(1) Extrait d'un article blog de Nicolas Maury
Que l'on soit clair, le Parti communiste français termine ces
élections sur un échec ! Avec 12 sièges (+1), le PCF ne parvient pas à
constituer un groupe à l'Assemblée nationale (15 sièges minimum) et il
devra donc constituer un groupe technique avec des député.e.s d'autres
formations (ultramarins, divers-gauches, etc.).
Cet échec s'explique par plusieurs facteurs :
1- Un accord de dupes avec la NUPES
L'accord négocié entre LFI et le PCF était clairement une
escroquerie. Il a été validé en ayant l'illusion que c'était le seul
moyen pour le PCF d'avoir un groupe (échec) et que le "peuple" voulait
l'union de la gauche (échec).
Avec 50 circonscriptions réservées au PCF (dont une donnée à
Génération.S), le Parti communiste a dû présenter des candidatures
fantômes pour pouvoir bénéficier de certains outils publics. Les
négociateurs du PCF ont été en dessous de tout et ont capitulés en rase
campagne. Le Conseil national du PCF, en validant cette stratégie, porte
la lourde responsabilité de cet échec. Il doit démissionner.
2- Une absence de vision tactique/stratégique
Le 38ᵉ congrès du PCF actait la fin de l'effacement politique, ce
vœu pieux n'aura durée que le temps de l'élection présidentielle.
Après la défaite de Fabien Roussel, tout a été fait pour inféoder
le PCF à LFI. Et la 5ᵉ colonne a eu les mains libres pour réduire le PCF
à un auxiliaire, non plus du PS, mais de LFI.
Loin de se renforcer, le PCF sort affaibli de ces élections
législatives. Avec 540.820 voix (hors DOM-COM), le PCF recule
électoralement. Il perd plus de 250.000 voix par rapport à l'élection
présidentielle (Fabien Roussel : 802 422 suffrages) et perd plus de
60.000 voix par rapport à 2017 (615 487 suffrages). Certains dirons que
c'est parce que le PCF n'était pas présent partout (l'effacement), où
que l'abstention fausse les chiffres.
De plus, le premier tour, a donné l'illusion que le PCF pouvait se
renforcer. Comme pour les élections municipales, le second tour a été
une boucherie. Boucherie renforcée par la perte de la ville de Stains,
le dissident Azzedine Taïbi ayant rendu sa carte du PCF.
Désormais, le PCF entre dans une phase qu'il connait bien : La
constitution d'un groupe technique à l'Assemblée nationale. Cette
constitution peut s'avérer être difficile, car les premiers appels à la
constitution d'un groupe unique de la NUPES se dessine.
L'opportunisme et l'électoralisme continuent de saper les
fondements du PCF. Il est grand temps que le PCF rompe avec les
stratégies issues de la mutation et cesse de se tourner uniquement vers
des tactiques électorales qui se résument à vouloir gagner des élus.
Le 39ᵉ congrès, sera le dernier congrès pour sortir le PCF de la
spirale de l'échec. Cette élection démontre que sans une lutte des
classes forte, pas de conscience de classe forte, la gauche perd.
L'avenir du PCF ne sera ni dans les alliances avec la
sociale-démocratie, ni dans le chauvinisme, mais bien dans le
marxisme-léninisme.
3- Un vote antirépublicain contre le PCF
Le "barrage républicain" s'est effondré aussi devant le PCF.
La droite et LREM permettent l'élection de député.e.s du RN dans plusieurs circonscriptions :
🔴 4ᵉ circonscription du Loiret : Bruno NOTTIN battu 36,64 %
🔴 19ᵉ circonscription du Nord : Patrick SOLOCH battu 42,85 %
🔴 7ᵉ circonscription de l'Hérault : Gabriel BLASCO battu 40,81 %
🔴 16ᵉ circonscription du Nord : Le député Alain BRUNEEL est battu 49,67 %
Même si, grâce au travail de terrain des communistes, la 3ᵉ
circonscription du Pas-de-Calais est gagnée par Jean-Marc TELLIER avec
50,11 % des voix, cela ne compense pas la perte de la 16ᵉ du Nord.
Comment les électeurs-électrices de cette circonscription ont-ils pu se
faire berner comme cela ?
La période électorale de 2022 se termine. L'heure est à l'autocritique.
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