samedi 8 juillet 2023

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le blog de Roger Colombier prend des vacances mais n'oublie rien

Hormis quelles étincelles qui jailliront à cause de l'actualité politique et sociale, pour le reste, le blog se met au vert. Attention, surtout pas du côté de Eelv. Cette partie de la Nupes ne se veut pas de gauche mais écologique. Comprenne qui pourra!

A la rentrée, le Temps des Cerises va éditer une troisième fois mon ouvrage Aincourt, le camp oublié, premier camp d'internement ouvert en France occupée, contrôlé par le gouvernement collaborationniste pétainiste et gardé par les forces de l'ordre uniquement françaises. Cela n'empêchera jamais que l'occupant nazi viendra y rechercher des otages pour des pelotons d'exécution ou les camps de concentration hitlériens. Dans ces années noires, l'extrême droite était dans le gouvernement de l'Etat français et le patronat marchait pour l'économie du guerre allemande.

Je veux rappeler aussi la classe ouvrière dont je suis issu et que le capitalisme -aujourd'hui dit libéralisme économique pour embrumer les consciences- a enfoui sous une montagne de poussières. Aussi ces quelques lignes:

Les ouvriers

Ils sont gens du labeur, des petits, des sans-grade,

Toute leur vie on leur a répété ceci:

Vos pères étaient des gueux sans aucune échapade,

Gourds de sueur, de misère et de pain rassis.

 

On les a remisés dans un coin toujours sombre,

Au creux des cubes gris que la ville a bâti,

Crucifiés dans le silence froid de l'ombre

Où la vie et les étoiles sont décaties.

 

Ils furent en abondance dans les usines,

Aux tréfonds de la mine ou sur les champs amers,

Ils ne comptèrent pour rien puisque sans racine:

Sous les rides du ciel, l'obscur est éphémère.

 

Ils sont encore là oubliés du désastre,

Au silence d'antan s'accroche le mépris.

Leurs mains calleuses valent moins qu'une piastre,

Leur jour mime la nuit et autour nul ne crie.

 

Ils sont gens du labeur, des petits, des sans-grade,

Toute leur vie on les a rabaissés ainsi.

Leurs pères étaient des gueux sans aucune échappade.

Mais les miens en étaient et je les remercie.

 

Roger Colombier-Casas

 

Aucun commentaire: