La situation en Allemagne entre manifestations de masse et visite d’Olaf Scholz en Chine en cavalier seul…
Le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra en Chine vendredi à la tête d’une délégation d’industriels. La France et les Etats-Unis sont en colère, et six ministres allemands protestent mais l’opinion publique est de plus en plus opposée aux sanctions contre la Russie, les manifestations se sont succédées le 30 octobre… rapide état des lieux au cœur même de l’UE qui se délite…
Le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra en Chine vendredi, le moins que l’on puisse dire c’est que cette décision marque la fragilité du jusqu’au boutisme dont Macron est désormais le représentant et le vassal sans cesse dupe des USA et de l’OTAN.
C’est une première visite d’un dirigeant européen depuis la crise sanitaire. L’Allemagne reste le moteur économique de l’Europe, mais fait de plus en plus cavalier seul, craignant pour son industrie. Olaf Scholz rencontrera le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang, il sera accompagné des grands industriels que sont Volkswagen ou BASF, la Chine étant le premier partenaire commercial de l’Allemagne.Selon Reuters, Emmanuel Macron a proposé au chancelier allemand de s’y rendre avec lui, pour envoyer un message d’unité à la Chine et au reste du monde, mais l’offre aurait été déclinée.
Les partenaires de l’Allemagne regrettent une entrevue non concertée, alors que l’Union devrait se montrer stricte vis-à-vis de la Chine, sans naïveté, regrette le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton. « Il est très important que les États fassent évoluer leur comportement vis-à-vis de la Chine, dans un cadre beaucoup plus coordonné plutôt qu’individuel, comme la Chine évidemment ne cesse de vouloir le faire ». Mais ni le chancelier, ni les milieux d’affaire, ni une part grandissante des travailleurs allemands ne supportent plus Macron et le gouvernement français qui donne des leçons à tout le monde pour mieux se soumettre aux Etats-Unis. Depuis un certain temps, toutes les décisions de l’Allemagne suscitent le courroux de ses partenaires européen, et en particulier de la France. Le temps du tandem Angela Merkel-Emmanuel Macron semble bien loin. Les plans à 200 et 100 milliards pour soutenir l’économie allemande et son industrie de la défense, sans aucune concertation, est clairement le signe d’une Deutschland zuerst (l’Allemagne d’abord). Sans parler du choix du réarmement allemand directement avec les Etats-Unis en faisant fi de l’industrie française qui fait songer au choix australien, le double jeu de l’UE et des USA en Afrique tout cela témoigne à quel point la vassalité de la France aux Etats-Unis fait de Macron un cocu battu et content. Le voyage en cavalier seul du chancelier en Chine est la cerise sur le gâteau de l’isolement français et de sa perte d’influence internationale.
Emmanuel Macron peut se consoler au vu des quelques alliés qui lui restent au sein des politiciens allemands. Si le chancelier et les industriels veulent s’écarter du « Chine bashing » ambiant, la ministre écologiste des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n’est pas sur la même longueur d’onde : « Nous ne devons plus dépendre d’un pays qui ne partage pas nos valeurs », au risque de se rendre « politiquement vulnérables au chantage », a-t-elle plaidé, appelant à ne pas commettre les mêmes « erreurs » qu’avec la Russie, rapporte l’AFP. Par conséquent, la récente décision d’Olaf Scholz, contre l’avis de 6 ministres de son gouvernement, de vendre 25 % du port de Hambourg, le plus grand du pays, à la société chinoise Cosco, a suscité l’incompréhension. Ce n’est certainement pas le seul port d’Europe vendu au groupe chinois, mais disons que le contexte a fortement changé.
En effet, les suppôts de l’OTAN et de la CIA savent bien que la bataille contre la Russie n’est qu’un hors d’oeuvre dans la politique impériale. Dans un scénario de politique-(pas si)fiction, imaginez la Chine envahir Taïwan. Les sanctions que subit la Russie seraient alors appliquées à Pékin. L’Allemagne se retrouverait dans la même situation de dépendance du gaz russe qu’elle ne l’est avec la Chine pour son industrie. Et il n’est pas question que du cavalier seul de l’Allemagne vis-à-vis de l’Europe.
Les États-Unis – qui ont longtemps mis en garde Berlin contre sa politique russe – voient le signe d’une dissension au sein des alliés occidentaux, qui devraient plutôt adopter une position ferme par rapport à la Chine, mais s’ils peuvent totalement mépriser la France, vu les problèmes de leur allié de Grande Bretagne, ils ne peuvent pas totalement négliger l’Allemagne.
LE PHENOMENE IMPORTANT EST LA MONTEE DES MANIFESTATIONS CONTRE LES SANCTIONS ENVERS LA RUSSIE :
Des manifestations de masse ont eu lieu dans plusieurs villes d’Allemagne le 30 octobre 2022. Les gens dans la rue exigent la fin des sanctions contre la Russie qui provoquent la destruction de leur économie et l’inflation. Le taux d’inflation annuel de la zone euro a atteint un nouveau record de 10,7 % en octobre 2022. Il s’agit d’une hausse par rapport aux 9,9% de septembre, selon une estimation rapide d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.
Alors que les médias de masse rapportent à nouveau que quelques centaines de personnes ont assisté aux manifestations, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier dans les rues de la plus grande économie d’Europe.
Certains manifestants ont déclaré que leurs soi-disant dirigeants avaient eu suffisamment de temps pour prendre des décisions positives, mais qu’ils refusaient de les prendre.
Il y a quelque chose de finalement puissant quand de telles masses de gens se rassemblent avec un objectif unifié.
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