LE YIN ET LE YUANG L'EMPORTENT SUR MARX ET LÉNINE EN CHINE
Article diffusé et à lire sur HISTOIRE ET SOCIÉTÉ
Comment de XUAN (à diffuser dans les indispensables cellules du Parti Communiste si ce Parti a la sagesse de les rendre à nouveau obligatoires pour l'instruction marxiste des nouveaux adhérents notamment et telles qu'elle n'aurait jamais dû être abandonnées par les liquidateurs de notre grand PCF qui par leurs multiples combines politiciennes, trahisons, et alliances suicidaires, ont ramené son score à 2 ou 3 %)
La sinisation du marxisme est une réalité et Xi Jinping le
rappelle systématiquement. Cela veut dire que la révolution chinoise
obéit aux caractéristiques historiques et culturelles de la Chine et
ceci ne s’exporte pas. Ce qui nous est commun c’est sa caractéristique
universelle, le socialisme, la transition du capitalisme au communisme.
Mais elle prend partout des formes nationales, sinon elle ne prend pas.
Ce qui échappe à l’auteur mais aussi à certains marxistes, c’est la dialectique marxiste elle-même.
Comme le dit Danielle le marxisme est conçu sommairement comme une
opposition absolument violente. C’est « un se divise en deux ». Mais «
un se divise en deux » signifie aussi que les contraires sont reliés et
non indépendants, la contradiction est à la fois l’opposition et l’unité
des contraires.
Et le texte de Marx montre comment « on peut se réjouir que l’Empire le
plus ancien et le plus solide du monde ait été entraîné en huit ans, par
les balles de coton des bourgeois anglais, au seuil d’un bouleversement
social qui doit avoir, en tout cas, les conséquences les plus
importantes pour la civilisation ».
Mao Zedong avait exposé ces caractéristiques dans « de la pratique » et
« de la contradiction ». A la même époque Politzer avait fait de même
dans les « principes élémentaires de philosophie » et les « principes
fondamentaux de philosophie », où il cite d’ailleurs Mao. Là se trouve
une excellente base de formation pour les cellules du parti communiste.
Or cette dualité de la contradiction en elle-même est une notion qui
échappe à la tradition philosophique occidentale, profondément
métaphysique : soit elle nie l’existence de la contradiction, soit elle
sépare les contraires et nie tout rapport entre eux.
Par exemple l’interpénétration du commerce mondial réalise l’unité
contradictoire de l’hégémonisme US et des pays producteurs. La
contradiction qui oppose les USA à la Chine dans le domaine commercial
n’a d’existence que dans le cadre de la mondialisation unipolaire, créée
par les USA eux-mêmes. Réaliser un découplage aboutirait à détruire ou
entraver les forces productives non seulement en Chine mais également
dans le monde entier et aux USA eux-mêmes.
Nous avons vu ainsi que la guerre commerciale engagée par les USA
entraîne des surcoûts pour le peuple américain et des pertes importantes
pour des entreprises qui travaillent en Chine ou qui commercent avec,
de sorte que ce conflit engendre d’autres contradictions au sein de la
grande bourgeoisie des Etats Unis.
Deuxièmement, la position métaphysique considère que la contradiction, si elle existe, est identique sous tous ses aspects.
Mais si la loi de la contradiction est universelle, sa forme réelle est spécifique à chaque objet.
Creuser le sol n’a pas de sens en dehors de la nature du sol et de la
nature de l’outil, sinon il suffirait d’une pelle d’enfant pour creuser
l’argile, ou bien on pourrait faire une tranchée dans du sable avec une
pioche. De même face au patron on ne peut pas obtenir des augmentations
de salaire de la même façon que pour des bouchons d’oreille en silicone
ou des gants de sécurité.
Ainsi, la Chine ne traite pas de façon identique ses contradictions avec
les autres pays émergents, avec les pays du second monde et avec
l’hégémonisme US. Et elle ne résout pas de la même façon les
contradictions avec l’administration, la fraction militaro industrielle
du capital US, et les contradictions avec d’autres clans capitalistes,
qui commercent ou font des profits en Chine.
Il serait faux de mettre indifféremment dans le même sac l’ensemble des
relations – des contradictions- qui nouent les nations, et par exemple
affirmer que tous les pays sont impérialistes, ou menacent également la
paix mondiale, alors que les USA sont hégémoniques et qu’ils provoquent
et attisent tous les conflits.
