PETITS CADEAUX DE NOËL – Le Billet d’Humeur du Docteur Christophe Prudhomme
En cette fin d’année qui n’a pas été très réjouissante tant au niveau national qu’international, je souhaiterai apporter une petite touche de bonheur et d’optimisme. Il est en effet important pour la santé de conserver des perspectives positives et l’espoir d’un avenir meilleur, car comme le dit l’adage « L’espoir fait vivre ».
Je citerais tout d’abord ma camarade, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale du Loiret qui vient de gagner en cassation le procès intenté par une directrice d’EHPAD au motif d’une mention diffamatoire dans un tract. Tract qui ne faisait que souligner les conditions d’accueil déplorables des résidents dans cet établissement. Malgré le soutien de sa hiérarchie, notamment de l’ARS, cette fonctionnaire qui a bénéficié dans le cadre de cette procédure judiciaire de la protection fonctionnelle, c’est-à-dire la prise en charge des frais de justice par son administration, a définitivement perdu.
Autre très bonne nouvelle, la censure par le Conseil constitutionnel le 21 décembre de la mesure prévue dans le projet de budget de la Sécurité sociale de 2024 concernant les contrôles des arrêts de travail par les employeurs. Il s’agissait plus précisément de suspendre automatiquement le versement des indemnités journalières par la Sécurité sociale dans le cas où le médecin diligenté par une entreprise concluait à un arrêt injustifié. Le Conseil constitutionnel considère qu’alors même que son incapacité physique de continuer ou reprendre le travail a été constatée par un médecin, « toute personne incapable de travailler en raison de son état physique ou mental » a le « droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». Nous revenons ainsi au mécanisme antérieur qui permet à l’employeur de demander une vérification à un médecin qui, s’il juge qu’il y a abus, transmet au service de contrôle de l’Assurance Maladie peut alors décider de suspendre les indemnités journalières. Il semblait en effet inconcevable que l’employeur dispose d’un tel pouvoir sans aucun contrôle. Qui plus est, même ce mécanisme est sujet à controverse car il oppose les décisions contradictoires de deux médecins, ce qui remet en cause un principe essentiel en médecine qui est l’indépendance professionnelle du praticien.
Enfin, dernier petit bonheur lors d’une récente intervention du SAMU. Il s’agit d’un homme de 35 ans qui fait un arrêt cardiaque brutal dans une salle de sport. Un des témoins entame immédiatement un massage cardiaque. Les pompiers arrivés les premiers sur les lieux mettent en place un défibrillateur qui administre un choc électrique au patient qui reprend un pouls avant l’arrivée du SAMU. Le médecin constate une reprise de la respiration et un réveil du patient qui est transféré rapidement dans un centre spécialisé de cardiologie. Aux dernières nouvelles, il va beaucoup mieux et devrait pouvoir sortir de l’hôpital sans séquelles.
Docteur Christophe Prudhomme
Praticien hospitalier -SAMU 93
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