samedi 15 octobre 2022

Des millions sombrent dans la pauvreté à cause de la pandémie, la flambée des prix et la récession

Voilà les cavaliers de l’apocalypse du capitalisme à son stade ultime de l’impérialisme, parce que derrière les effets de la pandémie, il y a la manière dont celle-ci a été gérée, en fonction du profit, en aggravant les inégalités partout. Ce sauve qui peut a montré la réalité du monde, fragilisé toutes les valeurs dites “démocratiques” de domination avec le peu de prix accordé à la vie, la concurrence dans le pillage, la guerre, tout ce qui commence à peine à mordre l’Europe dévore à pleine dents la planète et des milliards d’êtres humains. C’est déjà l’heure des comptes et comme le dit justement Olivier Todd, “sommée de choisir entre nous et les Russes, il est vraisemblable que la planète risque de choisir les Russes”. Le vrai problème ici comme partout y compris en IRAN est l’absence de forces politiques capables de prendre la tête d’une lutte pour la survie qui ne soit pas simple cataclysme supplémentaire. Et si nous ne sommes pas d’accord sur tout avec nos trotskistes favoris de WSWS qui ont produit cet état des lieux, ils ont raison d’en appeler à la renaissance non pas d’une internationale mais d’un échange indispensable entre forces progressistes et communistes dans un monde qui va vers le multipolaire mais où concurrences, guerres paraissent le moyen de dessiner de nouvelles forces alors qu’il faudrait la paix et la coopération (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Nick Beams il y a un jour

Le rapport de la Banque mondiale sur la croissance de la pauvreté dans le monde a été publié en début de semaine. Il présente une image saisissante de l’impact dévastateur de la pandémie de COVID-19 sur des centaines de millions de personnes dans les pays les plus pauvres du monde. Cet impact est exacerbé par la hausse de l’inflation et le basculement de l’économie mondiale dans la récession.

Selon le rapport, la pandémie a porté le plus grand coup à la réduction de la pauvreté depuis des décennies. Le nombre de personnes poussées dans l’«extrême pauvreté», c’est-à-dire recevant moins de 1,90 dollar par jour, a augmenté de 70 millions pour atteindre un total de 700 millions, soit 9,3 pour cent de la population mondiale en 2020.

De l’eau est distribuée dans un camp de personnes déplacées à la périphérie de Dollow, en Somalie, le mercredi 21 septembre 2022. La Somalie est en proie à la pire sécheresse dont on puisse se souvenir. Une rare déclaration de famine pourrait se faire dans quelques semaines. Le changement climatique et les retombées de la guerre en Ukraine en sont en partie responsables. (AP Photo/Jerome Delay)

Dans un contexte d’inflation croissante, exacerbée par la guerre entre les États-Unis et l’OTAN contre la Russie en Ukraine et le mouvement à la baisse des devises des marchés en développement causé par les hausses des taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine, la situation ne montre aucun signe d’amélioration.

D’ici la fin de l’année, pas moins de 685 millions de personnes pourraient encore vivre dans l’extrême pauvreté. Cela ferait de 2022 la deuxième pire année pour la réduction de la pauvreté en deux décennies, après 2020.

La pandémie, comme dans tant d’autres domaines de la vie économique et sociale, est un élément déclencheur qui a accéléré des processus déjà en cours.

Le rapport indique que, au cours des cinq années précédentes, la réduction de la pauvreté a ralenti et, en 2020, «le monde s’est considérablement écarté de l’objectif mondial qui consiste à mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030». Selon le rapport, si la tendance actuelle se poursuit, 7 pour cent de la population mondiale – 574  millions de personnes – vivront toujours dans l’extrême pauvreté à la fin de la décennie.

Avant même que la pandémie ne frappe, près de la moitié de la population mondiale (47 %) vivait dans la pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 6,85 dollars par jour.

Si l’on ajoute les 20 millions de personnes qui, selon les estimations, sont mortes à cause de la pandémie et les millions de personnes qui continuent d’être infectées, ainsi que les millions d’autres qui souffrent des effets débilitants du COVID long, l’augmentation de la pauvreté est une expression supplémentaire de l’ampleur du crime social commis par les gouvernements capitalistes du monde entier en refusant de prendre les mesures de santé publique nécessaires pour éliminer le virus de la population humaine.

Ce n’était pas parce que c’était impossible à faire – l’expérience en Chine montre que c’est éminemment faisable – mais à cause de l’impact négatif que cela aurait sur les marchés boursiers, gonflés à des niveaux extraordinaires par les milliers de milliards de dollars fournis par la Réserve fédérale américaine et d’autres banques centrales.

Maintenant, les agences du capital financier commettent de nouveaux crimes. Pour tenter d’écraser le mouvement des travailleurs et des masses opprimées dans le monde entier face à la plus forte inflation depuis quatre décennies, les banques centrales relèvent les taux d’intérêt afin de provoquer une récession.

L’impact se trouve déjà ressenti par les populations les plus pauvres du monde. Les monnaies des pays moins développés ont chuté de manière spectaculaire, entraînant une escalade des prix des denrées alimentaires et de l’énergie dans la monnaie locale.

