A l’internationale, ça branle dans le manche !
dimanche 1er octobre 2023, par
Ah, si la situation internationale pouvait se limiter aux manoeuvres macroniennes censées redorer le blason présidentiel ! La presse française —singulièrement la presse audiovisuelle— serait alors dans le juste avec le pape venu délivrer la bonne parole migratoire, après le souverain britannique confiant ses préoccupations climatiques, accueilli en grande pompe par Macron notamment dans une réception à Versailles d’un montant évalué à 6 millions 270 milles euros, que les 10 millions de français qui se privent pour manger à leur faim auront appréciée.
Mais si on veut bien quitter les ministres, conseillers, people, et autres parasites venus se remplir la panse au frais de la Nation, la situation internationale pose des sujets des plus préoccupants.
Trois éléments nous concernent directement.
-> D’abord la guerre en Ukraine, banalisée, qui semble être maintenant installée durablement dans les esprits.
Le bruit des armes y est quotidien. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens et de Russes y perdent leur vie dans l’indifférence générale …
Les destructions sont massives montrant l’efficacité des armes utilisées.
La coalition semble inébranlable, et dans l’euphorie de la barbarie, au Canada, le parlement en présence de Zelensky, rend hommage à "un des premiers combattants contre les russes", Yaroslav Hunka, âgé de 98 ans, ancien enrôlé dans la Division SS Galicie, accusée d’avoir perpétré de nombreux massacres.
Mais si on revient aux choses qui perdureront après la guerre, les questions économiques et agricoles notamment, les coalisés montrent des failles. Alors que l’OTAN pousse à la roue pour l’adhésion de l’Ukraine, on apprend de Varsovie que le missile qui s’était abattu sur le sol polonais et tué deux civils dans le village de Przewodow, près de la frontière avec l’Ukraine, en 2022, était ukrainien et non russe.
La situation avec la Pologne se tend.
A partir de 2024, Varsovie n’aidera plus les réfugiés ukrainiens. Le gouvernement polonais a quarante millions de citoyens à gérer, et ils sont sa priorité. Parmi eux ses paysans, menacés par l’exportation du blé ukrainien à bas prix, encouragée par l’union européenne. La Pologne réagit, et c’est devant l’OMC où l’Ukraine a déposé plainte au nom de la libre circulation des marchandises que l’affaire est maintenant portée. Avec la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie la Roumanie et la Slovaquie font bloc. L’UE a fixé au 15 septembre la date limite de l’ambargo sur les grains ukrainiens, date dont les pays concernés ont déjà déclaré qu’ils n’en n’avaient que faire. Le ton monte. Zelensky accuse sans les nommer ses alliés devant l’ONU. Conséquence, le premier ministre polonais annonce que désormais, son pays, l’ex plus proche allié de l’Ukraine qui a déjà déboursé plus de 3 milliards de dollars en aide militaire ne livrera plus d’armes à l’Ukraine. Les différentes périodes électorales qui s’ouvrent — en Pologne, mais aussi aux USA— et la situation économique dans chaque pays, marqué par l’inflation, rendent fragile un front qui se voulait encore il y a quelques mois inébranlable.
Restent Macron et les forces politiques françaises, unanimes, de la FI au RN en passant donc par LREM Renaissance, et sa serpillère LR, pour voter un plan de financement militaire de 413 milliards d’euros. Pour la gauche l’effort n’est pas suffisant ! Des députés LFI demandent plus ! Ce sont les services publics qui seront satisfaits, car c’est évidemment la politique sociale qui devrait bénéficier au plus grand nombre en France qui va être lourdement pénalisée. Suppressions de poste, diminution des missions, attaques contre la sécurité sociale sur laquelle lorgnent les grands capitalistes, ou encore sur l’assurance chômage… C’est cela l’effort de guerre qui fait les choux gras des marchands d’armes, aujourd’hui comme hier, en Ukraine de nos jours comme en Syrie il y a quelques années.
-> Macron dans la galerie des glaces à Versailles n’a plus de problème avec le Niger.
Lui qui accusait de voir l’ambassadeur retenu en otage, nourri par de simples rations militaires —les versaillais d’un soir n’ont pas eu à verser une larme— a donc rapatrié ambassadeur (pas si retenu que cela) et troupes françaises.
L’évènement serait anecdotique s’il ne témoignait du rejet de la France en Afrique. Il y a là évidemment les résidus de la France-Afrique, des belles années de la 5ème république soutenant tout ce que le continent comptait de dictateurs, mais il y a plus, la note macronienne que n’y est pas passée inaperçue.
L’arrogance de Macron, une façon de faire méprisante, mais aussi la dégradation des moeurs qu’il incarne et que les africains ne comprennent et ne supportent pas de la part d’un chef d’état. Le doigt d’honneur tendu par un repris de justice sur l’épaule duquel se prélasse le président français aux Antilles, le tout, qui rappelle plus le cabaret « Madame Arthur » et ses numéros de travestis que le perron de l’Elysée, a été dévastateur. Le spectacle depuis du président français qui « s’enfile » des bières en boite de nuit accentue le trait. Le tout dans un contexte marqué par une idéologie woke portée par nos « élites », people ou autres journalistes qui se veulent à la mode que décidément la grande partie du continent africain, comme de notre pays d’ailleurs, ne comprend et n’accepte pas.
-> Enfin, les états-unis touchés par un véritable typhon social.
Lorsqu’il s’agit de simple météo, les images font rage. Là, la discrétion est de mise.
Pourtant ce qui frappe l’industrie automobile américaine devrait en toute logique préoccuper les « grands » de ce monde, quelle que soit leur nationalité, les grands patrons, les actionnaires et les gouvernants.
Pour répondre à l’inflation, les ouvriers de Détroit chez Ford, General Motors ou encore Stellantis sont en grève depuis la mi septembre pour obtenir une augmentation de salaire de 40% !
Ils expriment avec détermination, imposant leur rythme à leur syndicat des ouvriers de l’automobile UAW, la force de l’unité ouvrière. Ils incarnent tout simplement la loi de la lutte des classes qui oppose le travail au capital pour permettre à des millions de vivre dignement.
On a coutume de dire que les grands phénomènes qui touchent les USA ne tardent pas à déferler sur l’Europe. Les gouvernements, dont celui de Macron, devraient se préoccuper de la situation.
Pour gagner le blocage des prix contre l’inflation, l’augmentation des salaires et leur indexation, les forces sont intactes.
A bon entendeur….
Jacques Cotta
Le 1er octobre 2023
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