche, en me relevant, avec plaie et saignement, comme çà m'était déjà arrivé, mais là, tu étais présente comme l'adorable petite fée attentionnée que tu fus toujours pour limiter les dégâts, avec amour, et je guérissais comme par enchantement......Ah! J'oubliais aussi ce gros rhume que je traite grâce au Dr F. depuis une semaine, entre les cachets et divers poutines qui m'assomment sans calmer les autres douleurs, ni me rendre un peu de ce sommeil qui m'a quitté depuis le 30 Novembre, et même bien avant l'horrible nuit. 
Je crois que je n'ai rien oublié! A croire que tout s'est réveillé depuis que mon être tout entier s'est inconsciemment relâché dès ton départ.....Comme si la souffrance de t'avoir perdue ne me suffisait pas! Ce mal qui me torture à chaque instant qui passe, ne faiblit pas. Au contraire! C'est toujours plus violemment que j'ai mal de toi, de ton absence, de ce néant qui m'entoure, je ne parviens pas à me raisonner. D'ailleurs ce vide que tu as laissé a-t-il quelque chose de raisonnable? Pourquoi, comment, me raisonner, puisque tu étais et que tu restes ma raison de vivre et d'espérer, justement que pourrais-je espérer raisonnablement de bon et de beau sans toi? Et qu'est-ce qui pourrait ou pourra atténuer cette douleur de ne plus pouvoir jamais au grand jamais t'aimer et être aimé de toi, ma perle adorée? 
Depuis que j'ai commencé à écrire, il y a quelques minutes, j'ai du plusieurs fois essuyer les verres de mes lunettes. Ma "consolation", pour calmer autant que faire se peut  mon chagrin: je mets un peu de ton parfum sur mes mouchoirs, ainsi je te sens, quand coulent mes larmes,je t'embrasse, à travers ce rêve, tu m'embrasses, ma douleur est vive mais grâce à ce parfum me parait moins forte. Un tout petit peu moins forte. Mais que ce parfum m'est doux, ma petite femme chérie...Et que je t'aime....
Souvent, très souvent, chaque jour, je pense et repense à nos derniers jours de bonheur.... Pourquoi se sont-ils évanouis avec une telle rapidité? Nous étions à Anglet, nous étions partis heureux, moi, du moins, et il me semblait qu'il en était de même pour toi, tendre amour chéri, nous avions pris cette semaine de vacances, tu y tenais beaucoup, à croire, évidemment, que tu sentais que ces huit jours auprès de l'Océan seraient les derniers beaux jours de ta vie. Chaque matin, après notre douche, nous partions déjeuner, tu avais un bon appétit, tu paraissais heureuse, calme, détendue, comme tu le fus pendant nos 29 années de vie commune faite de complicité et d'amour, mais ici, tu cachais si bien ta souffrance. Puis nous descendions nous promener, et là, il fallait que je me rende à l'évidence: tu peinais à marcher au bout de quelques dizaines de mètres, on trouvait vite un coin pour faire une halte, tu te plaignais de ne pas pouvoir respirer, nous ne savions pas à ce moment-là que tes poumons étaient gorgés d'"eau". Mais tu gardais sourire et bonne humeur, même après m'avoir dit " J'ai mal", on se reposait, on repartait pour quelques dizaines de mètres.... L'après-midi, nous prenions la voiture, pour quelques courtes balades, à la recherche d'un coin tranquille, ensoleillé, toujours au bord de l'Océan, à croire que tu voulais dévorer cette image d'infinie beauté pour la cacher au fond de ton cœur et de ta mémoire, pour l'éternité, avant notre fatal retour vers la maison, puis vers la clinique maudite. L'enfer pourtant commençait à se dessiner, mais je ne pouvais y croire, m'y résigner..;
La veille de notre retour, le soir, au bar,  où nous aimions aller prendre, pour toi, un kir, pour moi un pastis, ou un café, nous avions sympathisé avec ce jeune serveur si aimable. Je lui avais soufflé deux mots sur le terrible mal dont tu tu souffrais et dont tu te savais condamnée, par l'infinie psychologie d'oncologues inhumains. Infâme psychologie! Infamante, pire encore dans la bouche d'une femme. Quand j' ai dit à ce jeune homme que nous quittions Azuréva le lendemain matin, souviens-toi comme il a sauté par-dessus le bar pour te donner deux grosses  bises et te souhaiter tout le meilleur du monde. Quelle chaleur, quel profond humanisme! Je n'oublierai jamais ce geste spontané d'un garçon qui, nous connaissant si peu, manifesta à ton égard et sans chichi aucun ces marques de sympathie, de respect, d'affection naturelle, et de générosité. Qui contrastait avec la cruauté de certains que nous pensions "proches", mais qui furent pour toi, et pour toi seule, mon cher amour, des goujats. J'ai essayé de savoir où peut-il être, pour lui parler de toi, le remercier, pour son geste magnifique, je n'ai pas réussi, mais je recommencerai, dès la prochaine ouverture de la maison de vacances.