L’expérience du Ghana est un exemple de ce processus. Au cours de l’année écoulée, le prix du pétrole en dollars a augmenté de 12 %. Mais au cours de la même période, la monnaie, le cedi, a chuté de 40 % par rapport au dollar américain. Cela signifie qu’un baril de pétrole qui coûtait 475 cedis ghanéens il y a un an coûte maintenant plus de 900 cedis, soit presque le double.

Cette expérience se répète pays après pays pour les denrées alimentaires, l’énergie, les fournitures médicales et d’autres importations vitales.

Dans le même temps, un nombre croissant de pays sont au bord du défaut de paiement des dettes qu’ils doivent aux agences gouvernementales et au capital financier international. On a déjà répertorié qu’au moins 10 pays se trouvent en situation de stress extrême à cause se leur endettement et beaucoup d’autres suivront.

Les programmes de «restructuration» dictés par le Fonds monétaire international (FMI) signifient que l’expérience du Sri Lanka, qui a déjà fait défaut et déclenché une attaque à grande échelle contre la classe ouvrière pour payer les vautours du capital financier international, va se répéter partout dans le monde.

La Banque mondiale appelle à une série de réformes pour aider les pauvres, tout en sachant que les gouvernements n’ont pas l’intention de faire quoi que ce soit.

En fait, les hausses des taux d’intérêt instituées par la Réserve fédérale américaine conduisent le monde à la récession, comme l’a déjà reconnu la Banque mondiale ainsi que l’Organisation mondiale du commerce, les Nations unies et une pléthore d’économistes.

Lors de sa réunion semestrielle qui se tiendra à Washington la semaine prochaine, le FMI révisera à la baisse ses prévisions de croissance mondiale, pour la quatrième fois, comme l’a indiqué jeudi dans un discours la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva.

Le FMI estime que les pays qui représentent environ un tiers de l’économie mondiale connaîtront au moins deux trimestres consécutifs de contraction cette année ou l’année prochaine. Et même lorsque la croissance sera positive, «elle sera ressentie comme une récession en raison de la diminution des revenus réels et de la hausse des prix».

La perte totale de la production mondiale entre aujourd’hui et 2026 devrait être d’environ 4.000 milliards de dollars. «C’est la taille de l’économie allemande – un recul massif pour l’économie mondiale», a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que « le plus probable est que la situation s’aggrave ».

La chef du FMI n’en avait pas l’intention, mais ses remarques étaient une mise en accusation de la politique menée par les supposés gardiens de la stabilité de l’économie capitaliste mondiale, avant tout la politique que les gouvernements ont menée sur le COVID.

Après une croissance de 6,1 % en 2021, a-t-elle déclaré, « la plupart des économistes, y compris au FMI, pensaient que la reprise se poursuivrait et que l’inflation se résorberait rapidement. C’est en grande partie parce que nous pensions que les vaccins aideraient à maîtriser les perturbations du côté de l’offre et permettraient à la production de rebondir. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé ».

De multiples chocs, dont la guerre en Ukraine, « ont complètement changé la donne économique » et « loin d’être transitoire, l’inflation s’est enracinée ».

Mais alors même que la politique sur le COVID a produit un désastre, de nouveaux désastres sont en cours.

Approuvant la hausse des taux d’intérêt, Georgieva a déclaré qu’un « resserrement insuffisant » entraînerait un « désancrage et un enracinement de l’inflation ». C’est le langage codé des cercles dirigeants et de leurs agences économiques pour désigner une situation dans laquelle la classe ouvrière s’efforce de défendre son niveau de vie par des grèves et des luttes sociales.

La suppression de ce mouvement est la priorité numéro un des élites financières même si, comme elle l’a reconnu, cela pourrait « pousser de nombreuses économies dans une récession prolongée ».

Le rapport de la Banque mondiale et la nouvelle dévastation qui se déroule actuellement doivent être l’occasion pour la classe ouvrière de faire sobrement le point sur la situation à laquelle elle fait face immédiatement et sur la nature des luttes qui se développent déjà.

Les développements aux États-Unis, le centre de l’impérialisme mondial, sont particulièrement significatifs. Après des décennies de suppression de la lutte de classe, des centaines de milliers de travailleurs, avec des millions d’autres derrière eux, entrent en lutte et sont de plus en plus réceptifs à un programme socialiste.

Deux programmes opposés sont sur une trajectoire de collision. L’économie politique de la classe dirigeante capitaliste est basée sur la recherche du profit, quel qu’en soit le coût en vies humaines et en dévastation économique.

L’économie politique de la classe ouvrière est basée sur l’utilisation des vastes ressources économiques que son travail a créées pour l’avancement du bien-être humain. Il n’y a pas de juste milieu ou de voie réformiste ici. Les intérêts matériels des deux principales classes de la société capitaliste sont irréconciliablement opposés.

Les intérêts vitaux de la classe ouvrière, la masse de la population mondiale, ne peuvent être défendus que par une lutte politique internationale unifiée contre toutes les agences du capital, surtout les bureaucraties syndicales, pour la prise du pouvoir afin de réaliser la transformation socialiste de l’économie mondiale.

La condition préalable à sa réalisation, alors que le capitalisme mondial plonge d’un désastre à l’autre, est la construction du parti mondial de la révolution socialiste, le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), pour fournir la direction nécessaire aux luttes qui éclatent actuellement.

 

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