Qui fait la guerre en Ukraine ?
samedi 30 avril 2022 par Francis Arzalier (ANC)
Officiellement, et selon nos communiquant reconnus, le conflit sur le sol ukrainien oppose de méchants envahisseurs russes à de gentils ukrainiens envahis, voire victimes de » crimes de guerre », et même de « crimes contre l’Humanité » et de « génocide » selon le fou furieux qui règne à Washington, et les journalistes français qui lui servent de faire-valoir.
Est-il d’ailleurs anodin de remarquer que ces termes n’ont jamais, avant Biden, été employés par un chef d’État à l’égard d’un autre leader national, sauf en état de guerre déclarée avec lui, contre Hitler par exemple. Or, le Président US et ses acolytes de l’OTAN jurent leurs grands dieux qu’ils ne sont pas en guerre, mais seulement les fermes défenseurs de l’Ukraine agressée.
Foutaises, que tout observateur honnête sait faux, pour plusieurs raisons :
1/ Depuis deux mois, les divers pays de l’OTAN fournissent à Zélinski et ses sbires ukrainiens des matériels militaires sophistiqués, avions, blindés, fusées, drones, explosifs divers, largement utilisés dans les diverses zones de combat, sauf quand les frappes ciblées russes ont réussi à en empêcher le transfert. Et Biden, loin de le démentir, vient de claironner sa demande au Congrès des États-Unis de les financer de quelques milliards supplémentaires.
2/ La guerre actuelle n’est plus celle opposant des armées innombrables, comme en 1945 quand Staline disait des anciens supplétifs des nazis « un tel, combien de divisions ? » Les combats en Ukraine, et les techniciens de l’OTAN le savent bien, opposent de petits groupes de miliciens au service de l’État nationaliste ukrainien, aguerris, entraînés, souvent animés d’une idéologie d’extrême droite, comme les snipers du bataillon Azov, qui visaient les soldats russes depuis les immeubles de Mariupol, en empêchant leurs habitants de les quitter.
Car à l’inverse du discours bêtifiant de nos médias, la majorité des civils en Ukraine ne rêvaient que de fuir le conflit. Plus de trois millions d’entre eux l’ont fait, malgré l’interdiction des dirigeants nationalistes qui leur ordonnaient de rejoindre l’armée ukrainienne.
3/La technologie militaire fournie est essentielle, en drones tueurs et fusées à longue portée qui peuvent atteindre leur cible à des centaines de kilomètres (ainsi le croiseur russe explosé en Mer Noire). Dans ce type de guerre, point n’est besoin de fournir de futures victimes en uniforme, les armes lourdes et la technologie fournies sont une participation directe.
Les dirigeants des USA et de l’OTAN sont co-belligérants dans cette guerre, qu’ils sont prêts à continuer jusqu’au dernier ukrainien.
Même si les chefs du Kremlin font semblant de ne pas le savoir, retenus qu’ils sont jusqu’à présent par le désir d’éviter le conflit nucléaire et les massacres urbains.
Jusques à quand si les fournitures d’armes occidentales continuent ?
4/ Le Président français, tant qu’il n’était pas réélu, a pris quelques distances avec les propos outranciers du patron de la Maison Blanche, et c’est tant mieux. Encore faudrait-il que les actes suivent maintenant qu’il est réélu.
D’autant que certains engagements français directs dans le conflit n’ont pas manqué, de la fourniture d’avions par le territoire roumain aux forces de l’OTAN, à la décision imbécile de l’envoi à Kiev de 18 gendarmes de l’IRCGN (Institut de recherches criminelles de la Gendarmerie Nationale), partis de Pontoise le 9 avril pour officiellement « enquêter sur d’éventuels crimes de guerre russes ». Les Gendarmes français étant des militaires, mandatés par leurs supérieurs et le Ministre des armées, cette expédition au service des seules autorités ukrainiennes est bien un acte de belligérance, un choix contraire à cette paix que l’on prétend vouloir.
Après deux mois de combats, destructions et cadavres, le pays s’est vidé de ses habitants au détriment de voisins européens déjà incapables de donner logement et vie digne à ses habitants, et le Donbass est à feu et à sang.
Quelle que soit l’opinion que l’on ait des belligérants, il serait temps de revenir à la raison, de négocier comme le prône l’ONU, dont il faut rappeler que l’Assemblée Générale n’a pas approuvé la version belliciste de Biden, l’OTAN et l’UE, que nous resservent à tout instant les journalistes supposés nous informer et rétribués pour cela.
Photo : Des soldats français du 27e Bataillon des chasseurs alpins patientent avant de décoller pour la Roumanie à bord d’un Airbus A330 MRTT à la base aérienne française d’Istres, dans les Bouches-du-Rhône, le 1er mars. NICOLAS TUCAT / AFP
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