Et puis nous sommes rentrés. Et là, tout s'est précipité. Je me suis toujours demandé pourquoi tout était allé si vite. Pourquoi, quelques jours à peine avant ta chimio prévue dès notre retour, tu paraissais encore heureuse de vivre, et puis, en quelques heures, tout avait basculé. Il a suffi que tu rentres dans le bureau de l'oncologue pour que tu te mettes à vomir. Et le toubib a immédiatement décidé de t'hospitaliser d'urgence. Et çà a été le commencement de la fin.... Sept semaines plus tard, tu me quittais, alors que nous étions encore si heureux avant le jour maudit de cette chimio! Pourquoi? Je crois, depuis lors, avoir deviné que cette trente cinquième chimio, tu la refusais, ton corps la refusait, ton cerveau n'en voulait pas, ton mental la rejetait, tellement les chimios précédentes te faisaient souffrir, c'était malgré toi, tout ton être a sans doute ce jour-là refusé de se battre, et toi, mon cher amour, tu lui as obéi. Tu commençais à en avoir marre. Tu me le disais souvent. Et je ne voulais pas l'admettre, y croire. Pourtant, le plus dur était encore devant toi, devant nous. Tu avais vécu jusque là tes meilleurs derniers jours avec moi, mais tu ne voudrais plus servir de cobaye à cette médecine de merde!  Cette médecine en retard d'un siècle de millions de vies sacrifiées, le prix de milliards d'euros, de francs, et de dollars, économisés, ÉCONOMISÉS, oui !!! sur tout ce qui devrait être mis en œuvre depuis très longtemps, depuis des décennies, pour se donner les vrais moyens nécessaires pour venir à bout du cancer. DES cancers les plus virulents, les plus dangereux, dont on ne guérit pas. JAMAIS!!!  Comme celui qui t'a emporté! ON MEURT dans des souffrances atroces. Inhumaines! Et l'on continue de remplir les hôpitaux et les cliniques de patients que non seulement on ne pourra pas guérir, tous le savent, les toubibs, les soignants, les chirurgiens qui t'annoncent royalement TRENTE POUR CENT DE NON RÉCIDIVE", en oubliant de préciser 70% de décès probables, parce qu'on ne s'en donne pas les moyens, mais qu'en plus on leur annonce crûment, clairement, dès le premier jour, "QU'ON NE LES GUÉRIRA PAS !!" Et ces gens-là, ces oncologues, ces médecins, ces chirurgiens, produits et garants du système de la santé par le fric sont fiers de leur cruauté, ils la disent, la répètent, ils et ELLE te l'ont répétée, et toi, mon immense trésor, ma Gisèle adorée, il ne te restait qu'à attendre, attendre, attendre, pendant 900 jours, que vienne l'heure maudite où tu cesserais de vivre. Mais jusqu'à la fin, j'ai cru au miracle.  J'étais resté sourd aux 70% d'échecs dont on ne nous parlait pas.... D'abord avec toi, pendant deux ans, et puis seul, lorsque tu as décroché, ce que je n'ai pas su, cru, ou voulu comprendre. Mais toi, tu as payé le prix de ces fortunes économisées pour la santé, mais gaspillées dans des domaines financiers rentables en totale opposition à cette indispensable  lutte contre le mal infect, domaines financiers au service de la cupidité humaine et de son "'économie mondialisée", la macronienne, la sarkozienne, la hollandiste, toutes, mais toutes, ces politiques capitalistes profondément et viscéralement inhumaines, les russes, les chinoises, comme les américaines, qui garantissent des  fortunes injustement colossales à quelques minorités planétaires mafieuses.
