Vincent Boulet, Erreur ou trahison ? Pour lui où va la Russie?
Dans le cadre de notre réflexion sur “Gorbatchev – erreur ou trahison” nous avons l’occasion de nous livrer à des travaux pratiques dans l’actualité la plus brûlante sur la difficulté de répondre à cette question. L’analyse de Vincent Boulet que nous publions ici relève-t-elle de “l’erreur” ou de la “trahison”. Nous avons vu à quel point virer les anciens cadres et installer des gens qui sont convaincus de fait de la nécessité de “liquider” l’URSS est une nécessité, combien la nomination des postes aux affaires internationales a été un acte important de la dissolution de l’URSS, de la fin du socialisme, comment partout cela s’est présenté non comme une fin mais comme une amélioration démocratique alors que le peuple était dépossédé au profit d’une bande de prévaricateurs. En ce qui concerne la politique des cadres, si l’on admet que Vincent Boulet a son pendant à la CGT (c’est le seul qui reste de l’ancienne équipe proche des verts comme Ilya Ponomarev dont nous publions le portrait), au secteur international de l’Humanité avec Vadim Kamenka, on peut dire que “tout est sous contrôle” de qui? A vous de juger… Mon analyse cependant n’est pas celle de la force des liquidateurs aujourd’hui, je crois au contraire qu’à l’inverse du temps de Gorbatchev nous sommes dans une toute autre situation de l’impérialisme et que les résistances populaires, de classe ne cessent de monter alors que les rapports de forces internationaux se modifient. Ce constat devient incontournable : alors qu’au 38e congrès, le dit Vincent Boulet est celui qui a mené l’assaut contre le texte dont j’avais proposé une rédaction qui annonçait comme je le fais depuis dix ans, sous l’inspiration de Fidel Castro de nouveaux rapports sud-sud, le rôle de la Chine, il a refusé avec violence ce texte en a fait voter un autre par la fédération de Paris. Même attitude à l’égard du “bilan de l’URSS”. Ce que je constate c’est que Vincent Boulet a dû mettre de l’eau dans son whisky. Mais Boulet continue à tenter d’isoler ce mouvement-là, cette remise en cause de l’impérialisme étasunien pour qu’il ne soit toujours pas question de la faiblesse de l’OTAN et des USA. A partir de ce qui se passe en Ukraine, décrit à la mode Tsipras, celle de l’art de plier devant les marchés financiers et l’OTAN, tout en feignant d’être à “gôche” il oppose de fait Lula, la Chine, l’Afrique à la Russie dans laquelle luttent non seulement Poutine et les siens, le KPRF, tous ceux qui sont convaincus que l’OTAN veut détruire la Russie comme il a détruit l’URSS et l’Ukraine d’ailleurs.
Pas un mot sur la répression que subissent les communistes en Ukraine, l’appel au secours… Ce que pratique Zelensky n’est pas un problème, comme d’ailleurs la position du KPRF n’est jamais pris en compte, taxé de l’épithète infamant de “stalinien” on l’ignore, d’ailleurs c’est comme pour le KKE pourtant très critique de Poutine et de l’intervention mais qui se bat contre l’OTAN : eh bien miracle les scores du KKE aux dernières élections, le contenu de sa campagne tout cela est totalement nié… Rien que cela devrait alerter les communistes…
Mais par rapport au 38e Congrès Vincent Boulet a dû faire des pas énormes, pour reconnaitre ce qu’il niait alors, l’émergence d’un monde nouveau et le rôle réel joué par le conflit otanukrainien contre la Russie là dedans, il cherche simplement comme Macron à le rendre euro-compatible. Donc il ne reste plus à la tendance liquidatrice que la confusion, il faut qu’ils adoptent certains aspects de la réalité pour contenir un travail de destruction et c’est l’essentiel de ce qui ressort de cette invraisemblable texte de Vincent Boulet au nom du PCF. Il faut que le communiste qui le lit et qui au plan interne est je le répète déjà sur la position de Fabien Roussel soit complètement paumé, un peu comme quand on lui fait le coup du communautarisme pour prétendre affronter ce qui se passe dans les banlieues. quand on fait connaitre aux militants le texte de la NUPES qui n’a pas été signé par le PCF et pas la prise de position de Fabien Roussel et ses propositions. C’est une tactique fréquente qui chaque fois passe pour de l’incompétence.
