jeudi 13 juillet 2023

Publié par El Diablo

 

La livraison de missiles français à Kiev n'affectera pas le cours du conflit, selon le Kremlin

Dmitri Peskov a relativisé l'importance de la livraison de missiles français à l'Ukraine, annoncée par Emmanuel Macron le 11 juillet. L'ambassade de Russie à Paris a dénoncé la responsabilité française dans les morts civils qui s'ensuivront.

La livraison par la France de missiles de longue portée «n'affectera pas» le cours du conflit, a estimé le 11 juillet 2023 le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, réagissant à l'annonce d'Emmanuel Macron.

C'est en arrivant au sommet de l'OTAN à Vilnius ce 11 juillet qu'Emmanuel Macron a déclaré avoir «décidé de livrer de nouveaux missiles permettant des frappes dans la profondeur à l'Ukraine». Emmanuel Macron a estimé que cette livraison respectait la «doctrine» française, à savoir «non escalatoire», et n'affaiblissant pas les capacités françaises.

Dmitri Peskov a toutefois ajouté que cette décision de l'Elysée pourrait «aggraver le sort de Kiev», affirmant ignorer de quels missiles il s'agissait. 

Le président français n'avait en effet pas précisé quels missiles seraient livrés à Kiev, mais une source militaire française a, depuis, indiqué à l'AFP que les premiers missiles de longue portée Scalp étaient déjà arrivés en Ukraine, «en même temps que notre président l'annonçait».

L'ambassade de Russie à Paris a quant à elle fait part de sa déception. «Comme la pratique l'a déjà montré, le régime de Kiev utilise l'analogue britannique de ce missile de croisière pour attaquer les zones résidentielles des villes et les infrastructures civiles, entraînant la mort de civils, y compris des femmes et des enfants» a-t-elle ajouté, précisant que la partie française devait être «consciente» de son «degré de responsabilité».

50 missiles SCALP seraient livrés

L'agence Reuters, citant une source diplomatique, a affirmé que 50 missiles seraient ainsi livrés.

Aucune précision n'a été officiellement apportée sur leur nombre par l'Élysée, mais les stocks français sont estimés à «moins de 400», selon le magazine spécialisé Défense et sécurité internationale. «Le nombre livré à l'Ukraine est assez significatif, mais il préservera les stocks français très largement au-dessus des capacités dont on a besoin», a souligné la source militaire de l'AFP.

Les missiles Scalp sont l'équivalent français des Storm Shadow britanniques, déjà livrés par Londres à Kiev. Conçu dans les années 90, ce missile de croisière peut être tiré depuis un avion. Selon ses promoteurs, il offre une grande précision et peut pénétrer des bunkers ou des infrastructures. En juin, les autorités russes de la région de Kherson avaient rapporté que le pont de Tchongar, reliant la Crimée à la région de Kherson, avait été endommagé mais non détruit par une frappe ukrainienne. Selon le comité d'enquête, des missiles Storm Shadow auraient été utilisés. Plusieurs d'entre eux avaient manqué leur cible.

L'Ukraine se serait engagée à ne pas utiliser ces missiles en dehors de «ses frontières internationalement reconnues», ce qui implique la Crimée, rattachée en 2014 par référendum à la Fédération de Russie. Un rattachement non reconnu par l'Occident.

Le 7 juillet, les forces russes ont mis la main sur un des missiles Storm Shadow livrés par Londres à Kiev en mai dernier. Intercepté, mais seulement en partie détruit, l’engin a été envoyé à Moscou pour rétro-ingénierie.

Vu sur l’application RT News

source : Twitter

 

Livraison de missiles longue portée : des voix dissidentes françaises critiquent Macron

Le président français a annoncé le 11 juillet, depuis le sommet de l'OTAN à Vilnius, la livraison de missiles longue portée Scalp à l’Ukraine. Un soutien militaire qui n'a suscité que de minces indignations dans l’Hexagone.

La France suit ses partenaires occidentaux et va livrer des missiles Storm Shadow – Scalp dans l'armée française – à l’Ukraine. Cet armement développé conjointement entre la France et le Royaume-Uni peut atteindre une cible à près de 300 kilomètres.

Pour justifier ce nouvel envoi, Emmanuel Macron a évoqué le 11 juillet à Vilnius (Lituanie) «la situation de la contre-offensive qui est menée par l'Ukraine». Dans la foulée, l'AFP a rapporté, citant une source militaire, que les missiles étaient arrivés le même jour en Ukraine. Reuters a avancé le chiffre de 50 armes. 

Des souverainistes fustigent la «stratégie suiviste» de Macron 

En annonçant la livraison de missiles Scalp, le président français a, selon les propos du général Trinquand, suivi la voie tracée par d’autres États occidentaux. «Une fois que les Britanniques l'ont livré, on avait un peu de mal à être à la traîne», a déclaré sur les ondes de Radio classique l’officier, qui fut conseiller défense d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle de 2017.

Une attitude critiquée par les oppositions essentiellement dans la mouvance souverainiste. Ainsi, l’ancien député Jean-Frédéric Poisson a dénoncé une «stratégie suiviste» de la «France macronisée» et prend à partie le «lobbying belliqueux» des «va-t’en guerre otaniens». Le président de l’UPR et ancien candidat à la présidentielle François Asselineau a fustigé le coût de ces missiles évalué à «850 000 euros pièce !». Le député Nicolas Dupont-Aignan a quant à lui estimé que le président est «devenu fou».

L’eurodéputé Reconquête Gilbert Collard a dénoncé pour sa part la livraison de missiles «dont la portée permet d’atteindre Moscou» et demande que le Parlement s’oppose à «cette folie guerrière». Enfin, c'est le risque d’escalade qu'une telle livraison pourrait engendrer qu'a soulevé l'économiste Philippe Murer.

Le membre des Éconoclastes Nicolas Meilhan a lui aussi estimé que la décision d'Emmanuel Macron bafouait les droits du Parlement et menait à une escalade.

Kiev frappera-t-il le Donbass et la Crimée avec des missiles français ?

Comme à chaque livraison d’armes occidentales, Kiev donne des garanties d’utilisation des missiles dans ses frontières «internationalement reconnues», ce qui intègre de facto le Donbass et la Crimée rattachés à la Fédération de Russie par Moscou. Le Kremlin a de son côté dénoncé une «erreur» qui engendrerait des «contre-mesures» en Ukraine.

Au lendemain du feu vert donné par la Maison Blanche à la fourniture de bombes à sous-munitions à Kiev, la France suit donc la voie de ses partenaires. 

Vu sur l’application RT news

 

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