Il vient donc que de l’ensemble des contradictions mondiales, certaines
sont déterminantes et d’autres secondaires. La Chine insiste dans tous
les conflits sur la responsabilité des Etats Unis et vise l’encerclement
de l’hégémonisme par l’unité de toutes les nations qui en sont
victimes.
Troisièmement, la contradiction qui est à la cause des
transformations se transforme elle-même. La mondialisation –
c’est–à-dire les relations internationales et intercommunautaires – n’a
pas commencé avec la fin de l’URSS, elle vient de la nuit des temps et
s’est transformée au cours des âges. Justement, Marx devine comment la
vieille Europe risque de « tomber en décadence comme l’industrie et le
commerce de l’Italie au XVIe siècle » et «devenir ce que sont
aujourd’hui Venise, Gênes et la Hollande ».
La forme unipolaire et hégémonique de la mondialisation est transitoire,
comme le féodalisme et le capitalisme, et y compris le socialisme
ensuite. Chaque fois une contradiction fondamentale suit un processus de
transformation tout au long de son existence, puis cède la place à une
autre.
L’ère de la mondialisation multipolaire permettra de résoudre d’autres contradictions.
Selon les métaphysiciens l’opposition des contraires serait
définitivement irréductible, ou bien on la réduit à de simples
malentendus ou à une complémentarité. En réalité, la forme violente ou
pacifique de la contradiction se transforme aussi selon les conditions
qui l’entourent.
Est-ce que la révolution chinoise a toujours consisté à « attendre sagement »
Tous les syndicalistes savent que la contradiction entre capital et
travail présente des périodes d’accalmie et des périodes de lutte
intense. Dans les années 70, certains « maos » avaient assimilé la
situation en France à l’occupation nazie et se croyaient dans une phase
de lutte armée. En fait la forme antagonique de la contradiction, la
lutte violente ou sanglante n’apparait que dans certaines conditions,
pas en permanence.
Inversement, il est tout aussi erroné d’affirmer que la contradiction
n’existe pas du début à la fin d’un processus, que sa forme pacifique en
signifierait la fin et qu’elle cèderait la place à une complémentarité.
D’autres formes d’opportunisme ont ainsi réduit le renversement du
capitalisme à une compétition électorale et gommé le caractère
dictatorial de l’appareil d’état bourgeois. Le résultat a été négatif au
possible puisque cette théorie a été maintenue des décennies durant
sans aucune autocritique
Un parti communiste devrait être capable de maîtriser toutes les formes
de lutte et non se cantonner à une seule option. Ainsi la Chine veut la
paix mais elle se prépare aussi à la guerre.
LE YIN ET LE YUANG L'EMPORTENT SUR MARX ET LÉNINE EN CHINE
Xuan
La sinisation du marxisme est une réalité et Xi Jinping le rappelle systématiquement. Cela veut dire que la révolution chinoise obéit aux caractéristiques historiques et culturelles de la Chine et ceci ne s’exporte pas. Ce qui nous est commun c’est sa caractéristique universelle, le socialisme, la transition du capitalisme au communisme. Mais elle prend partout des formes nationales, sinon elle ne prend pas.
Ce qui échappe à l’auteur mais aussi à certains marxistes, c’est la dialectique marxiste elle-même.
Comme le dit Danielle le marxisme est conçu sommairement comme une opposition absolument violente. C’est « un se divise en deux ». Mais « un se divise en deux » signifie aussi que les contraires sont reliés et non indépendants, la contradiction est à la fois l’opposition et l’unité des contraires.
Et le texte de Marx montre comment « on peut se réjouir que l’Empire le plus ancien et le plus solide du monde ait été entraîné en huit ans, par les balles de coton des bourgeois anglais, au seuil d’un bouleversement social qui doit avoir, en tout cas, les conséquences les plus importantes pour la civilisation ».
Mao Zedong avait exposé ces caractéristiques dans « de la pratique » et « de la contradiction ». A la même époque Politzer avait fait de même dans les « principes élémentaires de philosophie » et les « principes fondamentaux de philosophie », où il cite d’ailleurs Mao. Là se trouve une excellente base de formation pour les cellules du parti communiste.
Or cette dualité de la contradiction en elle-même est une notion qui échappe à la tradition philosophique occidentale, profondément métaphysique : soit elle nie l’existence de la contradiction, soit elle sépare les contraires et nie tout rapport entre eux.
