La direction du PCF s’auto piège dans un marché de NUPES ?
Commentaire d’une analyse du camarade Pierre-Alain Millet (PCF 69 ) – par Fadi Kassem, secrétaire national du PRCF et Georges Gastaud, directeur politique d’Initiative communiste – 18 mai 2022
Nous relayons volontiers la réflexion stimulante et juste sur de nombreux points du camarade Pierre-Alain Millet, élu de la « métropole » lyonnaise et co-animateur du réseau « Faire vivre le PCF ». Nous aussi, camarade Pierre-Alain, nous sommes consternés par la manière dont les états-majors parisiens de la « N.U.P.E.S. » ont torpillé la candidature très légitime de Michèle Picard, la populaire et dynamique mairesse communiste de Vénissieux. Et cela d’autant plus sincèrement que nous sommes désolés d’apprendre son retrait alors que le PRCF 69, en accord avec la direction du Pôle, venait d’apporter son soutien à cette camarade modeste et fraternelle.
Comment du reste n’être pas scandalisés par la façon dont des députés « communistes » comme Piel ou Faucillon s’apprêtaient à « descendre » sur Vénissieux pour contrer Michèle Picard – comme ils avaient d’ailleurs, toute honte bue, torpillé leur propre secrétaire national en lui préférant Mélenchon dès le 1er tour de la présidentielle. Face à ces agissements félons, qui n’ont d’équivalent dans aucun parti tant soit peu sérieux de France et du monde, comportements traîtres complétés par l’attitude de L’Huma arborant la tête de JLM à sa Une au plus fort de la négociation « N.U.P.E.S. », la « direction » du PCF se tait, lâche ses militants de terrain et ses villes « historiques » et, tout déshonneur bu, laisse faire ceux qui la poignardent elle-même dans le dos! On peut alors se demander si, dans ces conditions, l’organisation encore dénommée PCF mérite encore, non seulement le qualificatif de « communiste » (pour nous, la question est réglée depuis le Congrès de Martigues), mais même de « parti » : désormais, n’importe qui pourra faire n’importe quoi au PCF et contre le PCF sans risquer de s’en faire virer… D’ailleurs, à supposer que Michèle Picard eût maintenu sa candidature face au candidat du « futur Premier Ministre », c’est elle qui eût dû être exclue du PCF en exécution de l’accord « N.U.P.E.S. », ce qui est tout bonnement LE MONDE A L’ENVERS ! On pourra ergoter tant qu’on voudra, n’importe quel ouvrier communiste comprendra que, lorsqu’une organisation en est là, il n’y a plus rien de « polémique » à se demander si elle ne fait plus désormais que SEMBLANT d’exister !
Du reste, que signifierait politiquement et idéologiquement le sauvetage d’un groupe « communiste » effectué à de telles conditions d’effacement et d’humiliation absolues devant le tout-puissant leader de la « nouvelle gauche U.P. » ? En réalité, on a toujours affaire à la même logique liquidatrice en marche depuis 1976 et l’abandon de la dictature du prolétariat et du marxisme-léninisme, celle qui prétend rogner l’identité pour sauver les places et l’existence nominale du parti. A l’arrivée, l’histoire se venge et il n’y a plus ni identité, ni existence nominale, ni même places sinon celles de ceux qui se seront alignés sur le Mitterrand ou sur le Jospin du moment !
Comme Pierre-Alain Millet, nous sommes également agacés, mais nullement surpris, par la manière dont Jean-Luc Mélenchon tente aujourd’hui, avec la complicité, hélas, de ceux qui prétendaient jusqu’au 10 avril dernier « défendre l’identité communiste », d’écraser définitivement, « à la Mitterrand », ses partenaires du PCF. En effet, il ne leur réserve que 50 candidatures en les écartant de nombre de villes de forte tradition rouge (le « grand remplacement » du rouge défraichi par le rose pâle se profile !), alors que le PS (qui a pourtant fait moins que Roussel !) et les Verts (dont le score est faible), auront bien plus de candidats que le PCF au titre de la « N.U.P.E.S. » …
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