jeudi 24 février 2022

 

 

Guerre en Ukraine : communiqué de l'ANC (association, nationale de communistes)

 

C’est avec stupeur et colère que nous avons appris que l’enchainement de la tension orchestrée depuis des mois par l’impérialisme avait abouti aujourd’hui à une situation de guerre aux frontières de la Russie et de l’Ukraine.

En réaction aux pressions montantes des États-Unis et de leurs supplétifs de l'OTAN visant la Russie et les États non alignés, les dirigeants à Moscou ont cru bon de déclencher une attaque contre des bases militaires et des villes en Ukraine. Nous dénonçons cette décision et cette escalade qui constituent une menace pour la paix dans le monde entier. Nous soutenons les forces populaires et anti-guerre qui luttent pour stopper cet engrenage. Nous appelons les forces politiques luttant pour la paix à agir dans leur pays et au niveau international pour pousser tous les gouvernements à accepter la convocation d'une réunion internationale devant décider de mesures concrètes en faveur du désarmement et de la sécurité collective.

La logique qui s’est mise en place en Ukraine depuis le coup de force de 2014, comme c’était déjà le cas ailleurs dans le monde, c'est la confrontation entre les États-Unis et leurs supplétifs de l'OTAN d’une part, face à la montée de puissances émergentes ou contre-hégémoniques, dont la Russie, soutenue par la Chine et d’autres pays. La Russie est menacée par l’expansion constante de l’OTAN et elle a voulu stopper net ce processus qui menaçait d’englober l'Ukraine dans cette aventure militaire impérialiste. Les USA ont de leur côté sciemment fait monter la tension pour amener les autres pays de l’OTAN et de l’UE à les suivre dans cette confrontation, et à en financer les coûts. Une longue préparation médiatique a contribué à préparer les esprits à la possibilité d'une nouvelle guerre en Europe.

Les tensions issues de la guerre civile de 2015 en Ukraine ont été prolongées jusqu’à aujourd’hui à cause du refus de Kiev et de Washington de mettre en application les accords de Minsk. Ces accords prévoyaient une autonomie pour le Donbass peuplé majoritairement de populations russophones, et le refus de les appliquer constitue une violation par Kiev et ses protecteurs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce qui a contribué à renforcer au sein des populations concernées la légitimité des républiques populaires de Donietsk et de Lougansk constamment bombardées depuis huit ans, comme en témoignent les rapports quotidiens émis par les centaines d’observateurs de tous les pays de l’OSCE sur place. Sans parler de l’oubli d’un principe fondamental, le droit des peuples à l’autodétermination. Dans ce contexte, le président Poutine s’est senti le droit d’annoncer que, pour protéger les populations locales, il devait reconnaitre l'indépendance de ces deux républiques et leur accorder son appui militaire en tentant de casser l’infrastructure militaire de l’Ukraine. Les dirigeants US et otaniens qui ont constamment renforcé au cours des derniers mois leurs pressions militaires aux frontières de la Russie annoncent vouloir maintenant punir économiquement et politiquement ce pays.

  • Nous nous trouvons donc face à une nouvelle étape dans la confrontation entre puissances.

  • Nous condamnons cette politique de confrontation impulsée par les États-Unis et suivie par les dirigeants des autres pays de l’OTAN et de l’UE, entre autres par les dirigeants de l'impérialisme français qui ne sait plus depuis longtemps dire non à Washington.

  • Nous exigeons donc le retrait de la France de l'OTAN et la dissolution de cette alliance guerrière qui a reconnu elle-même, après 1991, qu’elle était passée de la défensive à l’offensive, et cela à l’échelle mondiale.

  • Nous refusons de soutenir les puissances impérialistes, en particulier les impérialismes français, allemand et étasunien. Et nous ne pouvons pas non plus nous aligner sur les décisions d’une Russie qui peine à s’extraire de la logique idéologique erratique provoquée par le démantèlement de l’URSS. Nous dénonçons donc l’escalade militaire engagée par la Russie en Ukraine.

  • La voie vers la paix sera par ailleurs impossible tant que les puissances et les pays concernés ne tiendront pas compte du besoin de sécurité de tous les États, Russie comprise.

  • Dans une première étape, il faut stopper l’enchaînement guerrier en Ukraine, par la négociation des États de la région, sous l’égide de l’ONU, pour parvenir à transformer l’est de l’Europe en zone de paix.

  • 1/ grâce au non-élargissement de l’OTAN, menace pour la paix dans la région, parce qu’elle est une alliance ouvertement anti-russe.

  • 2/ grâce au retrait simultané des belligérants après un cessez le feu.

  • 3/ grâce à la surveillance et l’élimination des provocations armées aux frontières du Donbass par des observateurs désignés par l’assemblée générale de l’ONU

  • Nous appelons tous les peuples, les organisations, mouvements, partis politiques, associations qui se battent pour la paix et le désarmement à mobiliser les travailleurs et les peuples contre la politique de guerre impérialiste. Comme c’est le cas depuis sa création, l'OTAN reste aujourd’hui le principal ennemi de la paix, avec d’autant plus d’arrogance que la disparition du camp socialiste a affaibli à ses yeux les forces mobilisables en faveur du désarmement.


 

24 février 2022 Blog ANC

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