Aujourd’hui nous publions un texte d’Ilya Ponomarev, ancien député du KPRF, passé au Verts et qui envoie des messages en Europe, aux États-Unis pour les convaincre que c’est lui et eux le progrès. Le lien entre Vincent Boulet et Ilya Ponomarev et d’autres y compris des Russes qui ont choisi la liberté à la mode d’Ilya Ponomarev et qui ont des liens étroits avec ces gens du secteur international en particulier dans la région parisienne…
Que faut-il faire leur laisser le parti, la CGT, l’Humanité ? Comme le proposent certains groupuscules qui d’une manière étonnante se retrouvent eux aussi aux côtés de Mélenchon ou dans l’abstention? Sont-ils en état de créer une autre CGT, un autre parti communiste, non ils nous invitent à la situation italienne. Favoriser l’œuvre des Boulet, en organisant la démission.
Voici le texte que vient de publier Vincent Boulet au nom du PCF sur où va la Russie?
C’est un habile montage dont le but tout en feignant de réclamer la paix revient à jeter sur la seule Russie toute la faute et à expliquer que si la Russie tient encore, la situation ne lui est pas favorable et qu’elle ne peut que se dégrader, sur le fond c’est proche de ce que dit l’expert des plateaux de LCI. Et comme je viens de le noter s’il reconnait l’existence d’un mouvement du sud, tente de continuer en dehors de toute vraisemblance de lui conserver non pas seulement un rôle de non belligérant qui peut aider à la négociation ce qui est exact, mais un rôle en fait antagoniste avec l’abominable Poutine ce qui est du délire à la Macron, et le grand espoir des USA. Un autre aspect qui rapproche ce texte de la tactique gorbatchévienne : ne pas affronter les problèmes réels mais en gonfler d’autres comme la menace nucléaire supposée exclusivement russe et jamais du côté des USA bien sûr.
- en fait: tout est de la faute de la Russie et de l’abominable Poutine. (thèse de l’OTAN), pas la moindre allusion au rôle de l’OTAN, aux accords de Minsk.
- dans la mutinerie, Poutine a montré la faiblesse du pouvoir russe (thèse de l’OTAN) cela fait bien plaisir aux Etats-Unis et à ceux qui veulent continuer à la guerre (habile introduction avec d’autres détails de quelques aspects “objectifs” qui semblent prendre les distance avec l’OTAN mais c’est le pâté d’alouette, un cheval d’OTAN, une alouette de paix).
- Le seul argument en faveur de la paix est celui de certains réalistes à la Blinken (ce qui surgirait derrière Poutine est pire) donc il faut la paix mais bien sûr en forçant l’infâme Poutine… On ne voit pas très bien ce qui différencie réellement ce texte des positions de Macron, si ce n’est que Macron lui parait de temps en temps défendre l’autonomie à l’égard de la Chine… Savoir qu’il y a les Brics mais les opposer à la Russie ou agir pour que ces pays aient l’air de la condamner bref appuient non pas la réalité mais la propagande de Boulet qui ne connait de la Russie ou ne veut connaitre que ce qu’en publie l’OTAN et l’UE… étonnez-vous après cela que la dissolution de l’OTAN, le retrait de la France ne soit pas d’actualité.
- Ce texte est de la pure propagande qui dit les liens de Boulet avec des gens comme Ilya Ponomarev et d’autres fondations européennes, plus clairement que s’il portait quelques signes néo-nazis en soutien à ses protégés, parce que pour moi c’est bien de cela qu’il s’agit, faire que le PCF est de fait d’accord avec ceux qui portent les insignes de Das Reich qui a fait le massacre d’Oradour-sur-Glane.
- Il y a quelque chose de parfaitement onirique dans le fait de devoir convaincre des communistes que les Etats-Unis flanqués de gens qui défilent en uniforme nazis ne sont pas nécessairement les victimes qu’ils feignent d’être, la présence d’un Vincent Boulet à la tête du secteur international illustre ce cauchemar éveillé.
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