Par exemple l’interpénétration du commerce mondial réalise l’unité contradictoire de l’hégémonisme US et des pays producteurs. La contradiction qui oppose les USA à la Chine dans le domaine commercial n’a d’existence que dans le cadre de la mondialisation unipolaire, créée par les USA eux-mêmes. Réaliser un découplage aboutirait à détruire ou entraver les forces productives non seulement en Chine mais également dans le monde entier et aux USA eux-mêmes.
Nous avons vu ainsi que la guerre commerciale engagée par les USA entraîne des surcoûts pour le peuple américain et des pertes importantes pour des entreprises qui travaillent en Chine ou qui commercent avec, de sorte que ce conflit engendre d’autres contradictions au sein de la grande bourgeoisie des Etats Unis.
Deuxièmement, la position métaphysique considère que la contradiction, si elle existe, est identique sous tous ses aspects.
Mais si la loi de la contradiction est universelle, sa forme réelle est spécifique à chaque objet.
Creuser le sol n’a pas de sens en dehors de la nature du sol et de la nature de l’outil, sinon il suffirait d’une pelle d’enfant pour creuser l’argile, ou bien on pourrait faire une tranchée dans du sable avec une pioche. De même face au patron on ne peut pas obtenir des augmentations de salaire de la même façon que pour des bouchons d’oreille en silicone ou des gants de sécurité.
Ainsi, la Chine ne traite pas de façon identique ses contradictions avec les autres pays émergents, avec les pays du second monde et avec l’hégémonisme US. Et elle ne résout pas de la même façon les contradictions avec l’administration, la fraction militaro industrielle du capital US, et les contradictions avec d’autres clans capitalistes, qui commercent ou font des profits en Chine.
Il serait faux de mettre indifféremment dans le même sac l’ensemble des relations – des contradictions- qui nouent les nations, et par exemple affirmer que tous les pays sont impérialistes, ou menacent également la paix mondiale, alors que les USA sont hégémoniques et qu’ils provoquent et attisent tous les conflits.
Il vient donc que de l’ensemble des contradictions mondiales, certaines sont déterminantes et d’autres secondaires. La Chine insiste dans tous les conflits sur la responsabilité des Etats Unis et vise l’encerclement de l’hégémonisme par l’unité de toutes les nations qui en sont victimes.
Troisièmement, la contradiction qui est à la cause des transformations se transforme elle-même. La mondialisation – c’est–à-dire les relations internationales et intercommunautaires – n’a pas commencé avec la fin de l’URSS, elle vient de la nuit des temps et s’est transformée au cours des âges. Justement, Marx devine comment la vieille Europe risque de « tomber en décadence comme l’industrie et le commerce de l’Italie au XVIe siècle » et «devenir ce que sont aujourd’hui Venise, Gênes et la Hollande ».
La forme unipolaire et hégémonique de la mondialisation est transitoire, comme le féodalisme et le capitalisme, et y compris le socialisme ensuite. Chaque fois une contradiction fondamentale suit un processus de transformation tout au long de son existence, puis cède la place à une autre.
L’ère de la mondialisation multipolaire permettra de résoudre d’autres contradictions.
Selon les métaphysiciens l’opposition des contraires serait définitivement irréductible, ou bien on la réduit à de simples malentendus ou à une complémentarité. En réalité, la forme violente ou pacifique de la contradiction se transforme aussi selon les conditions qui l’entourent.
Est-ce que la révolution chinoise a toujours consisté à « attendre sagement »
Tous les syndicalistes savent que la contradiction entre capital et travail présente des périodes d’accalmie et des périodes de lutte intense. Dans les années 70, certains « maos » avaient assimilé la situation en France à l’occupation nazie et se croyaient dans une phase de lutte armée. En fait la forme antagonique de la contradiction, la lutte violente ou sanglante n’apparait que dans certaines conditions, pas en permanence.
Inversement, il est tout aussi erroné d’affirmer que la contradiction n’existe pas du début à la fin d’un processus, que sa forme pacifique en signifierait la fin et qu’elle cèderait la place à une complémentarité. D’autres formes d’opportunisme ont ainsi réduit le renversement du capitalisme à une compétition électorale et gommé le caractère dictatorial de l’appareil d’état bourgeois. Le résultat a été négatif au possible puisque cette théorie a été maintenue des décennies durant sans aucune autocritique
Un parti communiste devrait être capable de maîtriser toutes les formes de lutte et non se cantonner à une seule option. Ainsi la Chine veut la paix mais elle se prépare aussi à la guerre.