 Et pendant ce temps là, les médias nous bassinent sur l'alliance militaire franco allemande, sur les traités, sur l'Europe, le brexit, les gilets jaunes, ces salauds de privilégiés qui s'acharnent à rêver de justice sociale,  sur les budgets faramineux consacrés aux armements, aux guerres, à la découverte des planètes...Sur les écrans, les navets succèdent aux navets, en boucle, défilent des heures et des heures d'endormissement, d'endoctrinement au médiocre, d'abrutissement garanti: des millions de foyers laissent leurs postes allumés du matin au soir, sans discontinuer, parfois vingt quatre heures sur vingt quatre Est-ce ainsi qu'on fabrique des consciences civiques, des citoyens responsables? Ou des moutons bêlants, jaloux de tout, et de leurs voisins souvent plus à plaindre qu'eux. Alors que des milliards d'êtres humains ne rêvent que de paix, de vie digne, de santé.....

Ce soir, je suis allé voir le Dr. B., notre rhumatologue. Il m'a passé des radios, m'a juste prescrit quelques antalgiques pour calmer mes douleurs cervicales... Il a ajouté que le poids que je portais depuis quelques mois était très lourd, que je ne devais pas m'étonner des répercussions sur l'ensemble de mon état général, y compris bien sûr sur mes cervicales. Il est toujours aussi humain. Je persiste à dire que nous avions, que j'ai, beaucoup de chance de l'avoir choisi pour soigner nos douleurs. Mais pourquoi cette chance je ne puis plus la partager avec le seul être qui m'ait redonné   un tel espoir, un tel bonheur, il y a presque trente ans, et un tel goût à la vie? 

Mon amour chéri, mon tendre trésor adoré, mon bien, ma vie, je te réécrirai bientôt. J'ai un tel besoin de te dire que je t'ai aimé de toute mon âme, et que je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle, comme tu le méritais tant.....Je te serre passionnément contre mon cœur qui n'en finira jamais de saigner .... Qu'est-ce qui le cicatrisera?
Mais je crois avoir enfin compris, très tard, mais sûrement, pourquoi tu avais attendu notre retour de  l'océan,  pour te résoudre à abandonner le combat, à rendre les armes: tu n'accepterais plus aucune chimio, leur seule pensée te faisait déjà vomir, tu n'opposerais plus aucune défense aux tentacules de la pieuvre médicale infernale qui t'emprisonnait dans son système voué à l'échec, à la mort. Pendant sept ou huit semaines, tu as eu le courage, la force, de faire bonne figure, de me sourire, de continuer à me laisser rêver. Que je t'admire, que je plains et continue de partager tes souffrances, et que je t'aime!
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Le jour de notre mariage, le 25 MARS 1991: Gisèle et Pierre
- "Pedrito", sur le blog,- à la locura, à la folie....

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 La plaque qui sera bientôt apposée auprès de l'urne, sur le caveau familial des parents de ma  Gisèle chérie, avec son éternel sourire, rayonnant, empreint d'amour, et de ses mille qualités, plaque réalisée à l'initiative de mes petites nièces.Ayez, vous qui l'avez appréciée, aimée comme elle l'a  tellement mérité, une pensée toute spéciale pour ma grande chérie, cette femme d'exception, élégante, toujours souriante, aimable et sociable à souhait, adorable, avec son humeur toujours égale, toujours constante, tolérante, et patiente avec son râleur, toujours heureuse de vivre et de partager ses joies avec ses amis, ses proches, et avec la famille aficionada qu'elle découvrit dès notre rencontre, il y presque trente ans,  à qui elle resta fidèle, attachée, attentionnée, et qui lui prodiguait bien la grande affection qu'elle méritait.
Elle nous manquera, elle me manque tellement déjà, et pour toujours.  
Repose en paix, mon cher amour, je te retrouverai.
Nous nous retrouverons.