mercredi 27 avril 2022

 

Publié par El Diablo

Pour des gens comme moi qui ont commencé leur vie politique à la fin des années 1960, le terme de gauche veut dire quelque chose non seulement d'un point de vue historique, mais d'un point de vue d'expérience et peut-être aussi de sentiment, il se rattache à un espoir, régulièrement déçu, mais pas intégralement au point de lui préférer la droite.

Il se rattache pour moi, qui suis issu des catégories populaires, à cette idée de l’émancipation des travailleurs, cette idée qu'un autre monde est possible dans lequel ce ne soit pas la finance qui fasse la loi mais l'intérêt des humains, de tous les humains, quel que soit leur niveau d'instruction, de richesse, leur origine sociale ou ethnique.

Mais pour quelqu'un qui a la trentaine aujourd'hui, qu'est-ce que c'est la gauche ?

Des gens qui trahissent leur mandat : élus pour « Changer la vie », ils échangent le mandat en 1983 pour « Construire l'Europe » ;

Des menteurs : « Mon ennemi c'est la finance » ;

Des corrompus : Cahuzac et quelques autres ;

Des ennemis des travailleurs des salariés : La loi El Khomri contre le Code du Travail ;

– Ceux qui cherchent à tout prix à faire baisser le prix du travail en important le plus possible de main-d'œuvre étrangère qui aura suffisamment souffert dans le processus de migration pour accepter de faire n'importe quoi à n'importe quel prix et ne jamais se syndiquer ou protester ;

Des vendus : les dirigeants syndicaux qui appellent à voter Macron et vous appellent aussi, de temps en temps, à perdre une journée de salaire pour bien vous apprendre pourquoi vous n’allez pas gagner contre le « tout à l'actionnaire ».

Des roublards : ils font une campagne de premier tour contre Macron, puis ils vous disent à 20h01 le dimanche que vous devez surtout battre Marine Le Pen et donc faire élire Macron ;

Dans ces conditions, lorsque je dis que « je suis de gauche » qu'est-ce que peuvent penser de moi les moins de 50 ans ?

Je ne souhaite vraiment plus être assimilé à cela.

Moi je suis resté du côté des travailleurs et des catégories populaires, du côté de ceux qui créent la richesse et qui bien souvent n’en profitent pas beaucoup.

Moi j'essaye de vivre avec mon temps, et de ne pas regarder l’Histoire dans le rétroviseur.

De ne pas être comme ces vaillants pacifistes qui après avoir lutté courageusement contre la guerre de 14-18, n'avaient pas vu, en juin 1940 que la question posée n'était plus la même, et qu’en se battant pour « la paix à tout prix » et pour l’Armistice du 17 juin, derrière Pétain, ils allaient devenir le fer de lance de la Collaboration avec le nazisme, exactement comme le sont tous les « antifascistes » d’aujourd’hui, ceux qui voient l’ennemi mortel dans la figure de Marine Le Pen et de son parti.

Je ne suis pas un révolutionnaire, je pense que les révolutions, à de rares exceptions près, mangent leurs enfants, et installent un système qui est rarement un progrès pour le peuple.

Mais je pense qu'il existe des réformes possibles, qui ont la capacité de rassembler la Nation, en permettant – comme cela a été le cas entre 1945 et 1983 – de faire que si les riches continuent à s'enrichir, les moins riches s’enrichissent plus vite qu’eux, c'est-à-dire que les inégalités diminuent, que la Sécurité sociale, l’assurance chômage, et tout ce qui a été construit sur les bases du programme du Conseil national de la Résistance soit développé pour arriver à une société plus équilibrée, plus harmonieuse, plus humaine.

C'était une folie d'imaginer ce que Marx – génial analyste de notre société par ailleurs – pensait : que l’on pourrait retirer la contradiction de la société humaine, et faire une société sans État, sans institutions, où le bonheur serait spontanément et naturellement distribué comme au paradis terrestre, mais ici et maintenant. Cette utopie simplificatrice n’a mené qu’à des dictatures ou des tragédies.

En revanche ce n'est pas une folie d'imaginer que l'on pourrait se détourner de l'abîme totalitaire vers lequel nous entraîne le capitalisme par la baisse tendancielle du taux de profit qui demande d'exploiter toujours plus pour maintenir les dividendes, ce n'est pas une folie d'imaginer que l'on pourrait se tourner vers l'utilisation de toutes les innovations technologiques de notre ère numérique pour faire une société où il fasse simplement bon vivre pour tout le monde…

Je pense donc qu'il est maintenant totalement illusoire de vouloir « rassembler la gauche ». Rassemblée, elle l’est, dans l’opprobre qu’elle suscite chez les catégories populaires, elle le sera probablement aux législatives, dans un échec programmé – et mérité –.

Ce qu'il faut c’est rassembler la Résistance.

La Résistance à ce cours des choses malheureux, qui entraîne la société vers le Crédit social à la chinoise, vers le traitement des catégories populaires comme des animaux domestiques QR-Codés, vers la sécession totale d'un petit groupe de riches et d'ultra-riches sur une Terre surpeuplée où l'on ne pourra bientôt plus que survivre si l'on n’est pas dans la minorité privilégiée.

C'est à ce danger-là, à ce fascisme du XXIe siècle, à cette extrême droite en action et qui s'habille de façon chatoyante des oripeaux de la gauche, de la droite et du centre de jadis, c'est à cela qu'il faut résister, c'est contre cela qu'il faut se rassembler.

Et comme dans la Résistance dont était issu le programme du Conseil national de la Résistance, on ne demande pas de passeport à l'entrée, on demande d'agir contre le danger réel immédiat qui est là.

C'est ce à quoi je vais m’efforcer pour le temps qui me reste.

Gilles CASANOVA

Note: le surlignage est de Pedrito, qui partage évidemment l'avis de Gilles CASANOVA, face à cette gauche caviardée qui prétend nous représenter sous les oripeaux socialistes, mélenchonistes, verts pâle écolo,etc...., le temps de se faire élire avant de trahir à nouveau ses engagements réformistes bidon

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