samedi 15 octobre 2022

CE QUE L'ÉTAT N'OSE PAS DIRE

 

Des panneaux solaires à la place d’une forêt ?

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Une étendue de panneaux solaires à la place d'une forêt ? Est-ce possible ? N'est-ce pas une aberration ?

C'est un comble ! Et l'on parle "d'énergies vertes" ?

 

"Dans les massifs des Alpes du sud, les installations de parcs photovoltaïques se multiplient depuis quelques années et suscitent parfois la colère des riverains...

 

Au pied de la montagne de Lure, un petit bois est ainsi menacé : 13 hectares de pins et de chênes qui pourraient laisser place à des panneaux solaires...

Sur place, certains habitants dénoncent un projet contre nature...

 

"Il y a des zones qu'on pourrait équiper : on peut équiper des surfaces commerciales, des abords d'autoroutes, des zones qui sont déjà anthropisées, avant de venir nous priver d'un espace naturel" indique Richard Fay, membre de l'association Amilure et du collectif Elzeard.

"On a déjà des projets partout, notre terreur, c'est que la montagne soit complètement mitée de projets de parcs photovoltaïques et que ça devienne invivable.", déclare une habitante de la région.

Le projet est à l'arrêt puisqu'un recours en justice doit être examiné. 

 

Mais à quelques kilomètres de là, sur la commune de Cruis, les travaux ont commencé... une parcelle de 17 hectares entièrement déboisée, créant quelques tensions entre les bûcherons et quelques citoyens venus défendre la forêt.

Terrible ! 5 jours plus tard, le terrain est à nu : les tronçonneuses ont fait leur oeuvre de destruction.

"C'est devenu un désert, tout ce qui était végétal, vivant a été massacré..." commente une habitante de la commune de Cruis.

 

L'entreprise chargée de construire le parc est ici dans son droit, elle a obtenu les autorisations nécessaires de la préfecture.

Les opposants au projet ne comprennent pas.

"Je ne suis pas contre les énergies renouvelables, mais ça me désole vraiment profondément, couper des arbres pour produire de l'électricité, pour moi, on est tombé sur la tête..." déclare une habitante de Cruis.

 

En louant son terrain à l'opérateur, la commune de Cruis s'assure une recette de 120 000 euros par an, pendant 50 ans.

Le maire a refusé une interview à des journalistes, mais par téléphone, il assume son calcul : "On va vers des énergies propres, renouvelables, et puis, il y avait la manne financière pour la commune."

 

On le voit : l'argent, les lobbies triomphent un peu partout dans ces implantations contre nature...

 

Dans le développement du photovoltaïque, les terrains forestiers sont pourtant à proscrire : c'est une recommandation du ministère de la transition écologique, les opérateurs sont donc tenus de privilégier les terrains déjà artificialisés, par exemple des friches industrielles."

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2022/10/des-panneaux-solaires-a-la-place-d-une-foret.html

 

Source :

https://www.francetvinfo.fr/economie/energie/panneaux-solaires-les-parcs-photovoltaiques-installes-a-la-place-de-forets-font-polemique_5397625.html

 

En complément, un poème de Ronsard :

https://litteraturefrancaise.net/fr/oeuvre/ronsard-contre-les-bucherons/

 

 

 

Contre les bûcherons de la forêt de Gâtine

… Ecoute, Bûcheron, arrête un peu le bras !

Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas :

Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force

Des Nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?

Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur

Pour piller un butin de bien peu de valeur,

Combien de feux, de fers, de morts et de détresses

Mérites-tu, méchant, pour tuer des Déesses ?

Forêt, haute maison des oiseaux bocagers,

Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers

Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière

Plus du soleil d’été ne rompra la lumière,

Plus l’amoureux pasteur sur un tronc adossé,

Enflant son flageolet à quatre trous percé,

Son mâtin à ses pieds, à son flanc sa houlette,

Ne dira plus l’ardeur de sa belle Janette.

Tout deviendra muet ; Echo sera sans voix ;

Tu deviendras campagne et, en lieu de tes bois,

Dont l’ombrage incertain lentement se remue,

Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue;

Tu perdras ton silence, et haletants d’effroi

Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi.

Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens ,

Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,

Qui premiers aux humains donnâtes à repaître !

Peuples vraiment ingrats, qui n’ont su reconnaître

Les biens reçus de vous, peuples vraiment grossiers

De massacrer ainsi nos pères nourriciers !

 

 

 

 Extrait des Elégies, 1567

 

Blog Agora vox

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