Législatives de juin 2022. L'union, OUI ! La soumission, NON !
C’est une très bonne chose que l’extrême droite ait été battue au second tour de la présidentielle. Sur le canton d’Irigny, elle recueille 33,8 %, et 29,10 % sur la 12ème circonscription du Rhône, des résultats en dessous de son score national de 41,46 %. Notre appel clair à faire barrage à M. Le Pen en utilisant le seul bulletin disponible a été entendu.
Cette bataille n’est pas terminée puisque la représentante de l’extrême droite continue de progresser, de 907 voix et 5,44 % sur le canton et de 3728 voix et 5,4 % sur la circonscription. Nous regrettons que l’abstention soit en hausse et que des électeurs prennent ainsi le risque de son élection, significative que les dangereuses idées de l’extrême droite sont de plus en plus banalisées.
Si Macron est réélu Président, c’est uniquement du au refus de voir Marine Le Pen accéder au pouvoir. Ce résultat n’exprime pas un soutien à sa politique d’autant que nous avons pu mesurer lors de la campagne électorale l’ampleur du rejet qu’il provoque parmi nos concitoyens. Malgré nos interpellations et les luttes sociales qui ne cessent pas, il a refusé de remettre en cause ses choix, sa politique, avec une arrogance et une suffisance que les Français ne supportent plus.
Son nombre de voix est de 38,5 % du corps électoral. Macron est élu par moins de 4 Français sur 10 ! Nous devons maintenant battre sa politique aux élections législatives de juin. C’est l’enjeu des législatives !
Le monde du travail et la jeunesse ont besoin d’espoir, de progrès social et de justice sociale, de services publics, partout et pour tous. Ils aspirent à ce que les richesses créées soient utilisées pour l’emploi, les salaires, les pensions, les conditions de travail et le mieux vivre.
Pour se faire, ils ont besoin d’envoyer à l’Assemblée un maximum de députés de toute la gauche, qui résistent au libéralisme de Macron, au capital, et construisent avec des réformes radicales une issue à la crise comme le programme « La France des jours heureux » le démontre. Pour y parvenir, les forces de gauche doivent d’abord battre l’extrême droite qui dans nombre de circonscriptions est arrivée en tête. Cela suppose leur rassemblement sans exclusive dans ces territoires.
Il faut nous adresser avec espoir aux millions d’électeurs de gauche qui s’abstiennent. Le 10 avril dernier, avec 32,5 % des suffrages exprimés, la diversité des candidatures à gauche a permis de progresser de 4 points par rapport à 2017. Les voix communistes ont pesé dans cette progression.
Aux élections législatives de juin, les forces de gauche peuvent battre à la fois le bloc électoral raciste de l’extrême droite et celui de la droite représentée par Macron. Cela est possible, en s’additionnant et en se rassemblant pour des objectifs et des engagements communs. C’est le but des discussions menées avec La France insoumise, Europe-Écologie-Les Verts, le Parti socialiste.
Nous alertons les communistes, les militants de gauche et les écologistes, ces discussions à l’heure actuelle ne sont pas satisfaisantes. L’état d’esprit des dirigeants de la France insoumise est marqué d’une volonté d’écarter certaine force de gauche et d’imposer son hégémonie aux autres forces.
Il faut cesser cela et être sérieux !
Comment accepter que seulement 50 circonscriptions soient réservées aux candidats communistes dont les députés-es sortants, et qu’en même temps toute autre candidature communiste soit interdite dans les 527 autres circonscriptions ! La représentativité du parti communiste est nationale, c’est un fait incontournable. C’est pourquoi nous proposons que sur les 577 circonscriptions 150 seulement soient confiées à des candidats communs communistes.
Comment accepter, alors que les discussions sont en cours, que dans des circonscriptions, des candidatures Insoumises soient parachutées dont le but n’est pas leur élection mais celui d’empêcher l’élection des candidat-es communistes ou d’un autre parti de gauche ?
Comment accepter que les candidats autres que ceux de la France insoumise soient contraints de mener campagne sous la bannière de l’Union Populaire, prémisse d’une Fédération populaire dans laquelle les idées communistes seraient effacées ou diluées ! Comment accepter que toute circulaire des candidats communs ait l’obligation de la seule photo de Jean Luc Mélenchon ?
Ce n’est plus une discussion menée d’égal à égal, en se respectant, mais des « oukases » visant au ralliement forcé, à l’effacement des partenaires et leur inféodalisation. Nous estimons qu’un groupe communiste à l’Assemblée doit être autonome, libre de porter ses propositions, amendements et votes. Cette diversité est une richesse et un élément fondamental de la démocratie politique.
Telle est la gravité d’une situation contradictoire avec la volonté d’union qui s’exprime dans le monde du travail et chez les citoyens.
Si la situation devait en rester en l’état, un accord avec ces bases inacceptables équivaudrait à une capitulation prenant le contre-pied des décisions démocratiques de notre dernier congrès.
Un tel accord ne saurait être mis en œuvre dans notre canton et notre circonscription. Les communistes ont désigné et confirmé leurs candidats pour les législatives. Ils appellent les gens de gauche sincères à se rassembler et à mener campagne avec eux !
Tout peut encore changer.
Mais cela ne tient pas aux seuls communistes dont la détermination encouragée par la campagne de leur candidat à la présidentielle, est intacte. Nous en appelons aux militants-es et dirigeants-es de la France Insoumise : pour ces législatives, faisons tout pour être unis avec un pacte d’engagements communs répondant à l’aspiration des Français sur le pouvoir d’achat, la retraite, la transition écologique et la justice climatique, les services publics, une République refondée et la paix.
Ayons l’ambition de rassembler et de respecter toutes les forces de gauche et écologistes dans les circonscriptions où la gauche est en tête et peut l’emporter en juin, en évitant toute division dans des circonscriptions ayant déjà des députés de gauche, et en allant à la conquête de députés nouveaux, chacun sous sa bannière et dans l’union si c’est possible. Faisons-le en tenant compte des ancrages locaux et des différentes sensibilités à gauche.
En se rassemblant et en faisant de nos différences une richesse, toute la gauche retrouvera les 11 millions d’électeurs du 10 avril, et elle contribuera aussi à remobiliser nombre d’abstentionnistes.
L’heure est trop grave, la menace de l’extrême droite trop angoissante, l’arrogance dévastatrice de Macron trop dangereuse, pour que tous, nous fassions preuve de plus de responsabilité.
Les communistes de notre canton et de notre circonscription sont déterminés à tout faire pour aboutir dans le respect de ce qu’ils sont et à apporter leur contribution avec « La France des Jours heureux » qu’ils ont défendu pendant la campagne avec leur candidat Fabien Roussel.
Pierre-Bénite le 26 avril 2022
Déclaration du PCF de Pie
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