Cette hausse de la pauvreté qui contredit les fables de l’exécutif
Dans le monde virtuel et parallèle de l’exécutif, nous nous approcherions du plein emploi et il aurait protégé le pouvoir d’achat. Mais ces fables s’évaporent au contact d’une réalité tout autre : la pauvreté ne cesse de progresser, comme le montrent malheureusement les demandes croissantes au Secours Populaire ou aux Restos du Cœur, ou la récente note de la fondation Jean Jaurès. blog Agora Vox
De l’échec économique au désastre social
Et dire que le roitelet de l’Élysée s’est cru bon, façon petit chef irrascible, d’enguirlander les syndicats qui seraient responsables d’entraves à ses réformes, qui devraient nous mener au plein emploi ! Cette nouvelle foucade de Macron est doublement ridicule. Sur la forme, s’énerver de la sorte n’a rien de présidentiel et s’apparente davantage à un petit chef médiocre qui passe ses nerfs sur les autres en public, de manière à s’exonérer de la responsabilité de la faillite de sa politique. Malheureusement, la forme ridiculement excessive permet d’oblitérer le fond. Dire que « nous n’y sommes pas » et qu’il faudrait pas faire de pause dans les réformes pour atteindre le plein emploi est surtout le signe de l’échec complet d’une politique entamée après le rapport Attali, piloté notamment par Macron pour Sarkozy…
Cela fait 15 ans maintenant qu’une politique de déconstruction de tous les droits sociaux et du travail, couplée à une baisse massive des taxes des entreprises, est menée par le duopole LR-PS, qui a logiquement enfanté Macron. Quinze trop longues années que de lourdes réformes se sont empilées, permettant l’uberisation de notre économie, la précarisation des travailleurs, dans un contexte de fort déficit d’emplois, produit de notre déficit commercial croissant. Malheureusement, il était prévisible que ces politiques ne donnent aucun résultat, dans un espace comme l’UE, où notre pays et nos travailleurs sont en concurrence avec des pays où le coût du travail est plus bas de 80%... La baisse du taux de chômage, limitée, n’est que le fruit d’une manipulation statistique, le nombre de demandeurs d’emplois baissant à peine.
En somme, la précarisation, les emplois ou pseudo-emplois à temps partiel, et la stagnation du SMIC, combiné à la baisse du salaire réel de nombreuses professions (permis par le maintien d’un fort niveau de chômage), ont produit un vrai appauvrissement d’une partie de la population. C’est ce que pointait l’INSEE dans une note à la rentrée, pointant « un sentiment de déclassement ». Le Secours Populaire souligne que pour 34% des Français, « leurs revenus leur permettent juste de boucler leur budget ». La Fondation Jean Jaurès vient de publier une note « Classes moyennes en tension. Entre vie au rabais et aides publiques insuffisantes », nouvelle illustration de l’appauvrissement des Français, avec une nette hausse du renoncement aux vacances (42% vs 31% en 2010) ou aux achats de produits alimentaires…
Très concrètement, cela se traduit aussi par une augmentation du nombre de personnes qui recourent aux Restos du Cœur ou au Secours Populaire : retraités, étudiants, travailleurs pauvres… Ce faisant, il est clair que la politique économique menée depuis trop longtemps ne marche pas : tout ce qui est fait au nom de la compétitivité ne produit qu’une précarisation et un appauvrissement des classes populaires et des classes moyennes, et ne contribue qu’à augmenter les profits des grandes entreprises et la rémunération de leurs dirigeants. C’est aussi ce qui s’était passé en Allemagne après les réformes Hartz (très proches des politiques suivies depuis le rapport Attali en France), avec un appauvrissement d’une partie de la population. Les mêmes politiques produisent les mêmes résultats, détestables socialement.
Mais ce faisant, cela contredit l’histoire racontée par l’exécutif : non seulement nous ne sommes pas proches du plein emploi, mais la qualité des emplois se dégrade, entre temps partiel et salaire en baisse (comme le rappelle la grêve des livreurs Uber Eats). Et s’il y a eu des gestes pour limiter la baisse du pouvoir d’achat, c’était insuffisant et pour corriger des choix aberrants sur l’électricité.
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