vendredi 7 octobre 2022

VIVE LA "SOCIALE" ET SES START-UPS MACRONIENNES

Publié par El Diablo

Alors que nous manquons de médecins auprès des patients, depuis quelques années, nous constatons qu’un certain nombre de membres de cette profession se sont lancés dans les affaires en profitant d’un « marché » financé à guichets ouverts par la Sécurité sociale. Le premier exemple est maintenant connu, il s’agit d’Orpéa, société créée en 1989 par un neuropsychiatre, qui est aujourd’hui la 170e fortune de France.

Plus récemment, la promotion de la start-up Nation par E. Macron a donné des ailes et surtout des aides à des médecins. Ils ont flairé le bon créneau que constitue la télémédecine et développé les sociétés Qare ou Medadom qui font de la publicité pour attirer des médecins en leur proposant une prime à l’embauche et des conditions de travail présentées comme idéales, car pouvant s’exercer à domicile avec un ordinateur et un téléphone.

Il faut aussi évoquer Happytal, service de conciergerie, auquel de nombreux hôpitaux ont délégué le paiement des chambres seules. Cette société a profité des financements d’un incubateur mis en place par une université parisienne, donc de fonds publics, pour ensuite développer son business. Il y a aussi Noé Santé choisie par l’AP-HP pour « faciliter » le retour à domicile des patients, mais qui sert en fait à les faire sortir le plus rapidement possible pour libérer les lits.

Et puis il y a Sauv Life dont un article de Mediapart vient de dénoncer le caractère commercial qui se cache derrière une association proposant un service de visite à domicile avec des infirmiers munis d’une mallette de télémédecine. Derrière une intention louable, il est légitime de s’interroger sur un service proposé par un médecin du SAMU de Paris, actionnaire de diverses sociétés présentes derrière l’association.

Ce qui est encore plus contestable est que nous retrouvons comme soutien à la mise en place de ces services financées par les ARS le directeur général des hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, qui a depuis quitté ses fonctions et le ministre de la Santé qui était à la manœuvre comme président de l’organisation professionnelle SAMU-Urgences de France et qui a préconisé la mise en place de ce service dans une de ses mesures de sa mission flash, censées résoudre les problèmes d’encombrement des urgences cet été.

Tout cela nous est présenté comme légal mais pour beaucoup apparaît immoral et en contradiction avec la déontologie qui régit la profession. Il semble urgent que la clarté soit faite sur ces affaires car il s’agit d’une part de fonds de la Sécurité sociale, d’autre part, dans la situation de dégradation de notre système de santé, le mélange entre médecine et business apparaît comme particulièrement scandaleux.

Docteur Christophe Prudhomme

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