dimanche 9 octobre 2022

L’occident (les USA) ont décidé de provoquer la Russie à la guerre totale…

Sacha Bergheim dit en clair ce qu’il faut penser de la destruction d’une partie du pont de Kertch comme d’ailleurs du sabotage des pipelines, des tirs sur la centrale nucléaire, tout faire pour provoquer l’intervention russe alors que la Russie a choisi une opération limitée et un timing qui permette les négociations directes ou indirectes. Il est vrai que le temps, celui du général Hiver joue pour eux… Notez la publicité accordée par nos médias à toutes les voix qui exigent en Russie une intervention plus vigoureuse, voire comme celle de Kadyrov nucléaire. On voit bien ce qui est sollicité par les USA et leur marionnette ukrainienne. Comme nous l’affirmons par ailleurs elle confirme si besoin était la provocation permanente à la guerre à laquelle se livrent les Etats-Unis, tout en accusant la Russie de “chantage nucléaire”, alors que ce sont eux, uniquement eux et leur avorton ukrainien qui tentent d’en créer les conditions du déclenchement en Europe. Il n’y aura pas de mouvement de la paix, pas de limite imposée à l’OTAN tant que les “pacifistes” s’obstineront stupidement à déclarer que tout est la faute de Poutine et que seul celui-ci est un danger y compris nucléaire. Une telle affirmation est non seulement complètement erronée mais elle crée le contraire d’une lutte pour la paix, elle suscite haine colère et peur donc appel à l’OTAN voire aux Etats-Unis pour les protéger du méchant tyran supposé. Nous plaçons en fin d’article, l’intervention courageuse d’une député irlandaise, une voix rare qui dit ce qu’il y a à dire si on veut réellement la paix. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

La destruction de deux piles du pont routier de Kerch par un camion d’engrais (quand les douaniers traquent des explosifs à l’entrée de chaque côté! mais quels idiots de ne pas avoir pensé aux engrais qui peuvent passer via Mariupol et Berdyansk!) est donc actée. Destruction sur le sol de la fédération de Russie.

Le Kremlin est pris de court car son offensive rouleau compresseur était censée intervenir dans un mois et demi. Du point de vue militaire rien ne nécessite de se hâter: le plus compliqué est que l’explosion a entrainé un incendie d’un transport ferroviaire, ce qui réduit les possibilités de transfert de matériel ou d’hommes via Kerch. Opération évidemment qui n’est pas due au hasard et parfaitement menée, et qui oblige politiquement à répondre. Mais celui qui l’initie est celui qui contrôle l’escalade.

On a vu comme la Russie s’est efforcée de relativiser les bombardements ou attaques de drones sur la centrale de Zaporojie, mais là, c’est l’opinion publique russe qui ne peut pas se contenter d’un “oh mais ils n’ont encore rien vu”. Les occidentaux entendent ainsi forcer la Russie à franchir d’un cran la confrontation sur le temps qui ne lui convient pas.

Mais cela conforte les propos que je mentionnais hier: il n’est plus question d’un accord avec l’Ukraine sur sa neutralité, il est bien question de neutraliser l’ensemble de l’architecture gouvernementale, institutionnelle et militaire du pays. C’est finalement le revers politique de la destruction du pont de Kerch: cela va renforcer l’unité globale de l’opinion publique russe en montrant que le régime de Zelenski est définitivement bien un ennemi mortel aux mains de l’otan.

La guerre totale est donc lancée avec pour la Russie deux objectifs: l’élimination de l’Ukraine comme menace stratégique et l’effondrement économique de ceux qui paient l’effort militaire ukrainien (oui, nos impôts et ceux des Américains servent à payer les soldes des soldats jusqu’aux généraux ukrainiens, et non pas uniquement à leur “livrer” du matériel). En toute franchise, j’espérais que les occidentaux auraient une retenue qui laisserait malgré tout ouverte l’option de la diplomatie. Mais en fournissant des armes politiques à la ligne dure du régime russe incarnée par Medvedev (quand Poutine, contrairement aux délires médiatiques en occident, représente la ligne légaliste et pondérée – demandez-vous pourquoi en 7 mois de guerre l’infrastructure d’Etat en Ukraine a subsisté [quand c’est la première chose que pratiquent les USA!] – il y a un point de non-retour qui est franchi.

Le problème dans une guerre n’est pas se prétendre être fort ou dans son droit, c’est l’économie réelle qui soutient l’effort de guerre combinée à la capacité de l’opinion publique à accepter un sacrifice individuel pour la cohésion collective. Et là, l’occident n’est pas suffisamment armé pour tenir le coup d’une guerre. N’oubliez pas que nous ne sommes pas dans un jeu vidéo ni un film hollywoodien, et qu’une guerre ne se gagne pas de manière magique par l’héroïsme de Top Gun. J’opterais humblement pour des frappes symboliques par exemple, dans un premier temps, mais une montée en puissance croissante du côté russe selon le timing qui leur permettra d’engager les opérations de grande envergure qui s’annoncent.

Sacha Bergheim

Intervention de Clara Daly député irlandaise, cela change des contorsions indignees de ce qu’on entend à l’assemblée nationale française où l’on prétend vouloir la paix en donnant tous les arguments à la guerre.




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